jeudi 10 septembre 2009

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0 SOSUCAM: Une Révolte Qui Devrait Vous Révolter

Par Africa:
Alors qu’on croyait que l’affaire de la SOSUCAM se terminerait après la libération du Directeur General détenu par les riverains, cette semaine ce sont les terres de la SOSUCAM qui constituent la cible des riverains. Ces événements peuvent sembler anodins, pourtant ils disent beaucoup sur ce que nous sommes.

En février de l’année 2008, il y’a eu un soulèvement de la population au cours de laquelle de nombreuses entreprises ont été saccagées, pillées et dans certains cas complètement détruites. Le Chef de l’Etat dans son discours, et le gouvernement dans la chasse aux rebelles, se sont assurés respectivement que la population sache que de tels actes sont intolérables et que les responsables soient sévèrement punis.

Que vous soyez pour ou contre le gouvernement en place, il reste que de tels actes ne peuvent servir le bien de notre pays, et il serait difficile pour tout homme moral de s’y associer. Cependant, pour une des rares fois on aura vu notre gouvernement être ferme sur les principes de la nation, et appliquer sans cligner des sanctions extrêmes à ceux qui les ont transgressés.

Les récents événements à la SOSUCAM, s’inscrivent dans le même cadre que ceux de février 2008, pourtant la réaction du gouvernement semble bien différente et même inexistante. Est-on en train de faire d’un poids deux mesures ? Ou alors le chef de l’Etat et le Gouvernement ne se sentent pas la nécessité d’être aussi énergiques et intransigeants comme ils l’ont été dans des situations antérieures et similaires ?

Sans vouloir questionner les motifs du gouvernement, cette inconsistance ou plutôt cette application sélective des principes et sanctions, nous poussent tout de même à nous interroger, sur la façon dont nous sommes gouvernés.

S’il est vrai que dans le cas de février 2008, c’est le régime politique qui était menacé, dans le cas de la SOSUCAM, c’est le régime économique et social qui est le plus en danger. Si rien n’est fait, c’est vous et moi qui en payerons le prix et c’est pour ca que nous devons nous révolter et décrier de tels actes. Pour être concret essayons de voir que peuvent être les dangers d’une telle révolte.

Pour investir dans un pays, tout investisseur essaye d’abord d’estimer le niveau de risque, dont les principaux sont le risque-pays et le risque de non paiement. La structure des taux d’intérêts est construite de telle sorte que ces deux éléments sont les principaux qui permettent de différentier les taux entre deux pays. Si deux pays ont le même niveau d’attrait en terme de cash flows, mais un niveau de risque différent, les investisseurs évidemment préféreront aller vers le pays le moins risqué.

La conséquence, c’est que l’argent qui doit aller au Cameroun coûte plus cher que l’argent qui doit aller au Gabon ou encore à Dubaï ; Installer une usine coûtera donc moins chère à Dubaï, à Libreville qu’à Mbandjock où se trouve la SOSUCAM.

Des taux d’intérêts élevés, entraîne une réduction des IDEs (Investissement Direct à l’Etranger) vers notre pays et augmentent les difficultés qu’ont les entrepreneurs locaux à financer leurs projets de création d’entreprises.

Sans entreprises pas d’emplois, et sans emploi pas de salaire. Sans revenu on est tenté de sombrer dans la barbarie, et le prix de la barbarie c’est encore plus de barbarie car il s’agit d’un cycle.

C’est dans ces conditions que nous demandons à la Diaspora et à toutes autres personnes de talents de revenir ou venir travailler dans notre pays. Détrompons-nous, si l’on se réfère à la pyramide d’Abraham Maslow, les deux besoins primaires pour tout individu, sont le besoin de survie et le besoin de sécurité.

En moins que nous n’ayons pas le même système de valeurs, les actes qui se sont produits à la SOSUCAM, sont une menace directe à la capacité de satisfaire ses besoins et la raison principale pour laquelle nos concitoyens continuent de se diriger massivement vers l’étranger, sans intention de revenir.

Au final c’est à nous au Cameroun, de changer le Cameroun. Pour l’instant le constat est le suivant : les pauvres se réjouissent du malheur des riches; le talent et la réussite sont enviés; et le vacarme de la révolte brutale des riverains suscitent le silence et l’amusement de des hommes moraux et justes, de la classe intellectuelle.

Pour l’instant, nous vivons dans un monde de paradoxes. Nous ne pouvons pas toujours jeter la faute sur le gouvernement bien qu’il soit en grande partie responsable de la bonne marche du pays. D’ailleurs nous l’avons toujours fait, et il serait insensé de vouloir utiliser les mêmes méthodes dans les mêmes conditions et espérer un résultat différent.

Tout ca devrait vous révolter. Est-ce que cela veut dire que nous allons prendre le Président de la république en otage ? Absolument pas. Est-cela veut dire que nous allons aller affronter ces riverains ? Pas du tout. Les règles de droits et les principes de la Nation doivent avoir la prévalence. Platon dans l’Apologie de Socrate, nous démontre que, si la démocratie a survécu la tyrannie, c’est simplement parce qu’un homme a choisi de mourir injustement pour une cause juste. C’est aussi un des principales fondamentales de toute république.

Au final, c’est à nous ici au Cameroun, d’apporter le changement et de faire de notre nation une des meilleures. Nous pouvons continuer de jeter des anathèmes au gouvernement, mais cela ne changera pas le fait que, pour l’instant il n’est que le reflet de ce que nous sommes individuellement.
Hier en regardant les statistiques, j’ai été surpris de constater le grand nombre de personnes qui visitent ce site tous les jours, mais il ne sert à rien de lire sans dire ou encore de lire sans agir.

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