mercredi 14 septembre 2011

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0 Les discours de Paul Biya 2004-2010


2004- Camerounaises, Camerounais, Mes Chers compatriotes,

Je vous disais l’an dernier à la même époque que 2004 serait une année importante pour le Cameroun.


Eh bien, elle l’a été et à divers titres.


D’abord, notre pays a continué de jouir d’une paix et d’une stabilité enviables. Cela n’est jamais joué d’avance. Il suffit de regarder autour de nous pour s’en convaincre. Laissons les observateurs impartiaux décider à qui en revient le mérite. Pour ma part, je dirais que c’est à vous, mes chers compatriotes, à votre bon sens, à votre jugement que nous le devons pour une bonne part.


Vous avez su supporter les difficultés de la vie quotidienne, dominer vos impatiences légitimes pour ne pas compromettre l’avenir.


Au cours de l’année écoulée, nous avons consolidé et perfectionné notre système démocratique. L’Assemblée nationale a adopté les lois de décentralisation. Le rôle de la Commission nationale des droits de l’homme et de l’Observatoire national des élections a été renforcé. Lorsque nous aurons mis sur pied le Sénat, prévu par notre Constitution, nous toucherons presque au but.
Ainsi, lentement mais sûrement, nous sommes en train d’acquérir cette fameuse culture démocratique qui est notre objectif.


A cet égard, la récente élection présidentielle nous a donné l’occasion de faire un test en vraie grandeur. Un test réussi, me semble-t-il. A part quelques dysfonctionnements mineurs, le scrutin s’est déroulé dans de bonnes conditions et pratiquement sans incident. Ceci a été reconnu par la plupart des observateurs.


Une fois de plus, les Camerounais, toutes tendances confondues, ont administré la preuve de leur maturité. Il nous restera à l’avenir — mais c’est surtout l’affaire des partis politiques — à faire progresser la participation électorale pour élargir la base de notre système démocratique.


Au plan économique et financier, globalement, 2004 n’a pas été une mauvaise année. Notre taux de croissance s’est maintenu autour de 5 %, l’inflation a été contenue entre 1 et 2 %, les déficits limités à des niveaux très raisonnables. L’exécution de notre programme triennal s’est poursuivie dans des conditions assez satisfaisantes. La hausse des cours du pétrole et la bonne tenue de ceux de nos produits de base ont eu un effet favorable sur notre balance commerciale, néanmoins freiné par les fluctuations à la baisse du dollar.


En revanche — il faut le reconnaître — nous avons connu quelques déceptions en ce qui concerne les dérapages budgétaires, l’insuffisance des décaissements de fonds disponibles et la lenteur de la mise en œuvre de nos réformes structurelles.


Toutefois, des avancées significatives ont pu être enregistrées l’an dernier dans les domaines de la santé et de l’éducation. Outre l’ouverture de nombreux centres de santé et les facilités apportées aux formations hospitalières, il convient de signaler les actions vigoureuses menées dans le cadre de la lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme. Rappelons en particulier la baisse du coût des traitements de ces maladies et même la gratuité pour la tuberculose.
Pour ce qui est de l’éducation, des résultats notables ont été obtenus, qu’il s’agisse de la construction de salles de classe, de la distribution de fournitures scolaires ou du recrutement de personnels enseignants.


Divers travaux d’infrastructures, notamment routiers, ont également été réalisés au cours des douze derniers mois. Ils concourent à l’amélioration des conditions de vie de nos populations, ce qui est, comme vous le savez, l’une de mes priorités.


Dans cet ordre d'idées , il nous reste néanmoins beaucoup à faire:
En premier lieu, faire baisser le chômage qui, malgré nos efforts, reste toujours aussi préoccupant. J’y reviendrai tout à l’heure.


En second lieu, améliorer l’accès à l’eau et l’électricité qui demeure très insuffisant. L’eau dit-on, c’est la vie. C’est effectivement l’eau potable qui manque le plus dans nos campagnes et certains quartiers de nos grandes villes. Quant à l’électricité, c’est non seulement le confort de la vie quotidienne mais c’est aussi la condition de l’essor de notre industrie. Sur ces deux plans, nous avons pris beaucoup de retard, un retard qu’il va falloir rattraper à tout prix.


Troisièmement, nous allons devoir remédier à la pénurie de logements. Trop nombreux en effet sont ceux qui sont mal logés ou qui ne peuvent trouver de logements décents. De grands efforts seront nécessaires pour redresser cette situation.


Mes chers compatriotes,


Au cours des dernières années, nous nous sommes efforcés, après les années de crise, de regagner le terrain perdu et de remettre les choses en ordre. Il nous faut maintenant voir au-delà de notre horizon immédiat et viser des objectifs plus élevés et plus lointains.
C’est la raison pour laquelle j’ai placé ce nouveau septennat sous le signe des "grandes ambitions pour le Cameroun". Je voudrais que vous sachiez que ce n’est pas là un simple slogan mais l’expression d’une forte volonté politique d’aller de l’avant.

