Paristocrate:
Dans un entretien accordé à la chaine de télévision abc, Milton Friedman déclarait ceci à propos de l’Euro : « Je pense que c’est un gros pari et je ne suis pas optimiste. Malheureusement, le marché commun n’a pas les caractéristiques nécessaires pour une zone monétaire commune ». Pour lui, l’Union Europe n’avait pas les outils nécessaires pour s’ajuster aux chocs asymétriques.
Pourquoi est-ce selon la science économique, l’euro dans sa structure actuelle n’a pas de viabilité ?
Economiquement, lorsque des pays se joignent ou décident de former une union monétaire, c’est parce qu’ils souhaitent réduire les coûts du commerce avec leurs partenaires de l’union, et faciliter et accroitre les échanges commerciaux. Le but ultime étant de maximiser les marges bénéficiaires, d’accroitre les exportations, de bénéficier de la spécialisation et de promouvoir la croissance économique. Pour y arriver, ils abandonnent chacun leur monnaie nationale et embrassent une monnaie commune : la monnaie de l’union.
Cependant, pour qu’une union monétaire soit stable et pérenne, elle doit être capable de s’ajuster aux chocs systémiques et surtout aux chocs asymétriques. Et selon les travaux de Mundell (1960), pour qu’une union puisse s’ajuster aux chocs asymétriques, les pays membres doivent constituer une Zone Monétaire Optimale (ZMO).
A ce niveau, il ressort que pour mettre en place une monnaie commune stable et pérenne, deux conditions sine qua non doivent être remplis : La monnaie unique doit permettre de booster les échanges commerciaux (1) et il doit exister dans cette union monétaire des mécanismes pour s’ajuster aux chocs systémiques et asymétriques (2). Lorsque ces conditions sont remplies, on parlera de zone monétaire optimale pour les pays concernés.
Sur la base de ces conditions, pour montrer que l’euro n’a pas de justification selon la science économique, il faudrait montrer: (1) Que depuis son avènement, les échanges commerciaux entre les différents pays membres n’ont pas considérablement augmentés ;(2) Qu’il n’existe pas de mécanismes pour s’ajuster aux chocs.
1. L’effet de Rose
Si un pays se joint à une union monétaire et toute chose étant égale par ailleurs, de combien est-ce que ses échanges commerciaux avec les partenaires de l’union augmenteraient, si on les comparait à ceux d’un pays similaire qui n’est pas membre de l’union ?
La réponse à cette question constitue ce que l’on appelle « l’effet de rose ».
Quelques temps avant la mise en vigueur de l’euro, l’économiste Andrew K Rose a publié en 2000 un article très influent intitulé : Une monnaie, un marché : Estimation des effets d’une monnaie commune sur le commerce. Dans cette article, il conclu que lorsqu’un pays se joint a une union monétaire, ses échanges commerciaux deviennent au moins trois fois autant que ceux d’un pays comparable n’étant pas membre de l’union. En d’autres termes, selon Andy Rose, adhérer à une union monétaire augmenterait les échanges commerciaux d’au moins 200%.
Dans le sillage de cette article, depuis le 1er Janvier 2002 date de sa mise en circulation sous sa forme fiduciaire, l’euro qui est une expérimentation in vivo de la création d’une union monétaire, a permis de tester les conclusions d’Andy Rose et d’éprouver la solidité de son effet de rose.
Avec en tête de proue des chercheurs comme Richard Baldwin, un armée de chercheurs se sont engagés dans ce qui est communément appelé la « réduction de l’effet de Rose ». Les plus cités de ces travaux sont ceux des économistes comme Mico, Stein et Ordonez (2003), Flam et Nordstrom (2003, 2006, 2007), Bun and Klaaseen (2007), de Nardis, De Santis and Vicarelli (2007) et enfin Baldwin et Taglioni (2007).
Le consensus qui émerge de ces études est celui selon lequel l’adoption de l’euro a permis de booster les échanges entre les pays de la zone euro. Mais au lieu d’un effet de rose de 200%, ces études confirment plutôt une réduction de l’effet de rose de 10% à environ 5%.
Il est cependant important de noter que lorsqu’on parle de 5%, il s’agit de l’effet de rose pour l’ensemble de la zone euro et non pour chaque pays de cette union monétaire. En d’autres termes, l’effet de rose pour certains pays pourrait se situer en deçà de 5% voir être négatif, pendant que d’autre pays pourrait avoir un effet de rose largement supérieur à 5%.
Sur la base de ce consensus, la question devient la suivante : Pour 5% d’augmentation du volume des échanges commerciaux, l’euro vaut-il son coût ? Au regard de ce qui se passe en ce moment, la réponse est non : L’euro ne vaut pas coût.
