mardi 28 avril 2009

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1 L’entretien d’embauche IV : Se Vendre

Par Davy-Pacôme Nzekwa
Apres avoir suivi les phases I, II, III de l’entretien d’embauche, en phase IV, il ne reste plus qu’a se vendre le jour J…

5- Se vendre :
Le fameux Jour J, le candidat devra essayer d’être lui-même, il devra également penser à écouter les questions sans nécessairement se demander où se trouve le piège, penser à "réfléchir" quand même 5 secondes même si la réponse à la question posée semble très évidente.

Par contre, certaines attitudes importantessont sont à prendre en compte

• Eviter d’arriver en retard : comme beaucoup de points qui coulent de source, il est tout de même important d’insister sur la ponctualité ; il est donc vivement conseillé d’être en avance, pour avoir le temps de souffler avant l’entretien, et pourquoi pas, de se familiariser avec l’environnement, sans toutefois trop en faire (pas la peine d’aller discuter dans les bureaux ou à la cantine avec ses anciens camarades de fac ou amis travaillant dans l’entreprise)

• Eviter de prendre son aise trop facilement : pas besoin de s’asseoir dans la salle sans y être invité, ou de tutoyer le recruteur, même si lui le fait. Les premières secondes comptent, alors par précaution il faudrait éteindre ses téléphones longtemps à l’avance, et non pas dans la salle en demandant au jury d’attendre quelques minutes. Il n’est pas bien vu également de croiser les pieds, de regarder par terre pour "réfléchir", ca trahit généralement un grand manque d’assurance. Si la question est difficile, il vaut mieux regarder le plafond, ou admettre qu’on n’a pas la réponse, on passe pour quelqu’un d’authentique

• Eviter de répondre à une question qui n’a pas été posée : parfois le candidat a tellement imaginé les questions possibles, qu’il se retrouve en train de parler de tout, mais sans intéresser le jury. Merci d’attendre que la question soit posée, au besoin précisée, avant de donner une réponse que l’on a en tête depuis des mois…et pas besoin de sourire, façon de dire « je m’y attendais »

• Eviter de critiquer son employeur actuel : quels que soient les rapports que le candidat a avec son employeur actuel, il est dis courtois de s’engager dans un exercice consistant à le discréditer aux yeux du jury. Car il ne faut pas l’oublier, une personne capable de tirer sur son employeur actuel, risque de le faire pour son futur employeur, un jour ou l’autre.

• Prendre la peine de valoriser le recruteur : ne l’oublions pas, le recruteur est un humain, donc a son égo propre. Même si ce n’est pas souvent admis, le recruteur apprécie qu’on lui donne l’occasion de vanter son poste, son entreprise, etc.Il est question ici de trouver pour chaque membre du jury, le « driver » sur lequel travailler un peu, question de se rendre plus proche de lui. A cette étape, le point 3 est important, car les renseignements obtenus en interne et de manière informelle, permettront de vite déceler le driver de chaque recruteur, et d’en faire un allié. Par exemple, un directeur qui a un grand portrait de ses enfants sur son bureau, sera toujours plus sensible au fait qu’on lui demande leur âge, ce qu’ils font, etc. Tout comme celui qui affiche ses diplômes sur le mur, attendra qu’on lui vante son école, ou sa formation dont il semble si fier

