lundi 12 octobre 2009

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3 SOSUCAM- Pour La Cause Et Contre la Démarche

Par Africa:

L’enlèvement en août du directeur de la SOSUCAM, aura fait moins de publicité que la confiscation du passeport d’Yves Michel Fotso. Pourtant il s’agit d’un évènement tout aussi significatif.

A la suite de l’article SOSUCAM une révolte qui devrait vous révolter, et en réponse aux réactions à cet article, voici pour être plus explicite ce que je pense.

Je suppose que les revendications des riverains sont justifiées. Qu’il existe un cahier de charges et qu’il n’a pas été respecte par la SOSUCAM. Je suppose ensuite que les terres qu’exploite la SOSUCAM appartiennent à ces riverains.

Si les le cahier de charges n’a pas été respecté, et si les terres appartiennent à ces riverains et non l’Etat, alors je suis pour que justice leur soit faite. Que quelque soit les moyens, que la justice s’assure qu’ils jouissent de leur droit.

Je voudrais profiter à ce niveau pour recentrer le débat : il n’a jamais été question de remettre en cause la légitimité des revendications des populations de cette localité. D’ailleurs l’analyse, assume tacitement- à tort ou à raison- qu’elles sont fondées. Cependant, les buts de l’article sont les suivants :

1. Analyse la démarché emprunter par les riverains pour clamer leur droit
2. Observer l’attitude de l’Etat et en faire une analyse comparative avec une situation similaire
3. Evaluer les potentiels dangers qui en découlent pour notre société.

A propos de la démarche des riverains
« Un moyen négative ne peut justifier une fin, même si celle-ci est positive. » MLK. Prendre en otage un directeur d’entreprise (ou tout autre personne) est négatif et simplement inacceptable. N’est pas la même la définition du terrorisme- attenter à la vie des individus, afin de vous faire entendre ?

Je ne pense pas que la SOSUCAM n’a rien à se reprocher, et bien que je sois en faveur de la cause des riverains, je ne trouve pas d’arguments pour m’allier à leur démarche.

Prendre en otage un individu… dans notre pays… c’est quand même fort et surtout inédit. Et je suis surpris et chambouler de constater que de tels actions trouvent écho, parmi ceux qui sont supposé être les éclaireurs de la cité.

De telles actions sont elles les signes avant-coureurs de la tendance à venir ? J’espère que non. Mais à lire certaines réactions je me pose plus d’une question.

L’harmonie dans toutes sociétés se trouve dans le respect inconditionnel de ses lois, par chaque individu et groupe d’individus. Nul n’est au dessus de loi et personne ne peut l’outrepasser sans pénalité. Ceci s’applique même à ceux là qui ont une cause légitime.

En moins que je ne me trompe, aucune plainte n’a été déposée contre la SOSUCAM, et les plaintifs non même pas essayé de recourir à la voie légale et se faire entendre dans un tribunal. A quoi bon faire des lois, si chacun peut se faire justice -ce que j’appelle justice populaire- ?

Certes, d’aucun diront que les lois ne sont pas appliquées, que le corps judiciaire est sous l’emprise de la corruption et que les riches ont toujours gain de cause. Vrai ou faux, cela ne justifie toujours pas ce qui s’est passé à Mbadjock. Si la loi n’arrive plus à réglementer la société, changeons la loi et non le règlement. Si le régime en place n’arrive pas gérer ses institutions, attaquons nous au régime et non a ses institutions.

Le droit des individus est il désormais au dessus du droit collectif ? En supposant que nous sommes ou aspirons à être une démocratie la réponse est non. Souvenons que si la démocratie a triomphé de la tyrannie et si nous pouvons chacun jouir de la protection du droit, c’est simplement parce que, par désir de rester en communauté nous avons accepté de renoncer de vivre selon nos lois individuelles et de vivre selon celles de la société.

Ce qu’il ya’ de beau avec la démocratie ce que non seulement elle garantie les plus grandes libertés individuelles, mais elle nous donne également le droit de protester contre le droit. Dans notre pays cela n’a pas toujours été observé, mais comme je l’ai dit plus haut, attaquons nous au régime et non à ses institutions.

En bref, voila ci-dessus quelques raisons pour lesquelles, je suis pour la cause des populations de Mbandjock, mais contre la démarche employés pour se faire justice.


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3 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonne reaction Africa. Vos raisons sont legitimes et je les respecte. Si vous m'avez lu j'ai impute la responsabilite a l'Etat essayant d'expliquer pourquoi la Sosucam ne pouvait plus tenir ses engagements sociaux.
De plus il est normal que cet incident trouve echos aupres de ce qui sont supposes eclairer la cite. c'est leur role de peser le pour et le contre sans etre partisans et en se mettant au maximum du cote de la justice et du droit.
le travail de l'intellectuel est justement de denoncer les inegalites et injustices ou elles se trouvent.
si la loi est pour tous et que nul n'est au dessus des lois il serait bon que les garants de la bonne application de cette loi s'y soumetent en premier.


parlant des enlevements/ sequestrations de dirigeants d'entreprises, ces incidents sont courant dans bon nombre de pays (notament le Nigeria) mais cela n'empeche pas ces compagnies de continuer a y excercer (appat du gain oblige). Notre pays n'est pas attractif et la faute n'est pas imputable a ces pauvres villageois qui ne demandent qu'a survivre.

