Par Africa:
Apres la signature des accords de partenariats avec l’Union Européen, beaucoup de citoyens se sont insurgés contre le gouvernement. Pour certains la signature des accords allait être dévastatrice pour notre économie ; pour d’autres un petit nombre c’était est un mal nécessaire. Rétrospectivement, comment peut-on apprécier la décision prise par le ministre Ephraïm Inoni ?Le Cameroun est le plus grand exportateur agricole de la zone CEMAC, nos exportations représentent 82% de l’ensemble des exportations de la zone. Qu’est-ce que va dire ? ca veut dire que, quand on parle de la contribution de la zone CEMAC dans le commerce mondiale il s’agit presqu’essentiellement de la contribution d’un pays : le Cameroun. Ca veut aussi dire qu’en termes d’enjeu économiques, nous avons une mise plus grande que celles des autres pays.
La où les choses se compliquent, c’est que 66% de nos exportations se font avec l’Union Européenne. Ce qui veut dire que, quand le Cameroun parle de commerce international, il s’agit presqu’essentiellement du commerce avec l’Union Européenne. Cela implique également qu’à court terme, nous ne pouvons ne pas nous passer de l’UE sans que notre économie ne soit complètement à genoux. (Ceci ne tient qu’a court-terme)
A ce niveaux un dilemme se présentaient à nos dirigeants : Jouer la carte régionale ou alors la carte nationale?
En regardant les pays de la CEMAC, ont se rends compte que trois des six pays de la CEMAC, notamment le Tchad, la Guinée Equatorial et la RCA sont classés comme des pays PMA (Pays les Moins Avancés). En tant que PMA, ces pays ont le droit d’exporter librement vers l’Union Européenne. Donc, que les accords soient signés ou pas, ces pays continueront de bénéficier des facilités que l’ONU garantie aux PMA.
Dans ce contexte, les négociations avec la CEMAC, se réduisent donc à un carré constitué de l’UE, le Cameroun, le Gabon et le Congo. Mais sur le plan régional, le Cameroun peut-il compter sur le Gabon pour une intégration régionale saine et fructueuse ? La réponse est non, car si le passé présage l’avenir, le refus de l’Etat Gabonais de fusionner son marché financier (BRVM) à celui du Cameroun, n’augure rien de bon.
Au final, jouer la carte régionale serait essentiellement pour le Cameroun de prendre en compte les intérêts du Congo. Cependant, le Congo n’est pas aussi dépendant de l’Union Européenne que nous le sommes : 44% de leurs exportations sont destinées à l’Union Européenne, contre 66% de nos exportations. Ils importent 46% de l’UE pendant que nous importons 36% de l’UE, ce qui veut dire que leur marché est plus saturé que le notre par les produits de cette zone.
A l’évidence, le Cameroun n’avait pas d’autres choix en dehors d’avancer en solitaire dans les négociations. Nous n’avions d’autres choix que de se protéger économique en jouant la carte nationale. Des négociations unilatérales avec l’UE nous nous offraient plus d’avantage, et par conséquent un plus grand pouvoir de négociation.
Que se serait-il passé si malgré tout, nous avions dit non aux APE ? La réponse se trouve dans le principe de réciprocité stipulé par l’OMC et que vous pouvez retrouver ici . Tout abord, il convient de rappeler qu’environ trois quart des exportations de l’Afrique se font à taux zéro, ce qui permet à nos produits d’être assez compétitifs dans la zone de l’Union Européenne.
Si Jamais nous perdions ces taux préférentiels, nos produits perdraient immédiatement leur compétitivité. Une perte de compétitivité entrainerait la chute de nos recettes d’exportations. Dans le même temps l’Union Européenne elle maintiendrait son niveau d’importation actuelle (niveau sans bénéfice de réciprocité). Le résultat d’un tel scenario serait une balance commerciale largement déficitaire.