2. Divergences et Mécanisme d’Ajustement aux chocs asymétriques
Pour qu’une union monétaire soit pérenne, elle doit pouvoir s’ajuster aux chocs asymétriques. Et pour qu’une union puisse s’ajuster aux chocs asymétriques, elle doit disposer des outils et posséder les caractéristiques d’une zone monétaire optimale.
Prenons un exemple pour mieux comprendre : Supposons que tous les pays de la zone euro sont confrontés à une baisse de leurs exportations par le reste du monde. Puisque la baisse des exportations en générale et affecte l’ensemble des pays de l’union, elle est considérée comme un choc systémique.
En attendant la relance de la demande, les entreprises confrontées à une baisse d’exportations vont mettre leurs projets d’investissement en veilleuse. La mise en attente des projets d’investissement entrainera une diminution de la demande des capitaux financiers, et une diminution de la demande des capitaux financiers entrainera un abaissement des taux d’intérêts. L’abaissement des taux d’intérêts dans la zone euro va conduire les investisseurs à vendre leurs euros pour se diriger vers des monnaies offrant de meilleurs taux d’intérêts. La vente massive des euros par les investisseurs suscitera une situation où l’offre sera supérieure à la demande d’euro ; l’offre étant supérieur à la demande, l’euro sera dévalué et la dévaluation rendra de nouveau les exportations de la zone attractive. L’attractivité nouvelle des exportations de la zone euro relancera la demande et permettra à l’union de retourner vers la croissance.
Maintenant, supposons ceci : au lieu que toute la zone euro soit affectée de la même façon, elle est plutôt affectée différemment et par groupe de pays. Par exemple, supposons que les pays de base (Allemagne, France et Belgique) sont en pleine croissance d’exportations, pendant que les pays périphériques (Portugal, Espagne, Italie, Grèce) sont confrontés à une baisse de leurs exportations.
Puisque la baisse des exportations n’est pas générale et qu’elle affecte seulement certains pays pendant que d’autres sont en pleine croissance, la zone euro est considérée comme étant sous l’effet d’un choc asymétrique.
Que se passera-t-il sous l’effet d’un choc asymétrique comme celui de notre exemple ?
Dans les pays périphériques, la chute des exportations va entrainer la baisse des taux d’intérêts selon le scenario décrit plus haut. Et dans les pays de base, la croissance des exportations va entrainer une augmentation des taux d’intérêts selon un scenario inverse à celui décrit plus haut.
Considérons que la zone euro était un seul pays appelé Euro et que les pays qui la composent étaient des provinces. On serait donc en face d’une situation où, dans le même pays, les taux d’intérêts sont élevés au nord, et ils sont bas dans le sud. Que se passerait-il dans un tel contexte ? Il se passera que les investisseurs du nord irait emprunter au sud pour investir dans le nord. En d’autres termes, il y’aura un flow de capital du sud vers le nord.
Pour revenir à la réalité, supposons que le nord c’est l’Allemagne et le sud c’est la Grèce.
La fuite des capitaux de la Grèce vers l’Allemagne va susciter une réduction de la masse monétaire. Or, la Grèce déjà en difficulté suite à un ralentissement des exportations, va voir sa demande interne s’écrouler à cause de la réduction de la masse monétaire. Si la baisse des exportations avait créé une récession en Grèce, la baisse de la demande interne pourrait la conduire vers une dépression économique.
Dans ces conditions, que doit faire la banque centrale européenne? Difficile à dire, car quelle que soit l’action qu’elle prendra, elle devra soi favoriser l’Allemagne et pénaliser la Grèce, soit favoriser la Grèce et pénaliser l’Allemagne. La BCE se retrouvera dans une situation ou sauver un signifie sacrifier l’autre.
Que faut-il pour qu’une union monétaire puisse s’ajuster aux chocs asymétriques ?
08/09/11 23:38
Pourquoi est-ce selon la science économique, l’euro dans sa structure actuelle n’a pas de viabilité ?
Economiquement, lorsque des pays se joignent ou décident de former une union monétaire, c’est parce qu’ils souhaitent réduire les coûts du commerce avec leurs partenaires de l’union, et faciliter et accroitre les échanges commerciaux. Le but ultime étant de maximiser les marges bénéficiaires, d’accroitre les exportations, de bénéficier de la spécialisation et de promouvoir la croissance économique. Pour y arriver, ils abandonnent chacun leur monnaie nationale et embrassent une monnaie commune : la monnaie de l’union.
Cependant, pour qu’une union monétaire soit stable et pérenne, elle doit être capable de s’ajuster aux chocs systémiques et surtout aux chocs asymétriques. Et selon les travaux de Mundell (1960), pour qu’une union puisse s’ajuster aux chocs asymétriques, les pays membres doivent constituer une Zone Monétaire Optimale (ZMO).
