mercredi 12 mai 2010

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1 BEAC: Réveillez-vous les gens vous regardent

A court terme, le problème de l’UE est bel et bien un problème de crédibilité, seulement, à long terme, il s'agit d'un problème monétaire et de solvabilité: L'Union Européenne sous sa forme actuelle n'est pas une zone monétaire optimale: La non-mobilité de la main d'œuvre et le manque d'un system central direct de transferts fiscaux, fait qu'il est très difficile pour l'Euro de s'ajuster à des chocs asymétriques.

De plus ces économies étant différentes, les pays forts ont des besoins souvent opposés à ceux des pays faibles: La Grèce et l'Espagne aimeraient bien l'inflation, l'Allemagne et la France eux préfèrent la stabilité des prix; la Grèce et l'Espagne aimeraient bien une dévaluation, mais faisant partie de l'Euro cela n'est pas possible...etc

Dans le contexte actuel, on se demande comment est-ce que les Etats "délinquants" (les PIGS et la France entre autres), réussiront à s'aligner aux accords de Maastricht? La France a jusqu' en 2011 et la Grèce jusqu' en 2012: Dans la situation actuelle, est-ce possible? Qu'est-ce que cela impliquerait pour le pacte de stabilité et pour l'avenir de l'Union Européenne?

Mais bien au-delà du problème de crédibilité, il s’agit également d’un problème de solvabilité : La Grèce l’Espagne et le Portugal sont-ils en mesure de générer les cash flows nécessaires pour servir leur dette à long terme ? Le ratio de dette sur le PIB de la Grèce est supposé atteindre 150% en 2011 et le déficit public de l’Espagne risque de passer les 12% du PIB.

Bref, la crise en Europe est une crise de solvabilité-crédibilité, une crise de l’Euro en tant que monnaie unique et de l’Union Européenne en tant que zone monétaire optimale, et c’est bien ce que Jim Rogers et Nouriel Roubini semblent indiquer:

12 mai (Bloomberg) – L’investisseur Jim Rogers a déclaré que le plan Euro des nations endettées pour surmonter la crise de la dette souveraine est juste "un autre clou sur le cercueil» de l'euro vu que, des dépenses plus élevé augmenter la dette de la région.

"J'ai été stupéfait", Rogers, président de Rogers Holdings, a déclaré dans une interview à Bloomberg Télévision à Singapour. "Cela signifie qu'ils ont renoncé à l'euro, ils ne sont pas particulièrement intéressés de savoir s’ils ont une monnaie solide, vous avez tous ces pays qui dépensent de l'argent qu'ils n'ont pas et maintenant ça va continuer."

Nouriel Roubini professeur à l’Université de New York a déclaré que la Grèce et d'autres "retardataires" dans la zone euro ne peuvent être contraints d'abandonner la monnaie commune dans les prochaines années pour stimuler leurs économies. L'euro restera la monnaie pour un nombre restreint de pays qui ont «de solides fondamentaux fiscaux et économiques", a-t-il déclaré dans une interview sur Bloomberg Télévision.

«C'est une monnaie politique et personne ne se gêne des fondements économiques qui justifient la nécessité d'avoir une monnaie forte", a déclaré Rogers. "Je crains que ça va se dissoudre. Ils sont en train de couvrir le problème avec beaucoup d’argent et ça va empirer les choses en cours de chemin. "[Lire en integralite sur Bloomberg.com]

A l'aube de la crise financière de 2008, les dirigeants Africains expliquaient leur mutisme et confiance en disant que les économies Africaines représentent moins de 1% de l'économie mondiale, en évoquant la notion de découplage de nos économies de celles des nations avancées et en affirmant que l'Afrique (subsaharienne en particulier) était très peu intégrée à la finance internationale et par conséquent à l'abri des actifs dits toxiques. Aujourd’hui, on le sait, en dehors des 1% que nous représentons sur le commerce mondial, ils se sont trompés sur le reste.

Comme à l’accoutumé, on a l’impression en face de la crise actuelle en Europe de revivre le même scenario : D’abord leur silence, ensuite, peut-être ils nous diront que nous ne sommes par concernés ou alors que nous sommes concernés mais, nous ne serons que très peu affectés, ou même, peut être ne se réveilleront-ils que quand tout sera joué et que le francs CFA prendra un nouveau coup.

Pour ma part, il est certain que si l’avenir de l’Euro est danger, alors l’avenir du franc Français l’est également. Et, du moment où on parle du franc Français, on parle du franc CFA.

Alors on ne peut que leur dire réveillez-vous messieurs les ministres et gouverneurs, les gens vous regardent.


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1 commentaire:

Clive Nef a dit…

J'ai fait des recherches l... Afficher davantageà-dessus. Il semble que la BEAC n'ait pas suffisamment de maturité pour que son action, mieux son inaction ait une incidence SIGNIFICATIVE sur l'activité économique de la Zone.
La Preuve?
1-Les marchés financiers sont embryonnaires. Or les effets de la politique monétaire passent principalement par le canal du bilan (du moins, si l'on se réfère à ce qui s'est produit aux Usa et en UE ces dernières années)
2- Sous d'autres cieux, et vu la conjoncture mondiale actuelle, le récent scandale de pertes et détournements à la BEAC aurait provoqué une crise de confiance qui aurait conduit à des paniques bancaires. Tel n'est pas le cas chez nous, malgré les rumeurs persistantes (à une certaine époque) de la faillite de la CBC.
3- Remarque: Même si la BEAC et la BCEAO sont en quête de maturité, les Ouest-Africains ont une avance certaine sur nous, indubitablement.

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