Comme une lettre à la poste, telle fut la facilite avec laquelle les brasseries du Cameroun on racheté la SIAC ISENBECK. A peine l’agitation des employés de cette société sur leur sort futur se faisait attendre dans les medias, que l’acquisition de leur employeur était bouclée au profit des Brasseries du Cameroun.
Dans quel contexte est survenu ce rachat ? Qui sont les perdants ? La SABC serait-elle entrain d’avancer vers une situation de monopole ? Quels sont les dangers ? Voila des questions qui préoccupent plus d’un.
Selon les statistiques sur la structure de l’industrie brassicole au Cameroun, en décembre 2007, la Siac Isenbeck représentait 4 % de part de marché (bière) au Cameroun, avec une production annuelle d’environ 170.000 hl. L’entreprise se classait ainsi quatrième derrière l’Union camerounaise des brasseries (Ucb : 6,3%), Guinness (12,2%) et les Brasseries du Cameroun (77,5%). Avec une telle répartition du marché, il était donc très peu probable d’envisager une attentive d’acquisition par la SABC, qui, était déjà en situation de quasi monopole
Seulement, en mai 2008, la part de marché Siac-Isenbeck en bière est passée à 3,6 %, contre 79,7 % pour les Brasseries du Cameroun. La part de marché boissons gazeuses chez Siac se situant à 1,2 %. Au regard de ces indicateurs dégressifs, Siac-Isenbeck semblait traverser une conjoncture défavorable, et aurait pu faire face à un dépôt de bilan si elle n’arrivait pas en conclure un arrangement dans de bref délais.
Cette situation donnait donc l’occasion aux groupes Guinness ou UCB, de s’arrache cette opportunités pour renforcer leur stratégie de diversification et solidifier leur position concurrentielle. Mais à la surprise de tous, on a appris que les négociations de rachat se passaient entre le groupe Castel qui détient en majorité les brasseries du Cameroun, et le groupe Warsteiner, détenteur de Siac isenbeck SA. Voilà comment, sans qu’on ne se rende compte, le géant de la production brassicole camerounaise allait accomplir un nouvel exploit.
Mais l’exploit accomplit par la SABC, a été tachée par le malaise de quelques 200 employés de la SIAC. De nombreuses intentions malveillantes par le repreneur, ont été décriées par ces employés, qui visiblement se sont vus abandonnés à eux-mêmes : Abandonnés par le gouvernement qui, voyant que la SABC évolue vers un quasi monopole, aurait pu imposer l’intégration des ces employés pour justifier son abnégation du droit a la c concurrence. Mais aussi abandonnées les syndicats qui se sont très peu fait attendre sur ce sujet.
Au final, il reste donc un marché camerounais de la bière, détenu à plus de 80% par les brasseries du Cameroun, qui voient leur gamme de produits s’étendre grâce à un rachat, s’assurant ainsi une variété de produits suffisamment dense dans l’ensemble pour satisfaire une demande, constamment en quête de nouveauté et d’originalité.
Ucb développant un concept de niche (présent en permanence dans une région sur 10 que compte le Cameroun) de même Guinness Cameroun. Le marché de la bière vit donc une situation d’oligopole « théorique » (puis qu’il s’agit en réalité d’un monopole ndlr), comparable à celle que nous vivons avec la téléphonie mobile ou encore celle qu’on observe sur la scène international entre Microsoft et ses concurrents.
Quels sont les dangers ? Une telle situation offre la latitude à ces entreprises de manipuler les prix à leur guise, particulièrement dans le sens souhaite par la SABC. D’ailleurs, on constate, l’augmentation annuelle des tarifs des prix des boissons au Cameroun depuis 2005. Une moyenne de 25FCFA est ajoutée aux prix des produits brassicoles, les producteurs l’expliquant dans un premier temps par la pression fiscale, puis ensuite par l’instabilité des cours mondiaux des intrants de production. Mais très souvent aussi, ils ‘agit simplement de maximiser les profits.
En bref la SIAC ISENBECK s’est fait racheter parce que sa part de marché était en chute libre. Toutefois, cette situation de quasi oligopole dans l’industrie de la bière que connait aujourd’hui le marché camerounais n’est pas une nouvelle rassurante pour les consommateurs de ces produits, du moins en termes de prix. L’exemple vécu avec l’industrie de la téléphonie mobile en dit long sur les espoirs à nourrir quant au mécanisme de fixation des prix. Les seuls perdants ici, sont les consommateurs, et les employés qui ont perdu leurs emplois.
Une note d’espoir toutefois se glisse avec la signature des APE, qui consacre l’ouverture des barrières douanières et fiscales aux produits de grande consommation venant des pays européens. Ces accords augurent une compétitivité qui permettra au consommateur de réguler le marché de la qualité, même si pour l’économie camerounaise, des regrets et challenges se glisseront à l’horizon. En attendant, SABC détient la palme d’or du succès commercial dans la sous région Afrique centrale.