A ce niveau, il ressort que pour mettre en place une monnaie commune stable et pérenne, deux conditions sine qua non doivent être remplis : La monnaie unique doit permettre de booster les échanges commerciaux (1) et il doit exister dans cette union monétaire des mécanismes pour s’ajuster aux chocs systémiques et asymétriques (2). Lorsque ces conditions sont remplies, on parlera de zone monétaire optimale pour les pays concernés.
Sur la base de ces conditions, pour montrer que l’euro n’a pas de justification selon la science économique, il faudrait montrer: (1) Que depuis son avènement, les échanges commerciaux entre les différents pays membres n’ont pas considérablement augmentés ;(2) Qu’il n’existe pas de mécanismes pour s’ajuster aux chocs.
1. L’effet de Rose
Si un pays se joint à une union monétaire et toute chose étant égale par ailleurs, de combien est-ce que ses échanges commerciaux avec les partenaires de l’union augmenteraient, si on les comparait à ceux d’un pays similaire qui n’est pas membre de l’union ?
La réponse à cette question constitue ce que l’on appelle « l’effet de rose ».
Quelques temps avant la mise en vigueur de l’euro, l’économiste Andrew K Rose a publié en 2000 un article très influent intitulé : Une monnaie, un marché : Estimation des effets d’une monnaie commune sur le commerce. Dans cette article, il conclu que lorsqu’un pays se joint a une union monétaire, ses échanges commerciaux deviennent au moins trois fois autant que ceux d’un pays comparable n’étant pas membre de l’union. En d’autres termes, selon Andy Rose, adhérer à une union monétaire augmenterait les échanges commerciaux d’au moins 200%.
Dans le sillage de cette article, depuis le 1er Janvier 2002 date de sa mise en circulation sous sa forme fiduciaire, l’euro qui est une expérimentation in vivo de la création d’une union monétaire, a permis de tester les conclusions d’Andy Rose et d’éprouver la solidité de son effet de rose.
Avec en tête de proue des chercheurs comme Richard Baldwin, un armée de chercheurs se sont engagés dans ce qui est communément appelé la « réduction de l’effet de Rose ». Les plus cités de ces travaux sont ceux des économistes comme Mico, Stein et Ordonez (2003), Flam et Nordstrom (2003, 2006, 2007), Bun and Klaaseen (2007), de Nardis, De Santis and Vicarelli (2007) et enfin Baldwin et Taglioni (2007).
Le consensus qui émerge de ces études est celui selon lequel l’adoption de l’euro a permis de booster les échanges entre les pays de la zone euro. Mais au lieu d’un effet de rose de 200%, ces études confirment plutôt une réduction de l’effet de rose de 10% à environ 5%.
Il est cependant important de noter que lorsqu’on parle de 5%, il s’agit de l’effet de rose pour l’ensemble de la zone euro et non pour chaque pays de cette union monétaire. En d’autres termes, l’effet de rose pour certains pays pourrait se situer en deçà de 5% voir être négatif, pendant que d’autre pays pourrait avoir un effet de rose largement supérieur à 5%.
Sur la base de ce consensus, la question devient la suivante : Pour 5% d’augmentation du volume des échanges commerciaux, l’euro vaut-il son coût ? Au regard de ce qui se passe en ce moment, la réponse est non : L’euro ne vaut pas coût.
2. Divergences et Mécanisme d’Ajustement aux chocs asymétriques
Pour qu’une union monétaire soit pérenne, elle doit pouvoir s’ajuster aux chocs asymétriques. Et pour qu’une union puisse s’ajuster aux chocs asymétriques, elle doit disposer des outils et posséder les caractéristiques d’une zone monétaire optimale.
Prenons un exemple pour mieux comprendre : Supposons que tous les pays de la zone euro sont confrontés à une baisse de leurs exportations par le reste du monde. Puisque la baisse des exportations en générale et affecte l’ensemble des pays de l’union, elle est considérée comme un choc systémique.
En attendant la relance de la demande, les entreprises confrontées à une baisse d’exportations vont mettre leurs projets d’investissement en veilleuse. La mise en attente des projets d’investissement entrainera une diminution de la demande des capitaux financiers, et une diminution de la demande des capitaux financiers entrainera un abaissement des taux d’intérêts. L’abaissement des taux d’intérêts dans la zone euro va conduire les investisseurs à vendre leurs euros pour se diriger vers des monnaies offrant de meilleurs taux d’intérêts. La vente massive des euros par les investisseurs suscitera une situation où l’offre sera supérieure à la demande d’euro ; l’offre étant supérieur à la demande, l’euro sera dévalué et la dévaluation rendra de nouveau les exportations de la zone attractive. L’attractivité nouvelle des exportations de la zone euro relancera la demande et permettra à l’union de retourner vers la croissance.
