vendredi 30 septembre 2011

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0 Tribalisme au Cameroun : L'appel de Yaoundé

Par Paristocrate:
Je me souviens encore de « l’appel de Yaoundé », appel où Mama Fouda alors ministre de la santé, appelait les « étrangers » à:
« quitter rapidement et définitivement notre sol. Car, ils n’y seront plus jamais en sécurité. Qu’ils disent à leurs commettants que les forces vives du Mfoundi ont à nouveau revêtu la tenue de combat de leurs ancêtres. Lesquels ont longtemps résisté à la pénétration allemande».
Je me souviens également des propos suivants tenus par Phillipe Mbarga Mboa en réaction à l’appel du centre :
« Je suis solidaire bien évidemment de mes frères du Mfoundi lorsqu’il s’agit de défendre les intérêts de notre village. Car Yaoundé est notre village. Mais je suis aussi bien conscient du fait que ce village est la capitale de notre pays. Et qu’à ce titre, nous partageons l’amour et le souci que nous pouvons avoir pour son développement avec tous nos autres frères du Cameroun qui y habitent et qui, pour beaucoup d’entre eux, y sont nés et y ont investi… Tous ceux qui aiment Yaoundé ne peuvent que souhaiter un climat de paix et de cohabitation pacifique à Yaoundé et dans le Mfoundi. Non seulement entre tous les Camerounais qui y vivent, mais aussi avec nos amis et frères étrangers. Parce que tout cela est inhérent au statut même de cette ville».
Le tribalisme au Cameroun existe, mais ce n’est pas une affaire de sang, ni l’apanage d’une tribu, mais seulement le propre d’individus : Mama Fouda est tribaliste, Phillipe Mbarga Mboa ne l’est pas. Pourtant, ils appartiennent bien à la même tribu.

Cependant, malgré ces propos incendiaires, Paul Biya continue d’accorder sa confiance à ce monsieur. Voilà pourquoi Patrice Nganang est en droit d’insinuer que le tribalisme fait partir de notre culture gouvernementale actuelle.Sinon, comment peut-on espérer qu’un fonctionnaire qui tient de tels déclarations, puisse servir tous les camerounais sans discrimination ?

Prétendre que le tribalisme n’est pas un fléau de notre société, c’est soit être dans l’étau de la méconnaissance sociologique et psychologique du Cameroun, soit être hypocrite, insouciante et calculatrice. Sans aucun doute, nous avons beaucoup avancé sur la question du tribalisme, les Camerounais quel que soit leur ethnie, se tolèrent beaucoup mieux aujourd’hui, qu’ils ne le faisaient il y’a 30ans. Mais, le tribalisme reste une gangrène au Cameroun, aussi bien au centre qu’à l’ouest, en passant par le nord et le sud.

Cher Calixthe Beyala, ne nous illusionnons pas, le tribalisme n’est plus ce qu’il était, mais il continue de sévir, particulièrement dans notre administrations et nos institutions publiques. J’ose croire que vous n’êtes pas assez dupe pour envisager le contraire. Vous combattez avec hargne le racisme en France et vous dénoncez publiquement et sans ambages Nicholas Sarkozy. Alors, pourquoi ne faites-vous pas preuve de la même vigueur et ferveur contre le tribalisme au Cameroun ? Pourquoi n’a-t-on pas entendu votre voix s’élever contre les propos de Mama Fouda ou même contre Paul Biya ?

D’un autre côté, brandir la carte du tribalisme ou vouloir en débattre à un moment aussi critique de l’histoire de notre nation, c’est soit être un intellectuel totalement irresponsable et inconscient, ou être un pyromane dont le but est de mettre le feu aux poudres.

Cher Patrice Nganang, la guerre ne se termine jamais par une victoire, mais toujours par deux défaites : il n’y a jamais de gagnant dans un conflit armé, plus encore, dans une guerre fratricide. Si le souhait est de faire partir Paul Biya, alors une chose est certaine, ce ne sera pas par une guerre tribale: Autant ils sont nombreux qui partagent votre désir de le voir déchu, autant ils sont qui ne participeront pas à des initiatives tribales.

Pourquoi ne vous inspirez-vous pas de la révolution de Jasmin ? Du printemps arabe ? Jetez-y un coup d’œil et vous verrez que la puissance du peuple est centuplée lorsque les individus prennent conscience de leur destinée commune en tant que nation. Vous ne pouvez pas accuser Paul Biya de diviser pour régner, pendant que vous, vous diviser pour le faire partir : vous gagneriez à unir.

A vous deux, sachez que l’heure n’est pas aux invectives et aux attaques ad hominem, c’est le moment d’encourager les Camerounais à sortir massivement pour aller voter, car si Paul Biya doit partir, ce sera d’abord par le vote ; s’il doit rester, ce sera aussi par le vote. Vous jeter l’anathème comme vous êtes en train de le faire, ne profite pas au peuple camerounais, mais à vos ennemis : Les tribalistes.

Cliquez ici pour lire la passe d'armes sur le tribalisme entre Calixthe Beyala et Patrice Nganang

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