Dans quel contexte est survenu ce rachat ? Qui sont les perdants ? La SABC serait-elle entrain d’avancer vers une situation de monopole ? Quels sont les dangers ? Voila des questions qui préoccupent plus d’un.
Selon les statistiques sur la structure de l’industrie brassicole au Cameroun, en décembre 2007, la Siac Isenbeck représentait 4 % de part de marché (bière) au Cameroun, avec une production annuelle d’environ 170.000 hl. L’entreprise se classait ainsi quatrième derrière l’Union camerounaise des brasseries (Ucb : 6,3%), Guinness (12,2%) et les Brasseries du Cameroun (77,5%). Avec une telle répartition du marché, il était donc très peu probable d’envisager une attentive d’acquisition par la SABC, qui, était déjà en situation de quasi monopole
Seulement, en mai 2008, la part de marché Siac-Isenbeck en bière est passée à 3,6 %, contre 79,7 % pour les Brasseries du Cameroun. La part de marché boissons gazeuses chez Siac se situant à 1,2 %. Au regard de ces indicateurs dégressifs, Siac-Isenbeck semblait traverser une conjoncture défavorable, et aurait pu faire face à un dépôt de bilan si elle n’arrivait pas en conclure un arrangement dans de bref délais.
Cette situation donnait donc l’occasion aux groupes Guinness ou UCB, de s’arrache cette opportunités pour renforcer leur stratégie de diversification et solidifier leur position concurrentielle. Mais à la surprise de tous, on a appris que les négociations de rachat se passaient entre le groupe Castel qui détient en majorité les brasseries du Cameroun, et le groupe Warsteiner, détenteur de Siac isenbeck SA. Voilà comment, sans qu’on ne se rende compte, le géant de la production brassicole camerounaise allait accomplir un nouvel exploit.
Mais l’exploit accomplit par la SABC, a été tachée par le malaise de quelques 200 employés de la SIAC. De nombreuses intentions malveillantes par le repreneur, ont été décriées par ces employés, qui visiblement se sont vus abandonnés à eux-mêmes : Abandonnés par le gouvernement qui, voyant que la SABC évolue vers un quasi monopole, aurait pu imposer l’intégration des ces employés pour justifier son abnégation du droit a la c concurrence. Mais aussi abandonnées les syndicats qui se sont très peu fait attendre sur ce sujet.
Au final, il reste donc un marché camerounais de la bière, détenu à plus de 80% par les brasseries du Cameroun, qui voient leur gamme de produits s’étendre grâce à un rachat, s’assurant ainsi une variété de produits suffisamment dense dans l’ensemble pour satisfaire une demande, constamment en quête de nouveauté et d’originalité.
Ucb développant un concept de niche (présent en permanence dans une région sur 10 que compte le Cameroun) de même Guinness Cameroun. Le marché de la bière vit donc une situation d’oligopole « théorique » (puis qu’il s’agit en réalité d’un monopole ndlr), comparable à celle que nous vivons avec la téléphonie mobile ou encore celle qu’on observe sur la scène international entre Microsoft et ses concurrents.
Quels sont les dangers ? Une telle situation offre la latitude à ces entreprises de manipuler les prix à leur guise, particulièrement dans le sens souhaite par la SABC. D’ailleurs, on constate, l’augmentation annuelle des tarifs des prix des boissons au Cameroun depuis 2005. Une moyenne de 25FCFA est ajoutée aux prix des produits brassicoles, les producteurs l’expliquant dans un premier temps par la pression fiscale, puis ensuite par l’instabilité des cours mondiaux des intrants de production. Mais très souvent aussi, ils ‘agit simplement de maximiser les profits.
En bref la SIAC ISENBECK s’est fait racheter parce que sa part de marché était en chute libre. Toutefois, cette situation de quasi oligopole dans l’industrie de la bière que connait aujourd’hui le marché camerounais n’est pas une nouvelle rassurante pour les consommateurs de ces produits, du moins en termes de prix. L’exemple vécu avec l’industrie de la téléphonie mobile en dit long sur les espoirs à nourrir quant au mécanisme de fixation des prix. Les seuls perdants ici, sont les consommateurs, et les employés qui ont perdu leurs emplois.
Une note d’espoir toutefois se glisse avec la signature des APE, qui consacre l’ouverture des barrières douanières et fiscales aux produits de grande consommation venant des pays européens. Ces accords augurent une compétitivité qui permettra au consommateur de réguler le marché de la qualité, même si pour l’économie camerounaise, des regrets et challenges se glisseront à l’horizon. En attendant, SABC détient la palme d’or du succès commercial dans la sous région Afrique centrale.