Dans la pratique, de quoi s’agit-il?


Cela signifie que nous allons continuer d’avancer résolument dans la voie du progrès démocratique. En améliorant le fonctionnement de notre système, en associant mieux nos populations à la vie publique, en assurant le respect des droits de l’homme, en défendant l’intérêt général, notamment en luttant contre la fraude et la corruption.


Cela signifie aussi que nous allons nous efforcer de faire passer notre économie à un niveau supérieur de performance, autrement dit de procéder à une véritable mutation de ce secteur.

Dans l’urgence, il sera nécessaire de corriger les dérapages constatés au niveau des finances publiques, d’accélérer nos réformes structurelles et de stimuler la consommation des fonds mis à notre disposition. Nous pouvons en attendre un versement régulier des salaires et pensions, l’apurement progressif de la dette intérieure et le renflouement de la Caisse d’épargne postale. Parallèlement, la négociation avec les institutions de Bretton Woods devra être menée activement pour nous remettre dès que possible sur la voie du point d’achèvement de l’initiative PPTE.


Sans perdre de temps, il nous faudra définir avec précision le contenu des grandes politiques, agricole, industrielle, énergétique, touristique, sur lesquelles j’ai déjà eu, à maintes reprises, l’occasion de m’exprimer. De même, un vaste programme de développement de nos infrastructures devra être élaboré en vue de sa réalisation au cours du septennat.


J’attends beaucoup de la mise en œuvre de ces politiques pour la relance de notre croissance et d’une façon générale pour la mobilisation des énergies dans tous les secteurs.


Il est permis d’en espérer des perspectives d’activité favorables pour nos agriculteurs, nos PME/PMI, et pour nos sociétés industrielles et commerciales, avec comme conséquence prévisible un recul du chômage. Car il est incontestable que seule une augmentation de la croissance sera en mesure de faire progresser l’emploi.


Ce renouveau de notre économie ne pourra s’accomplir qu’à travers un partenariat étroit et confiant avec le secteur privé, ce qui suppose entre celui-ci et l’administration une concertation permanente. notre Charte des Investissements devrait permettre de créer les conditions les plus favorables pour les sociétés nationales ou étrangères disposées à investir dans notre pays. Dans un tel contexte, la SNI est qualifiée pour jouer un rôle essentiel.

Lutte contre la criminalité


J’ai dit plus haut tout le prix que j’attache à l’amélioration des conditions de vie de la population et d’une façon plus générale au progrès social.


Il va de soi que les efforts en cours seront poursuivis au bénéfice de la santé publique et de l’éducation. S’agissant de cette dernière, l’accent devra être mis sur la professionnalisation dans la perspective d’un accès à l’emploi.


L’accès à l’eau, à l’électricité, au logement — Je le répète — fera l’objet de la part des Ministères concernés d’actions énergiques. Je serai moi-même attentif aux progrès accomplis.
Je me félicitais en commençant que notre pays connaisse la paix et la stabilité sans lesquelles toute initiative serait vaine.


Je puis vous assurer que rien ne sera négligé pour que nous continuions à vivre et travailler en paix et dans la sécurité. La réforme de nos forces armées qui est entrée en vigueur, sera de ce point de vue un atout précieux.


D’autre part, tout en veillant jalousement au respect de notre souveraineté et de notre intégrité territoriales, nous maintiendrons, avec patience et vigilance, le cap de notre politique de bon voisinage qui repose sur le respect du droit international et la volonté d’entretenir des relations d’amitié et de coopération avec nos partenaires les plus proches.


Quant à la sécurité de nos villes et de nos campagnes, nous ne relâcherons pas notre garde. Nous donnerons une nouvelle impulsion à la lutte contre la criminalité, grande ou petite, en affectant aux forces de maintien de l’ordre les moyens nécessaires.


Camerounaises, Camerounais,


Mes chers compatriotes,


J’ai bien conscience que les objectifs élevés que j’ai fixés ne seront pas faciles à atteindre. De toute évidence, la tâche ainsi définie exigera des efforts importants et de longue haleine.
C’est pourquoi, pour la mener à bien, J’ai formé un gouvernement dont la structure a été adaptée aux défis des "grandes ambitions".


Je veux croire que ceux qui ont été désignés pour remplir cette mission auront à cœur de s’en acquitter en donnant toute la mesure de leurs compétences et de leur détermination. Je vous demande de les soutenir afin que nous puissions ensemble, construire ce bel avenir dont notre pays est digne.


Dans cet espoir, J’ai le plaisir de vous présenter à toutes et à tous mes vœux les plus sincères de santé et de bonheur pour la Nouvelle Année.


Avant de clore ce message traditionnel, Je voudrais exprimer toute la compassion du peuple camerounais et la mienne propre pour les innombrables victimes du séisme qui vient de se produire dans l’Océan Indien, et adresser aux pays concernés par cette catastrophe ainsi qu’à leurs ressortissants nos plus sincères condoléances.

Mes chers compatriotes

Bonne et heureuse année 2005!
Lire le discours de fin d'année 2005

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