Si notre balance commerciale est déficitaire, alors nous aurons besoin de puiser dans nos recettes internes pour renflouer notre compte d’opération auprès de la France, compte d’opération qui sert à garantir la stabilité du francs CFA par rapport à l’Euro. Dans ces conditions non seulement nous perdrons en recettes d’exportations, mais nous perdrons également en déposant notre économie des fonds qui seront stockés sans grands rendements dans le compte d’opération auprès du trésor Français : il s’agirait donc d’une double perte.
Les recettes fiscales en chute, l’Etat serait obligé d’annuler beaucoup de ces engagements : construction des routes, développement rurale, support au secteur agricole, service publics et bien d’autres. La menace ne porterait plus essentiellement sur le secteur agricole comme dans le cas de la signature des APE, mais sur l’ensemble de l’économie Camerounaise.
Il faut le dire, les accords de Partenariats Economique vont offrir le marché Camerounaise à une concurrence rude et très souvent déloyale. Ces accords ignorent complètement notre les lacunes de notre économie et sa vulnérabilité a l’absence de barrière douanière. Mais, imaginons que vous étiez Ephraïm Inoni le ministre des finances à la date de la signature des accords, imaginons ensuite que s’était à vous de prendre la décision si oui ou non à court et moyen-terme nous aurions dû signer ces accords : Qu’auriez-vous fait ?
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7 commentaires:
Excellent argumentaire Africa. Beaucoup de gens décrient les APE, cependant très peu comprennent le contexte dans lequel ces accords ont été signés.
La signature des APE n'était pas une question de choix, mais de survie pour notre économie, et a mon humble avis nos dirigeants ont pour une fois pris la bonne décision.
Ont aurait simplement du refuser de signes ces accords tant que nous n'étions pas prêt à s'ouvrir au commerce mondiale. En plus quand on sait que beaucoup de produits de l'UE sont subventionnés, cette relation apparait largement inéquitable.
Oui cette relation est largement inéquitable, mais qu’aurions-nous dû faire, je crois que tel est la question. Nous ne pouvons pas continuer de discuter comme des passionnés. Je suis contre les APE, qui à m'ont avis ne sont qu'un autre moyen pour l'occident d'avoir la main mise sur l'Afrique, mais faute d'argument, je ne me garderai bien de critiquer.
Merci pour l'article, j'aurai bien aimé avoir les sources qui soutiennent les chiffres.
Ce n’est pas parce que le Gabon nous a joué un sale tour avec l’histoire des bourses de valeurs, que nous allons nous retirer du désir d’intégration régionale. Les APE sont encore une occasion manquée pour l’Afrique, de parler d’une voix commune, et bientôt nous en paieront une fois de plus le prix.
On aurait pas du signer. peut etre les consequences de cet actes nous auraienty emmener a rechercher les voies et moyens pour transformer nos ressources pour leur donner plus de valeurs.
Le gouvernement n'anticipe plus et se contente de subir. resultat on se retrouve avec des raisonnements du genre on allait comment?
de plus dans un monde qui se complexifie et se multilateralise de nouveaux partenaires n'allaient pas etre si dificle que ca trouver.
Le jour ou notre industrie s'effondrera du fait de la concurrence des produits subventiones j'espere que les recettes d'exportation seront abondantes pour amortir les degats
Arsene Tatieu
Arsene
On aurait dû ne pas signer ! On aurait du faire quoi alors ? Anticiper ce qui est déjà passé ? Il ne Faut pas toujours jeter toute la faute sur le gouvernement, concrètement qu’est ce que tu penses qu’ils auraient dû faire ? Moi je suis curieux que tu élabores dessus au lieu de faire de simples affirmations
Je crois bien avoir mentionne que les consequences nous auraient surement permis de reflechir autrement. Je vous rappelle que c'est sous embargo que la Lybie a connu son essort.
Enfermons nous donc dans un program triennal qui favorisera encore l'inertie et le detournement des ressources stagnantes et que personne ne se plaignent
Arsene Tatieu
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