lundi 10 août 2009

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3 ALUCAM : Le Prix De La Pénurie

Par Africa:

Pour ceux qui ont essayé d’acheter des tôles ces dernières semaines, vous avez certainement dû remarquer que toutes les quincailleries sont en rupture de stocks. En réalité, ce ne sont pas les quincailleries qui sont en ruptures, mais le producteur ALUCAM qui n’est pas capable de satisfaire la demande. Quels sont les implications d’une telle pénurie, et comment en est-on arrivé la ?

Avant toutes choses, essayons tout abord de comprendre ce qu’une pénurie représente pour une entreprise comme ALUCAM. Une pénurie représente tout abord un manque à gagner pour l’entreprises en terme de chiffre d’affaires et pour ses actionnaires en termes de dividendes et de gain de valeur économique ajoutée, mais aussi un manque à gagner pour l’Etat qui collectionne la taxe sur les transactions d’achats.

Pour les distributeurs, cette pénurie équivaut à des millions de francs CFA de perte en chiffre d’affaires. Et, en entrainant une baisse du chiffre d’affaires, cette pénurie va par ricochet créer un excès de capacité ; et parce que les entreprises doivent s’ajuster, de nombreuses personnes vont soit perdre leur emploi ou alors accumuler des arrières de salaires.

Les consommateurs eux, vont devoir rallonger les délais pour leurs projets de constructions, et parce que tous projets de constructions engendrent d’énormes coûts fixes, les pertes d’inactivités seront immenses. Ceux qui avaient emprunté pour lancer leurs projets, vont peut être, à cause de ces pertes, être obliger de retourner vers les banquiers pour un prêt additionnelle. Le cas non échéant, ils ne pourront pas achever leurs projets de constructions comme prévus.

La question fondamentale, c’est celle de savoir comment une entreprise arrive à se retrouver dans une telle situation. Selon Arnold Mouangue le directeur de la communication du groupe ALUCAM, la pénurie serait due au fait que, la SOCATRAL société en charge la production des tôles, serait entrain de suivre un programme de maintenance de ses machines. Est-ce qu’un programme de maintenance de machine peut causer une pénurie - oui ! Est-ce que c’est une raison suffisante –non : je m’explique

Il est connu que chaque année, la SOCATRAL suit un programme de maintenance au courant de la mi-juillet. Ce fait est d’ailleurs confirmé par Arnold Mouangue directeur de la communication du groupe ALUCAM : « C’est un phénomène normal. Chaque année, à la mi-juillet, Socatral arrête de produire pendant un mois pour assurer la maintenance des machines et changer certaines pièces»Cameroun tribune.

Alors, si une entreprise sait qu’elle fera face à une « période morte », pourquoi ne fait elle pas de réserves ? Pourquoi n’essaye-t-elle pas d’anticiper sur cette « période morte », surtout si elle est inévitable?

La réponse se trouve d’une part dans la structure du marché de l’ALUMINIUM au Cameroun, qui est un quasi monopole détenu par la société ALUCAM. Et comme dans tous marchés monopolistiques, une pénurie bénéficie toujours à long-termes aux producteurs, car ils ont la latitude de manipuler les prix à leur avantage. D’autres part, la réponse peut se trouver dans le laxisme du gouvernement, qui par son manque de veille, et incapacité à protéger ses tributaires, continuent de les exposer aux dangers d’une société sans loi ni foi.



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3 commentaires:

Serge OLINGA a dit…

Je voudrais pas spéculer sur les raisons techniques, mais il faut dire les choses tels qu'elles sont: Les pénuries a ALUCAM ne sont que la conséquence d'une mauvaise gestion. Ils auraient pu prévoir ca et éviter des désagréments à tout le monde.

Anonyme a dit…

Pourquoi seulement la penurie aujourd'hui alors que la maintenance se fait chaque annee? nous connaissons tous les diferents niveaux de stock et une entreprise pareille devrait pouvoir justifier d'un stock de securite de 1 a 2 mois pour faire face a cet evenement connu des le debut de l'exercice. une panne subite passe encore mais la maintenance y'a aucune excuse. A moins que ce soit les gestions epicieres a la camerounaise.

Arsene Tatieu

Anonyme a dit…

je pense que la raison de la pénurie n'est plus à rechercher, elle transparait d'ailleurs très clairement dans les mots du directeur de la communication. pourquoi si c'est un phénomène normal,n'anticipent-ils pas? c'est dommage que face à de telles manoeuvres,les associations de consommateurs restent silencieuses ainsi que tous les autres acteurs susceptibles de jouer le rôle de contrepouvoir.


Josiane Wague

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