jeudi 1 novembre 2012

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4 Conversation avec Paul Biya

Par Paristocrate:
Paul Biya, après 30ans de votre gouvernance, Nous sommes lasse d’être de cette jeunesse qui tient sa bouche fermée et sa gorge serrée ; Nous sommes lasse d’être de cette jeunesse qui murmure sa souffrance dans les chaumières parce que privée d’en parler à la lumière ; Nous sommes lasse d’être de cette jeunesse qui se contente de la débrouillardise parce qu’on lui a inculqué qu’il ne fallait pas avoir de grands rêves ; Nous sommes lasse d’être de cette jeunesse qui meurt en mer, parce qu’elle refuse de se mourir en sa terre natale ; Nous sommes lasse d’être de cette jeunesse dont l’ambition principale se limite à nourrir son homme dans un pays aussi riche que le nôtre.

A Propos de la paix
Tranquillité, stabilité, sérénité, calme, paix : Tels sont les slogans qui, au fil des années, ont été scandés pour justifier l’idée selon laquelle vous étiez un mal nécessaire, un moindre mal.

A chaque élection, pour nous intimider tacitement, vous parlez de la paix. Vous prenez le grand soin de nous envoyer le message subliminal selon lequel, l’alternative à vous c’est la guerre.  

Mais nous le savons tous, la paix qui devient le garant de la démocratie, c’est l’arme qui devient garant de la paix ; c’est que la démocratie a cessé d’exister, c’est que le peuple a le choix entre le bulletin vert et le bulletin rouge du « Mobutisme » ; c’est que le peuple a été privé de choix.

Jean Jacques Rousseau dans le Contrat Social, nous avait pourtant prévenu : « On dira que le despote assure à ses sujets la tranquillité civile; soit: mais qu'y gagnent-ils, (…), si son insatiable avidité, si les vexations de son ministère les désolent plus que ne feraient leurs dissensions? Qu'y gagnent-ils, si cette tranquillité même est une de leurs misères? On vit tranquille aussi dans les cachots: en est-ce assez pour s'y trouver bien? Les Grecs enfermés dans l'antre du Cyclope y vivaient tranquilles, en attendant que leur tour vint d'être dévorés.»

Pendant des décennies, vous avez réussi par votre indifférence, à nous faire croire que vous nous apportiez la tranquillité civile; Pendant plus de trente ans, vous nous avez psychologiquement, forcé à  croire que cette tranquillité civile justifiait votre despotisme machiavélique; Pendant près d’un demi-siècle, vous nous avez convaincu, bon gré mal gré, qu’être esclave d’un maitre docile justifiait l’esclavage, et valait beaucoup mieux que se révolter pour la liberté. Pendant trop longtemps, vous n’avez fait croire avec beaucoup de succès, que vivre tranquille était synonyme de vivre bien.

Tout au long de votre long règne, vous nous avez ligotés aux lianes de votre avidité pour le pouvoir, et vous nous avez enfermés dans la cellule de nos peurs.

Mais comme le prédit la loi d’Hubert Stein : « Si quelque chose ne pas continuer perpétuellement, elle s’arrêtera». Et puisque vous nous pouvez tromper perpétuellement le peuple camerounais, il s’émancipera.

Comme l’a dit Abraham Lincoln: « Vous pouvez tromper une un partie du peuple tout le temps, vous pouvez tromper tout le peuple un partie du temps, mais vous ne pouvez tromper tout le peuple tout le temps.».

Sachez que nous savons désormais, que même dans nos prisons les plus rudes à Tcholere, on vit tranquille, on vit en paix ; Nous savons désormais, que vivre tranquille ou vivre en paix, n’est pas synonyme de vivre bien ; Nous savons désormais, que le  choix que vous nous offrez n’est pas entre vivre tranquille ou vivre en guerre, mais entre vivre tranquille ou vivre bien. Enfin, nous savons désormais, qu’il ne faut pas vivre tranquille pour vivre bien, mais qu’il faut vivre bien pour vivre tranquille.