• Parler de son salaire sans trop de pudeur : tous les recruteurs savent que le candidat a une idée assez claire de son niveau de rémunération souhaité, mais à chaque fois, le candidat a l’air surpris par la question sur sa prétention salariale…il n’ya pas de bonne formule, certaines écoles conseillent de parler en terme de fourchette/intervalle, d’autres recommandent de donner un plancher, ou même un montant.
Le pire candidat reste celui qui dit qu’il accepte ce qu’on lui propose. Lorsqu’on applique bien les points 1, 2 & 3, on se fait une idée du poids du poste, et de ce qu’il vaut en interne. Maintenant le risque est de donner un plancher qui soit rejeté, et d’accepter la proposition de l’entreprise au final, on passe pour un simple bluffeur.
Personnellement, je recommande aux jeunes chercheurs d'emploi d'avoir une idée de leur valeur sur le marché, et d'admettre que les premières années servent à payer ses factures, et à se faire la main. Pas besoin de choquer en demandant un salaire devant servir soit-disant à rembourser les parents pour leurs efforts en terme de frais de scolarité. Non seulement ils ne faisaient que leur devoir, mais en plus, on ne parviendra jamais à rembourser les parents, sauf peut-être en réussissant dans la vie!Soit on donne donc un plancher en sachant qu’on n’acceptera rien en dessous, soit on donne une fourchette en indiquant qu’on affinera l’ensemble suivant le détail de la proposition qu’on recevra. Il est important toutefois de savoir que si les entreprises françaises ne mettent pas grand-chose dans le salaire mais dans les avantages, les anglo-saxons négocient en terme de package, montant qui intègre out ou presque (salaire et périphériques).

• Toujours avoir une question pour la fin de l’entretien : bien entendu, il vaut mieux que la question soit pertinente, et il n’est pas nécessaire qu’elle porte sur un domaine technique. Demander à un DRH comment il a géré la fusion, ou la dernière grève, demander au Directeur Financier comment il compte réduire les charges en cette période de crise financière mondiale, demander au Directeur technique s’il a l’intention de changer le mode de production afin de tenir compte du développement durable, sont des astuces permettant de démontrer qu’on est au fait de l’activité. Mais demander également à un recruteur ce qu’il pense d’un sujet d’actualité, ou simplement s’il peut parler de sa brillante carrière, de ses motivations lorsqu’il a intégré l’entreprise, c’est caresser un peu son égo, ce qui est rarement source de problèmes.

• A la fin de l’entretien, il importe de demander quelle sera la suite de la procédure : prochaine étape, date, etc. il est juste interdit de trop relancer par la suite, pour obtenir son feed-back, c’est très peu apprécié.Et pour les plus malins il n’est pas interdit de tenter une sortie qui restera à l’esprit du jury. Un candidat qui termine en demandant à quelle date il commence, peut soit choquer, soit être très apprécié du jury, suivant son sens de l’humour…Pour la petite histoire, mon Dg actuel a terminé mon entretien d’embauche dans son bureau, en me disant que ce serait à moi de trouver les motifs de ma démission! J'ai mis quelques secondes avant de comprendre ce que ca voulait dire, et j'ai formulé ma lettre de démission en attendant de recevoir la décision du jury. C'est pour dire qu'il faut aussi être attentif et décoder certains "lapsus", comme un recruteur qui en parlant du contenu du poste, cesse d'employer le conditionnel, et vous dit "vous aurez ceci à faire dès le mois X, et ensuite je vous confierai cela"!

C'est le signe que dans son esprit, vous êtes LE bon candidat. En général, seul le recruteur ayant la poids le plus fort dans le processus de décision, peut se permettre ce type de lapsus verbal.
C'est donc aussi un exercice, que de vite détecter qui il faudra rassurer le plus, pendant l'entretien, car au final, il est question de ca, rassurer et faire comprendre au jury qu'en plus de vos qualités techniques (que l'on trouve partout), vous avez ce plus permettant de bien vous intégrer dans l'équipe.
Alors, bonne chance à chacun!

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1 commentaire:

Anonyme a dit…

Bjr,
Je trouve cette intervention particulièrement intéressante. En faisant une analyse des entretiens d'embauche que j'ai eu à passer, je comprends que le stress est un facteur destabilisant et trompeur. Il nous retire toute la confiance que l'on peut avoir de soi, et construit en un temps record, une personnalité qui n'est pas la nôtre.
Je comprends donc que le premier pas dans la recherche de l'emploi, c'est cultiver la confiance de soi.
Merci des conseils

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