Maintenant, supposons ceci : au lieu que toute la zone euro soit affectée de la même façon, elle est plutôt affectée différemment et par groupe de pays. Par exemple, supposons que les pays de base (Allemagne, France et Belgique) sont en pleine croissance d’exportations, pendant que les pays périphériques (Portugal, Espagne, Italie, Grèce) sont confrontés à une baisse de leurs exportations.
Puisque la baisse des exportations n’est pas générale et qu’elle affecte seulement certains pays pendant que d’autres sont en pleine croissance, la zone euro est considérée comme étant sous l’effet d’un choc asymétrique.
Que se passera-t-il sous l’effet d’un choc asymétrique comme celui de notre exemple ?
Dans les pays périphériques, la chute des exportations va entrainer la baisse des taux d’intérêts selon le scenario décrit plus haut. Et dans les pays de base, la croissance des exportations va entrainer une augmentation des taux d’intérêts selon un scenario inverse à celui décrit plus haut.
Considérons que la zone euro était un seul pays appelé Euro et que les pays qui la composent étaient des provinces. On serait donc en face d’une situation où, dans le même pays, les taux d’intérêts sont élevés au nord, et ils sont bas dans le sud. Que se passerait-il dans un tel contexte ? Il se passera que les investisseurs du nord irait emprunter au sud pour investir dans le nord. En d’autres termes, il y’aura un flow de capital du sud vers le nord.
Pour revenir à la réalité, supposons que le nord c’est l’Allemagne et le sud c’est la Grèce.
La fuite des capitaux de la Grèce vers l’Allemagne va susciter une réduction de la masse monétaire. Or, la Grèce déjà en difficulté suite à un ralentissement des exportations, va voir sa demande interne s’écrouler à cause de la réduction de la masse monétaire. Si la baisse des exportations avait créé une récession en Grèce, la baisse de la demande interne pourrait la conduire vers une dépression économique.
Dans ces conditions, que doit faire la banque centrale européenne? Difficile à dire, car quelle que soit l’action qu’elle prendra, elle devra soi favoriser l’Allemagne et pénaliser la Grèce, soit favoriser la Grèce et pénaliser l’Allemagne. La BCE se retrouvera dans une situation ou sauver un signifie sacrifier l’autre.
Que faut-il pour qu’une union monétaire puisse s’ajuster aux chocs asymétriques ?
08/09/11 23:38
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1 commentaire:
Les bases de l'analyse sont justes et donc les conclusions faciles à comprendre.
Seulement je crois que tu oublies un élément important Aristote:
ceux qui ont construit l'Euro avaient la connaissance de ces conditions, contraintes&futures faiblesses. L'idée en soit de se réunir autour d'une union monétaire n'était pas de défier les lois ci-dessus énoncées. Je pense, quand j'observe&j'écoute l'histoire économique, et politique des pays membres de l'Euro qu'ils ambitionnaient d'arriver, progressivement à mettre en place les facteurs qui rendraient cette union monétaire effective. Et le facteur le plus crucial était et reste l'union économique et politique des Etats membres.
Depuis la création de l'Euro, ses Etats membres et ceux qui étaient pour avaient identifié que les pays membres devaient avoir:
=> des politiques budgétaires concordantes;
=> des plans économiques complémentaires (pour ne pas dire identiques);
=> une gouvernance politique commune.
Seules ces conditions peuvent permettre à l'union monétaire de naître et d'être efficace au-delà du simple partage d'une monnaie.
A mon avis, ils ont juste sous-estimés les difficultés et le temps que cela prendraient pour mettre en place ces éléments; surtout que ceux-ci impliquent clairement de la part des Etats membres de l'union (et leurs peuples), l'acceptation de perdre un peu de leur souveraineté au profit d'un ensemble; d'un groupe.
Alors, certes on peut reprocher à l'Union économique et monétaire de ne pas être vraiment efficace; mais on ne peut pas considérer qu'il s'agissait d'un projet "sans science" comme tu titres ton article. Le politique a peut-être été trop vite en besogne, mais je crois que la création de l'Euro en elle-même répond plutôt à un projet d'une très grande vision.
Ceci dit, il faut quand même encore apporter un bémol à ce que tu dis. Certes l'Euros ne rempli pas totalement toutes les conditions qui auraient permis le plein épanouissement d'une union économique mais, si on observe très terre à terre l'impact de cette monnaie depuis sa création, une chose reste pourtant vrai pour tous les observateurs: avec toutes les crises qui ont secoué et secouent encore les économies mondiales, cette union monétaire a sauver (ou tu du moins accordé un certains sursis) l'équilibre (même très précaire) de pas mal d'Etats et de leurs peuples. Alors, la crise actuelle n'est pas encore passée; et il n'est pas dit que les PIIGS (par exemple) ne tomberont pas; mais en dehors de la monnaie unique, tous ces pays seraient déjà tombés; depuis déjà la crise des subprimes.
That's my point of view.
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