dimanche 23 octobre 2011

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0 La Médaille du Mensonge : Raoul Mbog - Slate Afrique

Par Paristocrate:
Dans un pays, lorsque certains journalistes ont un trou de mémoire, l’opinion publique est victime de la désinformation. Pour mettre un bémol à cet élan qu’on certains journalistes de nous livrer des artéfacts et non des faits probants, nous avons décidé de décerner la médaille du mensonge à chaque fois que des artefacts et non des faits nous seront livrés par un journaliste.

Notre premier lauréat s’appelle Raoul Mbog du quotidien Slate Afrique.

Raoul Mbog dans son article intitulé ‘Au Cameroun, les opposant jouent avec le feu’ affirme :
« Lorsque, en 2008, Paul Biya a fait modifier la Constitution pour pouvoir briguer un sixième mandat, aucun responsable de l’opposition n’a levé le petit doigt, englués qu’ils étaient tous alors dans des querelles internes de leadership (1), Ce sont plutôt les jeunes qui étaient descendus dans la rue pour manifester, avant de se faire violemment réprimer par les forces de l’ordre. Les manifestations, soldées par des émeutes qui avaient fait une centaine de morts selon les ONG des droits de l’homme, ont ensuite été «récupérées» par l’opposition. (2) »

C’est faux, mais en plus, votre histoire est à l’ envers de ce qui s’est réellement passé.

Voici ce qu’il en est de la réalité :

1. Dimanche le 6 janviers 2008, c’est-à-dire environ un mois avant les émeutes de févriers 2008, la coordination provincial du SDF sous la direction de Jean Michel Nintcheu marchait en signe de protestation contre la modification de la constitution relative à la limitation du nombre de mandat présidentiel. Sources le Quotidien Mutation

2. Le samedi 2 février 2008, Mboua Massock organise une marche et il est rejoint par Hilaire Nzipang du Mouvement progressiste (Mp), Elimbi Lobè et Kah Bang Wallah du Sdf. Ces deux derniers représentaient bien leur parti politique et manifestaient contre la modification de la constitution. Source Le Messager

3. Le 13 février 2008, Ni John Fru Ndi organisait une conférence de presse à laquelle assiste de nombreux sympathisants revêtus de T-shirt sur lesquels on peut lire : « Touche pas à ma constitution ». source : Quotidien Mutations

4. Toujours le 13 février 2008, la marche de protestation qui devait suivre, est violement refoulée par la police : « Des gaz lacrymogènes et des jets d’eau serviront à éparpiller la foule. Certains militants reçoivent des coups de matraques. D’autres, en tentant de fuir, se heurtent aux véhicules et aux motos qui circulent. Un embouteillage monstrueux se forme sur la place. Avant que la situation ne revienne progressivement à la normale. Cette fois encore, la marche du Sdf contre la révision de la loi fondamentale n’ira donc pas bien loin… Pendant la conférence de presse, un confrère avait pourtant attiré l’attention de Ni John Fru Ndi sur la présence de nombreux policiers en civil dans la salle de conférence. "Ce que je fais ici, je le fais pour tous les Camerounais, qu’ils soient des civils ou des hommes en tenue. Ils sont donc les bienvenus…" a répondu le chairman. » Source : Quotidien Mutations.

5. Le 20 février 2008 devant la presse à Douala, John Fru Ndi a affirmé que son parti « invite toutes les couches de la population, toutes les couches sociales, la société civile, les étudiants, les taximen etc... à se joindre pour dire non à cet amendement de la Constitution. »Source : Les Afriques

6. C’est le 25 février 2008 après le mot d’ordre de John Fru Ndi le 20 février 2008, que début la grevé des taxis. Et, c’est après le début de cette grève, que la population va entrer dans le mouvement pour protester elle aussi, contre la vie chère. Source : Wikipédia (Bien que la source soit Wikipédia, les informations fournies correspondent à la réalité, ndlr)

7. Le 17 avril 2008, John Fru Ndi invite tous les citoyens à une journée de Deuil National fixée au 21 avril 2008. Objectif : rendre hommage aux jeunes décédés en février et protester contre la promulgation de la nouvelle constitution. Source : L’international Magazine

Si vous étiez au courant de tous ces faits, et vous avez quand même affirmé qu’aucun leader de l’opposition n’a levé le petit doigt pour protester contre la modification de la constitution, alors vous avez menti et vous méritez la médaille du mensonge.

Si par contre, vous en tant que journaliste pour un quotidien, vous n’étiez pas au courant de ces faits, mais vous affirmez quand même qu’aucun leader n’a levé le petit doigt, alors vous êtes un incompétent et un paresseux, car un simple tour sur Google vous aurait évité l’égarement.

Quel que soit le cas, le moins que vos lecteurs puissent attendre de vous, c’est la correction de votre erreur et peut être, des excuses pour les avoir dérouté.

Enfin, et au cas où vous ne l’auriez pas remarqué, ce sont les transporteurs et la population qui ont récupéré le mouvement de l’opposition, non le contraire.
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