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12 commentaires:
D'une part Ravie de l'activité économique et de l'aptitude de SABC à saisir les opportunités de compétitivité ... Mais déçue par ce qui semble une parade pour toi Jorj: l'ouverture douanière à l'importation. Les responsables de la politique économique devraient plutôt que diversifier par l'importation, opter pour la création sur place, ou du moins du conditionnement ou encore de l'intervention à un stade quelconque de la chaîne mais au sein du territoire camerounais.
D'autre part: Est ce qu'il ya même lieu de parler d'oligopôle? qui est le second leader? NDLR a raison, c'est carrement un monopole. Et la politique de la concurrence l'interdit. La boisson CocaCola 33cl qui coutait 150 Fcfa en 1998 coutait déjà 250 Fcfa 10 ans plus tard.
Bravo pour SABC
Shame pour les politiques économiques
Pauvres consommateurs que nous sommes
Je suis d'avis toi NOUSS c'est dommage que le gouvernement voit de un tel monopole s'établir sans réagir.
Et nous savons qu'aucune entreprise privée ne peut s'autoréguler. Donc à chaque fois qu'elle le pourra, le SABC va continuer d'accroitre sa domination sur le marché.
Effectivement, le gouvernement aurait pu imposer à la SABC lors du rachat d’ISENBECK, l'intégration dans ses effectifs du personnel de cette entreprise.
Pauvres consommateurs ! Si seulement nous n’étions pas pauvre
Quand il n'y aura plus de concurrents, la SABC va commencer à se dévorer elle-même. Mais une chose c'est qu'elle ne gagne rien à racheter ISENBECK.
J’ai été surpris que ce soit la SABC qui est rachetée la ISENBECK. Au regard de la structure du marche, cette acquisition va inéluctablement créer des abus de positions dominantes.
Je dois dire que c'est étonnant quand, qu'une industrie qui est la plus grandes en terme chiffre d'affaire après la SNH, soit en situation de quasi monopole.
Certains prétendent que la SABC est performance. Est-ce que cette affirmation est vraie? Non je ne pense pas, parce qu'en réalité, elle vraiment jamais eu a faire face a sa concurrence, sans user de stratagèmes peu orthodoxes.
Le rachat de Isenbeck, n'aura pas un impact majeur sur le marché de la boisson au Camerou, tant il faut admettre que cette brasserie n'occupait pas fondamentalement une place critique.
SABC va (ou a déjà) démonter la chaîne de production, pour l'envoyer das une filliale de la BGI, c'est ca qui est économiquement viable pour une entreprise de son envergure.
Mais au lieu de critique l'Etat, sincèrement je suis désolé de voir mes frères rater l'occasion d'écrire leurs noms dans l'histoire. Je veux parler des premiers dirigeants de cette Brasserie, qui ont certainement eu le défaut qui nous arrive trop souvent, les africains, confondre le chiffre d'affaires au capital, et commencer à gaspiller des sous qui sont voués à l'investissement, en oubliant ce qu'on leur a dit à l'école, tout investissement met un certain temps(un temps certain) à être rentable. Et avant ce stade de rantabilité, on évite de dépenser, et les règles de gestion doivent être les plus rigoureuses.
Maintenant, je pense que si Guinness était prête à vendre, SABC aurait acheté sans stress, tellement son pouvoir d'achat est énorme.
Bon article Jorj
Seulement comme l'a souligne Nouss les APE ne sont en rien une opportunite. nous allons nous faire envahir par des produits fortement subventiones qui auron l'avantage de couter moins cher que ceux produit localement et le grand inconveniant de detruire ce qui nous sert de tissu economique
Une etude sur l'actionarait de la SABC nous indiquerait peut etre pourquoi l'Etat semble laisser faire
pour terminer en consomateur de s'organiser en association de consnomateur et de boycotte les produits SABC pour peut etre faire flechir les prix
Arsene Tatieu
Bel article Georj, je suis content de voir que la plupart des réactions sont également très éclairées. Je viens juste soumettre d'autres informations et opinions à votre attention.
Tout d'abord, dès l'annonce de la reprise de Siac par la SABC, le DG , André Siaka est passé dans les médias pour annoncer que le totalité du personnel (permanent) de Siac sera ré intégré dans les effectifs SABC. Aujourd'hui, sur environs 250 employés de Siac, plus de 180 ont déjà des postes fixes à la SABC et l'intégralité des autres (exceptés ceux qui ont négocié leurs départ) sont payés depuis le 1er Janvier par la SABC. D'ici la fin du mois d'août les autres employés qui n'ont pas encore été affectés le seront effectivement.
Je ne prétends pas avoir une forte culture dans le domaine de l'économie mais je ne connais pas beaucoup d'entreprises qui après une opération comme celle là, choisisse l'option de conserver TOUT le personnel en place; Sans oublier que les recrutements à l’extérieur continuent de se faire.
