mardi 27 septembre 2011

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2 Dépression de la Presse Camerounaise

Par Paristocrate:

Qu’est-il arrive à la presse et au journalisme dans notre pays ? De tout temps, le rôle de la presse a été d’éduquer les consciences, de challenger le statu quo, et d’alerter le public des grands enjeux nationaux et internationaux, afin que nos citoyens soient tous averti et qu’ils puissent s’appuyer sur ce support pour faire de notre nation une des meilleurs du monde.

Pourquoi devons-nous, comme de manière fatidique, attendre de subir pour réagir ? Pourquoi devons-nous, à chaque fois, essayer de sauter dans le wagon quand le train est déjà parti ? A l’ère de la mondialisation, peut-on vraiment prétendre être l’abri ou pas concerné par une crise qui affecte nos principaux partenaires commerciaux ? De l’arrimage du FCFA à l’euro, notre politique monétaire si nous en avons une, n’est-elle pas intimement liée à celle des pays de l’euro ?

Qu’est-ce que justifie le mutisme de la presse et des medias sur cette crise et sur le déroulement des évènements en Europe ? Qu’est qui justifie le silence de la presse sur ces sujets qui sont las d’attendre qu’elle leurs donne une voix ?

Les medias sont les générateurs et les modérateurs des débats publics, ce sont eux qui décident de quoi on parle, de quand on en parle, de comment on en parle, et dans une certaine mesure, de qui en parle. Ils jouent un rôle avant-gardiste ; ils décèlent les signes avant-coureurs des phénomènes ; ils les traduisent pour le peuple, mais aussi pour les dirigeants. Ils sont les sentinelles de notre conscience collective ; la cloche qui sonne quand le danger est proche et un guide dans les moments d’incertitudes.

Mais que devient une nation où les medias sont tenaillés par leur désir de survivre et non pas par l’envie de former et d’éduquer? Que devient une nation où les medias sont obnubilés par la tendance, la rumeur et le commérage et non par l’essentiel, les faits et le débat public ? Que deviendra une nation ou les medias ne sont plus l’écho des maux de la société, mais des tonneaux qui font l’écho de l’impiété qu’ils ont pour leur métier ?

Warren Buffet disait : « Plus intelligents les journalistes sont, mieux la société est. Car, dans une certaine mesure, le peuple lit la presse pour s’informer- et aussi bon est l’enseignant, aussi bon est l’ensemble des étudiants». Mais qu’en est-il si les journalistes ne sont pas assez intelligents ? Ou encore, qu’en est-il si les journalistes n’usent plus de leur intelligence ?

La presse camerounaise a chaviré, car pressée, elle n’a pas su naviguer. Elle a perdu son gouvernail et elle a sombré dans la facilité, l’incompétence, l’inutile et le futile : Quelle est la dernière fois où l’éducation a été à la une de nos medias ? Quelle est la dernière fois où l’épidémie de la faim a été à la une de nos medias ? Quelle est la dernière fois où la question de nos hôpitaux devenus des antichambres de la morgue a été à la une de nos medias ? Quelle est la dernière fois ou le chômage des jeunes, un véritable fléau dans notre pays, a été à la une de nos medias ?

Bien que cela ne puisse justifier l’état des choses, je voudrais noter tout de même que l’environnement dans lequel opère la presse au Cameroun, est un des plus difficiles. Je voudrais également dire que les actions des gens comme Haman Mana, Alain Batongué et autres, sont salutaires mais pas suffisantes. Et, tous mes encouragements à Brice R Mbodiam du Quotidien Mutation, dont la qualité des reportages augures de beaux jours et donne espoir ICI et LA.

Mais, la presse camerounaise doit reconquérir son âme, elle doit changer de cap et mettre les voiles des abysses dans lesquels elle se trouve vers le podium de l’excellence. Pour paraphraser mon ami Armel : « quand dans un pays, les sportifs ont plus de place dans les medias que les fléaux sociaux, c’est qu’on a touché le fonds ou alors, qu’on en est pas loin ». Si la presse change de fusille d’épaule, elle arrêtera sa descendante vers le suicide et rétrospectivement, elle regardera cette époque comme l’âge d’or.

Quelque chose doit changer si la presse doit survivre ; Quelque doit changer si la presse doit redevenir ce qu’elle est et a toujours été…

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2 commentaires:

Anonyme a dit…

si l'Euo se desintegre ca nous fou quoi? on retournera au Franc francais avec unbe parite raisonable et ce sera tant mieux pour nous

Anonyme a dit…

Paristo, c'est une fidèle restitution du "tableau" de la presse camerounaise que tu nous fais là. En effet le constat est d'autant plus alarmant que la presse camerounaise à ce jour s'est mue en presse à scandale. Toujours en quete du sensationnel quit à s'éloigner de l'essentiel. Le clientélisme est devenu légion. Tu sembles citer des noms (Haman Mana et autres) comme sortant du lot. ERREUR. Le presse camerounaise est à ce jour phagocytée dans son entièreté par des promoteurs en quête du facilement vendables, des Directeurs de publications et autres rédacteurs définitivement adeptes du Gombo et de la dénonciation calomnieuse pour y parvenir.

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