Aujourd’hui, soucieux de l’avenir de leurs générations, inquiet du devenir de cette nation, les Camerounais se posent une question lancinante et poignante, une question qu’ils auraient dû se poser il y’a belle lurette : Que vaut une vie tranquille si elle n’est pas vécu ?

Le peuple camerounais est repus vos tromperies : La bouchée que vous voulez nous forcer à avaler, risque d’être la bouchée de trop, elle risque d’être gerber sous la forme d’une révolte qui ne s’arrêtera qu’avec votre déguerpissement. Et quand  nous disons révolte, nous pensons de préférence au printemps arabe. Toutefois, même si nous devions donner chacune de nos vies pour que nos enfants puissent vivre libres et bien, nous sommes nombreux à y être prêt, car il n’y’a pas de vie sans liberté et être esclave s’est être mort.

Depuis votre ascension au pouvoir, vous nous avez embrigadés dans ces slogans poreux. Depuis votre ascension au pouvoir, vous nous avez fait boire à la coupe des illusions et vous nous avez fait manger à la table de votre seule ambition.

Mais désormais et s’il le faut, le peuple est prêt à choisir le carton rouge pour arriver au carton vert ; le peuple est désormais prêt a peu de révolte pour un peu de pain ; le peuple est désormais prêt a un peu de désordre pou un peu de bien-être.

Toute chose a un temps, votre règne aussi.

A Propos des Emeutes de la faim
En février 2008, vous avez tenu un discours à la jeunesse. Alors que je vous écoutais, espérant que pour une fois vous feriez preuve de compassion, j’ai écouté en vain. Nulle part tout au long de votre discours, vous n’avez eu un mot de compassion pour les pères et mères, frères et sœurs, qui ont perdu des membres de leur famille lors des émeutes de la faim.

Quiconque se souvient de ces évènements et quiconque témoigne de la dureté de la vie que ces parents endurent non seulement pour tolérer votre népotisme, mais aussi votre despotisme, ne peut manquer d’avoir un pincement au cœur. Pincement dont la douleur fut plus accrue, lorsque le 4 aout 2009, de tous les présidents africains, vous étiez l’un des rares à souhaiter un joyeux anniversaire au président Barack Obama.

Vous vous souvenez de la date d’anniversaire du président Américain parce qu’elle sert vos intérêts, mais les parents dont les enfants ont été tués sous votre règne, vous oubliez leur douleur parce que vous n’y avez aucun intérêt.

J’imagine, vous nous diriez certainement qu’ils étaient des délinquants ; qu’ils avaient commis des actes de vandalismes et autres infractions de la loi. Mais quel qu’en soit le cas, les familles innocentes ne méritent-elles pas des condoléances ? Ne méritent-elles pas autre chose ? Ne méritent-elles pas autre chose que l’indifférence de vous, vous qui êtes pourtant supposé vous s’assurer qu’un tel carnage ne se produise ?

Personnellement, monsieur Paul Biya, je ne sais quoi penser de vous, pour la simple raison que j’ignore qui vous êtes : En 30ans de magistratures suprêmes, vous êtes le camerounais le moins connu de la population Camerounaise. Vous êtes ce personnage proche mais lointain, dont l’écho ne se fait entendre que quand il faut  protéger son pouvoir, créer des embouteillages lors de ses déplacements officiels, ou encore, quand il faut nous lire ses discours devenus de véritables antiennes.

Lorsque vous seriez parti, ou alors, quand on vous fera partir, qu’est-ce que nous retiendrons de vous ? Qu’est-ce que l’histoire retiendra de vous ?

L’on retiendra : Que la Jeunesse est le fer de lance de la nation, mais qu’on peut en faire le parent pauvre de ses priorités pendant plus de 30ans ; Que la corruption est un danger pour la république, mais qu’il ne faut la combattre que quand elle menace directement le pouvoir du chef ; Que la poursuite de la démocratie est une ambition noble, tant qu’on peut truquer les élections ou le jeu politique en sa faveur ; Que la paix est le socle de notre nation, mais qu’on peut massacrer des centaines de jeunes sans cligner des yeux ; Que l’unité nationale a été accomplie, même si ça fonctionne à loi des quotas et des divisons ethniques; Que la liberté de la presse est un acquis, tant qu’elle fait la critique de tout sauf de vous, tant qu’elle n’attire pas l’attention du peuple sur les dangers de votre gestion calamiteuse du pays.