Pour aborder la problématique de prix, c'est quand même bizarre que ce soit la SABC, qui pratique les prix les bas, sur le marché des boissons alcoolisées (sauf peut être les bières du père Kadji) qui soit indexée. Les produits des autres, GCSA et même Ex Siac étant plus chers que les produits SABC.
Est ce que la SABC est performante ou non? Les chiffres parlent d'eux même et le temps déjà écoulé en plus du temps avenir nous le dirons sans doute. Toujours est-il que pour l'instant elle se porte bien et tous ses indicateurs sont au vert.
C'est ca, comment ne pas justifier son "j'ai l'honneur"?
Mais de manière plus sérieuse, je suis d'accord avec toi ME, en général les fusions/acquisitions ne se passent pas sans réduction d'effectifs.
Si SABC parvient à gérer les dommages collatéraux comme ca semble être le cas, c'est une bonne chose.
Courage.
Marc Eric la SABC a les prix les plus bas parce qu'elle joue sur les volumes.
les grosses quantites permettent de pallier l'alea des prix bas
Arsene Tatieu
ça fait plaisir de voir qu'il y a encore des gens plein d'objectivité parmis les JCD
C'est bien beau de lire tout ce qui précède.
Bravo à toi pour cet article, Georges, qui sans simplement relater un "fait divers" soulève tout de même quelques préoccupations de la théorie économique sur l'équilibre du consommateur et celui du marché.
Je pense que Marc Eric a bien raison de souligner l'intégration des ex-employés de la défunte SIAC, action ô combien rare dans les processus de fusions/acquisitions à l'échelle globale. En cela, tirons le chapeau à la SABC. Toutefois, il faut convenir que les résultats de cette opération de la SABC seront à observer soigneusement dans les mois à venir.
Déplorons, oui, le fait que le "tissu économique" local puisse se trouver fragilisé du fait de l'ouverture aux produits étrangers "bon marché" en vertu des APE. Que dire d'autre si ce n'est qu'en bien des cas, l'action de l'Etat sur le plan économique se trouve handicapée par les nombreuses insuffisances et problèmes internes qui minent notre économie et le jeu concurrentiel. Pour n'en citer que quelques uns (il y est parfois fait allusion dans le texte) : les collusions déguisées entre acteurs des différents secteurs (brasserie, téléphonie, télécoms en général) et organes de régulation éventuellement, l'inexistence ou le faible poids des associations de défense des consommateurs.
Pauvres consommateurs ? C'est certain. Comme a chanté quelqu'un : "C'est Dieu qui nous protège ; tôt ou tard ..."
A bon entendeur, salut.
Chers Tous,
Et si nous regardions les APE comme un moyen de nous pousser à devenir (enfin) compétitifs?
Certes l'arrivée de produits concurrentiels peut faire peur, mais nous pourrions tout aussi bien penser/admettre/prouver que notre tissu économique regorge de potentialités, qu'il faut commencer à exploiter.
Là se trouve à la fois le rôle:
- de l'Etat (qui doit être efficace et surtout faciliter les investissements, et je suis mal placé pour dire ce qu'un Etat devrait faire pour promouvoir l'investissement); mais la réalité donne les maux de tête, voilà par exemple Rio Tinto qui veut investir 2.500 milliards de Cfa pour faire une extension de son usine, mais qui ne le fera pas tant que le barrage de Lom Pangar ne sera pas construit, pour ensuite construire le barrage de Nachtigal, et avoir assez d'énergie pour produire son allu...EDC prend son temps pour construire donc ce fameux barrage vital pour tant de projets auxilliaires. Voilà MTN qui veut déployer "sa" fibre optique, mais "attaque" le monopole de l'Etat (Camtel et l'Etat pour moi c'est idem), lequel Etat se vante d'avoir ce monopole, mais ne fait rien pour rendre la vie économique plus simple, et les consommateurs plus "heureux"(prix des communications, fiabilité des installations, etc)...et il ya de nombreux exemples comme ca.
- des consommateurs; je ne suis pas d'avis que les consommateurs se victimisent plus que ca, si on cesse d'acheter des produits importés (ca suppose que nous cessions d'avoir ce complexe du colonisé), nous favoriserons la production locale (combien de nous sont prêts à investir par exemple leurs budgets de vacances dans la découverte du Nord du Cameroun, au lieu d'aller prendre le métro à Paris et surtout, le dire à tout vent);
- des entreprises elles-mêmes, qui pour celles qui existent, refusent de se rendre compte parfois de leurs potentialités énormes et non exploitées.
Mais super optimiste de nature, je suis convaincu que les choses vont avancer, car la mondialisation a aussi ceci de fort, c'est que ceux qui ne décident pas de s'arrimer, sont entraînés de force.
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