En 1980 lorsque la crise économique s’abattait sur le Cameroun, le gouvernement camerounais par la voix de son président, pointait du doigt la chute du cours des commodités comme cause. En 1994 lorsque le franc CFA fut dévalué, le sentiment dans la zone franc était qu’il s’agissait d’un complot français pour piller les richesses des anciennes colonies.
Mais aujourd’hui on le sait, la dévaluation du franc CFA avait pour cause principale une échappe de l’inflation (cf:figure ci-dessous). Celle-ci avait atteint une moyenne de 35% dans la CEMAC et la CEDEAO, et dans certains pays elle se situait au-delà de 40%.
(cliquez sur l'image pour un meilleur apercu).
Ce qu’on remarque, c’est qu’en 1994, bien que l’inflation avait franchit la barre des 35%, la demande pour les matières premières était restée élevée ; les accords de réciprocité de l’OMC n’étaient pas encore en vigueur et les produits agricoles d’Afrique avait la priorité en Europe ; l’Afrique embrassait à peine le concept de mondialisation et la demande pour les produits locaux était forte. Dans l’ensemble, cette conjoncture avait permis aux Etats de la zone franc de maintenir des balances commerciales équilibrées malgré une hyperinflation.
Seulement, cette fois c’est différent : la production des matières premières est en constant déclin, la vétusté des équipements et l’archaïsme des méthodes de production ne permettent pas de faire face à la compétition ; la mise en place des accords de réciprocité par l’OMC et l’ouverture progressive des marchés Européens aux agriculteurs d’Amérique, affectent sérieusement la capacité d’exportation des pays de la zone franc ; les exigences du pacte de stabilité de la commission européenne et le fait que la France soit sur procédure de budget excessif, limite la marge de manœuvre de celle-ci par rapport au franc CFA.
Cette fois c’est différent, parce que la crise de 2009 et la montée des groupes qui s’opposent aux aides accordées aux gouvernements africains-Dambissa Moyo et Bill Easterly)- ont pour conséquence la réduction des dons et fonds d’aides reçus par les Etats concernés ; cette fois c’est différent parce que le déficit commerciale des Etats aussi bien de la CEMAC que de la CEDEAO, n’a cessé de croitre depuis 2005 (cf:figure ci-dess0us). Les crises précédentes avaient pour cause principale l’inflation, mais si rien n’est fait, la crise à venir et une possible dévaluation seront suscitée par les déficits publics et commerciaux des Etats.
Mises a jours: Les données de 2010 à 2014 sont des estimations du FMI, estimations faites avant le début de la crise grecque.
*Republié-2009
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