mercredi 26 octobre 2011

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0 Paul Biya et les Sectes


Par Paristocrate:
S'il est vrai que les sectes ont une influence considérable sur le pouvoir au Cameroun, il est aussi vrai que ces mêmes sectes ont une influence considérable sur le pouvoir en France et ailleurs. On pourrait donc tomber des nues, à lire cette extrait d’un article de Pierre Prier, qui semble faire de ce phénomène, l’apanage des Etats Africains.
Partout en Afrique, les forces de l'invisible participent au pouvoir. Mais nulle part autant qu'au Cameroun. «Que ce soit dans l'administration, la haute fonction publique, la politique, l'Université, 95% des nominations se font en tenant compte de l'appartenance à une secte» , estime le professeur de sciences politiques Magellan Omballa. Lui-même s'est vu proposer l'entrée dans un ordre par un ministre dont il était le conseiller. «Il m'a dit: “Tu n'es pas des nôtres, il faut nous rejoindre”. J'ai refusé. Le ministre m'a alors déclaré clairement que ma promotion serait bloquée», raconte le professeur.

(...)Les plus hautes autorités de l'État camerounais sont supposées y avoir appartenu ou en être toujours membres: ministres, généraux, directeurs de sociétés parapubliques… «La Rose-Croix a été très puissante au Cameroun, explique Magellan Omballa. Elle a ensuite connu une éclipse au profit de la franc-maçonnerie, mais dernièrement elle semble revenir en force.»

Le goût africain pour la magie et les secrets n'explique pas tout. «L'impossibilité de se fier à son mérite et à ses compétences pour avoir un poste de responsabilité, ou tout simplement pour “réussir” socialement, oblige à imaginer d'autres voies et logiques», écrit Fanny Pigeaud dans Au Cameroun de Paul Biya (éditions Karthala).

L'Église catholique s'en alarme. «Les prêtres reçoivent souvent des fidèles qui leur confient leur douleur de devoir entrer dans une secte pour obtenir un travail, dit le père Sébastien Mongo, porte-parole de l'archevêché. Certains demandent en fait à l'Église une sorte d'autorisation.» Mais celle-ci ne peut être accordée. «Nous sommes obligés de rappeler ce que dit l'Église», ajoute le père Sébastien. La puissance des sectes est souvent évoquée dans la réflexion théologique de l'Église camerounaise. Mais elle a affaire à forte partie. «L'idée, pour beaucoup de gens c'est: «la Rose-croix protège, on peut devenir riche, avoir de l'influence», dit le prêtre.

Le politologue Mathias Owana Nguini approuve: «Dans l'élite, on est convaincu que l'on ne peut pas faire carrière sans cette béquille.» Démarche purement utilitaire? «Pas complètement, répond le professeur. Les cérémonies, le côté secret aussi, trouvent un terrain fertile au Cameroun. Elles rappellent aux Camerounais leurs propres sociétés initiatiques.»

La magie traditionnelle est présente dans la vie de tous les jours. La semaine dernière, au cours d'un déjeuner offert par le ministre de la Communication, un cadre camerounais, observateur du scrutin, explique tranquillement: «Chez nous, on utilise les morts. Des personnes décédées sont rappelées à la vie et deviennent l'esclave de quelqu'un.» Le ministre, originaire du Nord musulman, secoue la tête: «Moi, je ne crois pas à ces choses-là.» L'observateur s'insurge: «C'est prouvé! L'autre jour, j'ai vu la tombe d'un mort récent, et il n'y était plus.» Lire en intregralite sur le Figaro.

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