On retiendra que tout au long de votre règne, vous nous avez offert une pacotille de démocratie, une illusion de paix et des apparences de liberté. La monté de la tension qui se fait sentir n’est que normale, car même les aveugles finissent par voir de leur cécité.

A Propos de l’Opération Épervier
Pendant que vous abrutissez nos enfants au théâtre de l’opération de votre épervier, vous dépensez des centaines de millions par an, pour préparer les vôtres à saisir les opportunités que leur réserve l’avenir. Combien des meilleures écoles primaires de notre pays, ont un budget qui avoisine 100millions ? Pourtant, vous en dépensez plus que ça, pour la scolarité de vos quelques enfants. Vos enfants sont-ils de « super camerounais » ? Ou alors, puisque vous êtes roi, ils sont certainement des princes et princesses ?

Trêve d’hypocrisie, nous sommes lasse de votre supercherie, nous en avons plus que notre mesure. Le temps de votre fin est arrivé, nous ne voulons plus de vous, vous devez partir avant que l’on ne vous chasse.

L’épervier que vous avez fait grandir et drogué du sang de vos fidèles serviteurs, reste sur sa faim. Cependant, après la tête de Marafa Hamidou Yaya, l’appétit de l’épervier n’est que pour votre tête, il ne vole plus que pour le sang du « prince ».

Vous avez cru que l’épervier c’était votre foireux system judiciaire, mais sachez que le véritable épervier c’est le peuple, et le peuple demande votre tête : Albatros ça commence avec vous, Albatros ça finira avec vous. L’opération épervier que vous avez monté pour consolider votre pouvoir, est celle-là même qui est en train de le démanteler.

Vous avez tellement maté le peuple camerounais d’une main de fer dans un gang de velours, que vous avez fini par croire que ce pays est le vôtre : Vous créez un parc et il porte le nom de votre maman, vous créez un département ministériel et il porte le nom de votre femme. Que sont-elles pour cette nation en dehors d’être respectivement votre mère et votre femme ?

Vous arrive-t-il de penser à Um Nyobe ? Vous arrive-t-il de penser à Ernest Ouandji ? Vous arrive-t-il de penser à Felix Moumié ? En plus de trente ans la tête de notre État, vous avez systématiquement refusé de leur laisser prendre la place qui est la leur dans l’histoire de notre pays. Votre maman et votre épouse, sont désormais plus honorées que ces héros de notre histoire ne l’ont été en plus de 50ans d’indépendance. Le peuple en ras-le-bol.

Vous n’êtes pas notre président, et vous avez cessez de l’être il y’a bien longtemps maintenant. Vous nous avez donné des têtes, mais la seule tête qui nous apaisera c’est la vôtre, et bientôt, nous l’auront. La fin de votre règne despotique est proche. Si vous ne partez pas avant qu’il ne soit trop tard, c’est dans la disgrâce que vous partiriez et votre Némésis Marafa Hamidou Yaya pourrait bien se révéler être un prophète.

2 Juillet 2012

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4 commentaires:

Anonyme a dit…

Paul biya doit quitter pour un Cameroun libre et démocrate

Anonyme a dit…

Bon article - Merci Paristocrate

Anonyme a dit…

vous s'êtte un bon exemple Merci PARITOCRATE

Anonyme a dit…

Si leur père a travaillé, c'est normal que ses enfants en profitent! Il est dans les hautes sphères depuis longtemps: il pourrait avoir une petite fortune personnelle! Eux au moins, je ne pense pas qu'ils seront ingrats: ils s'occuperont de leur papa. Si ses enfants ne peuvent pas bénéficier de son travail, pour qui devrait-il travailler?

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