Sortons du cadre de Sosucam et prenons le cas de cette ecole de pharmacie prevu en contre bas du mont febe et ce depuis 1973. les populations autochtones ont ete deguerpi, les idemnites decaisses mais n'ont pas ete percu par ces dernieres. Ou se trouve cet argent selon vous? qu'est devenu cet endroit: un quarier grand luxe pour nos milliardaires.
Ces pauvres populations ont ete expulses soit disant dans l'interet general mais aujourd'hui ce sont des interets particuliers qui sont servi. Et si jamais ces braves villageois osent se pliandre envoyer leur l'armee pour leur apprendre les bonnes manieres.
Si c'est cela la nouvelle definition de la justice vivement qu'elles soient ajoutees dans les dicitionaires afin que plus personne ne fasse de confusion

Arsene Tatieu

Africa a dit…

Arsene,

Je partage avec vous la peine face l’injustice qui existe dans notre pays et partout ailleurs. Le seul fait que nous discutions autour de ce sujet est la preuve suffisante que nous nous soucions de notre pays, que nous voulons voir la justice prévaloir et le Cameroun aller de l’avant.

Quand je vois les populations de la briqueterie ou du quartier Nlongkak voir leurs maisons complément détruites, sans qu’une alternative ne leur soit offerte, pendant que nos dirigeants continuent de détourner des milliards, je suis révolté et près à descendre dans la rue pour le décrier.

Quand je vois des jeunes êtres condamnés à des peines de 10 ans de prisons pour avoir essayé de dénoncer la vie chère, je suis révolter et près à descendre dans la rue s’il le faut.

Quand je vois nos dirigeants être condamnée en toute irrégularité traité comme des parias et sans qu’il ne leur soit donné l’occasion de plaider leur cause, je suis révolté et je le décrie, car même des criminels ont droit à la justice

Et enfin quand je vois les populations de Mbandjock se plaindre d’avoir été dupé, des conditions de travail accablantes je suis révolté et acquis à leur cause.

De la même manière,

Quand je vois les populations de Nlongkak construire dans l’anarchie, sans respect des plans de constructions, sans obtention d’un permis de bâtir, je suis révolté et je le décrie : car l’avenir de notre pays en depend.

Quand je vois des jeunes qui au lieu de décrier la cherté de la vie se mettent à détruire des entreprises, saccages des installations publiques et piller les commerces de leurs concitoyens, je suis revoler

Quand je vois nos dirigeants détourner des milliards de francs CFA, pendant que la population croupit dans la misère, et de nombreuses personnes qui décèdent faute du minimum, je suis contre et qualifie de telles actions de cruelles et d’inacceptables

Enfin quand je vois les populations de Mbandjock, se plaindre sans porter plainte, prendre en otage un directeur d’entreprise pour se faire justice. Je suis choqué et ne trouve pas arguments pour allier à cette démarche.

Vous avez certainement raisons le Cameroun n’est pas l’exception pour se genre de choses, on en a vu récemment en France pays développé vous me diriez.

Pour ma part je nous imagine à un carrefour et nous avons le choix : entre suivre l’exemple de la France où on prend des directeurs en otages, on casse des voitures et ont brûles tous quand on est en colère ou traité injustement ; ou alors de suivre l’exemple des Etats-Unis, ou on fait du Lobbying pour caser les injustices, on se regroupe en associations pour manifester pacifiquement, et ou on fait tous les efforts pour passer des lois pour en découdre avec l’ injustice, et ou on choisit ses représentants non pas après avoir raisonné avec le ventre, mais avec sa tête.

A vous de voir…

Parlant de justice, la justice c’est quoi ? La justice est, dans sa conception, un principe philosophique, juridique et moral reposant SUR LE RESPECT DU DROIT et de L’ EQUITE comme fondement de la vie sociale et de la civilisation.

Eh oui, le respect du droit est le fondement de la vie sociale, si aujourd’hui nous encourageons la prise d’otages comme forme de justice, où trouverons-nous les arguments demain pour nous s’opposer l’usage de la brutalité par le gouvernement ? Où trouverons-nous les arguments demain pour nous opposer à la dictature ?

Accepter les violences ou la brutalité comme méthode de résolution des conflits dans une société, c’est simplement remettre en cause toutes aspirations à la démocratie. La passion ne donne pas raison, et la vertu se trouve dans le milieu.

Anonyme a dit…

Africa
Il ne s'agit nullement d'encourager la violence mais de comprendre la reaction somme toute legitime d'une population en colere sans necessairement la comdamner ni l'encourager.
Penser vous sincerement que le fait d'y deployer l'armee comme vous sembliez le suggerer aurait ete la meilleure facon de resoudre le probleme?
Il est bon que l'Etat dans certaines situations engage d'abord le dialogue, la repression n'intervenant que lorsque toute les voies de recours aient ete epuises
pensez vous sincerement que ces populations aient decide d'un coup de tete de passer a l'action? Il serait plutot interressant de rechercher si elles n'ont pas essayer de dialoguer avec l'entreprise; la manifestation de colere n'etant que leur ultime recourt.

vous etes en colere contre ces populations qui construisent dans l'anarchie, mais qui est responsable de l'amenagement urbain? De meme faut t-il attendre 50 ans pour venir deguerpir des individus qui sont nes et ont grandi dans ces endroits sous le regard de l'autorite competante sans leur proposer au prealable une alternative?.

Mouaffo Djontu a organise une greve d'etudiants sans la moindre casse mais s'est quand meme vu exclure des Universites d'Etat. comment expliquer vous cela? a t-on ne serait ce que le droit d'exprimer son mecontentement? de revendiquer le minimum pour pouvoir prendre des cours dans des conditions minimales de comfort?

ces jeunes qui ont casse pour denoncer la cherete de la vie auront tout moins permis a certains fonctionaires de voir leur salaires revalorises y compris ces policiers et militaires qui leur sont tombes dessus et les magistrats qui les ont defere. Grace a ces "voyoux" ils auront au moins de quoi boire plus de bierre. tout simplement genial n'est ce pas!

Arsene Tatieu

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