A l’aube de l’élection présidentielle, de nombreuses voix se sont élevées pour décrier l’incapacité de l’opposition Camerounaise à faire front commun et présenter une candidature unique pour affronter Paul Biya.
Mais à lire le dernier report de l’AFP sur la volonté de l’opposition Camerounaise de faire annuler le scrutin du 9 octobre, on se pose une question : Maintenant qu’ils sont tous dans le même bateau coulant, que les ambitions individuelles se sont éteintes et qu’ils ne peuvent survivre qu’uni, seront-ils capables de parler en chœur ?
Bien que de facto le taux d’abstention soit énorme, Il est très peu probable que le scrutin du 9 octobre soit annulé. Mais, comme c’est souvent le cas en politique, une étincelle peut suffire pour déclencher une abrasion.
La réélection de Paul Biya jusqu’ici ‘avère avoir été l’affaire d’un planning délicat. Cependant, plus les résultats tarderont à être communiqués, plus les voix de la contestation grandiront et se feront entendre et, le taux d’abstention pourra rapidement devenir le taux de participation aux manifestations
YAOUNDE — Plusieurs opposants camerounais ont demandé mardi l'annulation de l'élection présidentielle de dimanche avant même la proclamation des résultats qui doit intervenir avant le 24 octobre alors qu'une militante des Droits de l'Homme a porté des accusations de fraude.La Campagne Presidentielle en Image
Tout indique que le président Paul Biya, 78 ans, au pouvoir depuis 1982, sera réélu pour un sixième mandat, cette fois de 7 ans.
La France a jugé le déroulement du scrutin "acceptable" par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé.
S'exprimant séparément, trois opposants ont demandé l'annulation du scrutin, deux d'entre eux comptant déposer des requêtes en justice.
"Nous sommes favorables à l'annulation du scrutin", a affirmé à l'AFP Joshua Osih, vice-président du Social Democratic Front (SDF), principal parti d'opposition, dont le leader John Fru Ndi est le principal rival du président Biya.
Le scrutin "ne peut pas donner de légitimité au vainqueur, y compris le SDF qui reste en course pour le gagner", a estimé M. Osih pour qui la présidentielle s'est déroulée dans une "cacophonie totale"
Anicet Ekane, candidat du Mouvement africain pour la démocratie et la nouvelle indépendance (Manidem) "compte d'ailleurs déposer une requête dans ce sens demain (mercredi) à la Cour suprême".
Un autre des 23 candidats Albert Dzongang, du parti La Dynamique estime "Il n'y a pas eu d'élection" et promet "Notre avocat va déposer demain (mercredi) une requête dans laquelle nous exigeons l'annulation de l'élection".
Madeleine Afité, figure de la société civile camerounaise, a affirmé à l'AFP avoir assisté à des fraudes destinées à minimiser le taux d'abstention.
"J'ai vu un monsieur portant une carte (badge) Elecam (Election Cameroon, commission électorale) (...) il donnait des lots (de cartes d'électeurs) aux enfants (qui) allaient émarger" à la place d'électeurs et "sans carte d'identité" dans un bureau de vote du quartier Bessangue à Douala, a affirmé Mme Afité.
"Ce n'était pas pour voter RDPC (Rassemblement démocratique du peuple camerounais, au pouvoir)" mais parce que "les urnes étaient vides. C'était le problème du taux de participation", a-t-elle ajouté, "Il fallait qu'il y ait des bulletins dans les urnes".Lire en integralité sur l'AFP
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