dimanche 10 janvier 2010

StumbleUpon
4 Accords de Partenariat Economique : Un Espoir pour la Banane Camerounaise ?


Les accords de partenariat économique ou APE sont des accords commerciaux visant à développer le libre échange entre l’Union européenne et les pays dits ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique). Ces accords, dans leur état actuel, prévoiraient la suppression immédiate des droits de douane sur les produits originaires des pays signataires entrant dans l'Union européenne, et la suppression progressive des droits de douanes sur les produits originaires de l'Union européenne lors de leur entrée dans les pays signataires. Pour la CEMAC, la suppression des droits de douane des produits originaires de l’UE serait à horizon 2021.


Les accords prévoiraient également un volet d'aide au développement par le déblocage de financement dans les domaines suivants : infrastructures, secteur agroalimentaire, industrie et juridique. Des structures régionales ad-hoc devraient être créées pour recueillir ces financements. En Afrique, l'Union européenne négocie avec les ensembles sous-régionaux (CEDEAO, CEMAC, SADC, ESA, Caraïbes, Pacifique). Ces différentes zones, ainsi que les pays membres d'une zone, n'ont pas tous la même appréciation des accords.

Et pour cause, en zone CEMAC, le Cameroun est le seul à avoir signé les accords intérimaires, alimentant un mécontentement des pays de la zone, qui aurait souhaité une approche commune. Le secrétaire général du GICAM, M. Martin ABEGA, faisait savoir lors d’une réunion de l’American chamber of commerce, tenue en avril 2009, que le désaccord vers une position commune de la CEMAC illustre le manque de dialogue et concertations préalables aux négociations qui existe en zone CEMAC. Ceci s’illustre clairement quand il est établie que pour un camerounais, qui veut se rendre à Malabo pour affaires ou en tourisme, il faille payer la demande de visa, au prix fort. Le discours commun dans une négociation internationale ne peut être formulé, tant les intérêts des états sont divergents.

C’est donc en singleton que le Cameroun va avancer vers l’application des APE dans son économie. La raison fondamentale de la signature des accords intérimaires, était la levée de la menace qui pesait sur la commercialisation de la banane en zone UE. Si le Cameroun venait à ne pas signer, sa banane aurait été soumise au régime d’imposition de droits de douanes, réduisant ainsi les potentielles recettes engrangées, pire remettant en cause les efforts fournis par le consortium SBM-PHP, sociétés de bananeraies évoluant dans le département du Moungo, région littoral du Cameroun.

La banane camerounaise est aujourd’hui un label très prisé par le marché européen pour sa qualité et le respect des normes européennes. D’après les experts, elle est une sérieuse menace à la banane subventionnée par les économies UE, qui n’arrivent pas à développer le même niveau de qualité. Le Cameroun se devait de capitaliser sur cet acquis en mettant en place des stratégies pour développer la production et diversifier les poches de recettes locales.


C’est en décembre 2009 que fût dévoilée officiellement la stratégie du gouvernement camerounais en faveur de la banane. En effet, le 8 décembre dernier, quatre conteneurs chargés chacun de 20 tonnes de bananes ont été débarqués dans le port de Dunkerque.
Une vingtaine d’autres sont attendus courant janvier 2010. Ceci marquait donc là, les débuts en France de Makossa Banana, la nouvelle marque de bananes 100 % camerounaise, produit de la CDC (cameroon development corporation).

La commercialisation s’effectuera à 75 % par le biais de la grande distribution et à 25 % par celui des grossistes. L’objectif est d’atteindre dans les trois ans un volume de 90.000 tonnes exportées. Grâce à cette entrée, c’est 7000 hectares de terres camerounaises avec une main d’œuvre locale qui sont exploitées au profit de la banane, 2000 hectares de plus d’ici 2013.

Le Cameroun a donc trouvé là son point fort. L’aventure continue donc pour la banane camerounaise, qui jouit ainsi d’une solide base institutionnelle pour arriver à non seulement être compétitive sur le marché international, mais aussi et surtout donner la possibilité aux milliers de camerounais qui travaille chaque jour dans les champs de Njombé, Penja, Booba, tiko, mamfé, d’avoir un sentiment de fierté tant est qu’ils contribuent par le labeur, à l’accroissement des recettes d’exportation de leur pays, véritable richesse par laquelle l’Etat pourra aisément développer les infrastructures locales.

Makossa banana est une lueur d’espoir pour l’agriculture camerounaise, tellement riches en potentialités diverses, mais souffrant d’une cohérence structurelle. Notre agriculture est connue dans la zone CEMAC pour sa richesse et sa diversité, une politique commerciale reste à être définie pour alimenter en vivre frais les pays de la sous région et donner à l’Etat de jouer son rôle par les mécanismes de subventions et de contrôles.

Il est anormal que des acheteurs gabonais envahissent la région de NTUI à la recherche des plantains, achètent toute la production aux prix faibles, et vont le revendre au Gabon, en soudoyant la douane camerounaise, et vendant le régime de plantain sa valeur multiplié par 5, sans taxes à l’entrée. Un travail de titan reste à abattre pour donner les pleins pouvoir à notre agriculture, qu’elle devienne l’objet de fierté national, au même titre que les lions indomptables. En attendant, je savoure l’arrivée de Makossa banana, aux sons de « soul makossa ».


StumbleUpon

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonne analyse Georges et tu fais bien de poser la question. pour ma part s'il s'avere que la banane a de beaux jours devant elle j'espere que notre tissu industriel survivra a l'invention des produits Europeens fortement subventiones

Arsen Tatieu

Martial Daz a dit…

Très bonne analyse!

"...mais aussi et surtout donner la possibilité aux milliers de camerounais qui travailleNT chaque jour dans les champs de Njombé, Penja, Booba, tiko, mamfé, d’avoir un sentiment de fierté tant est qu’ils contribuent par le labeur, à l’accroissement des recettes d’exportation de leur pays,..."

Je pense que ces travailleurs de la région du moungo doivent être décorés, car c'est eux la véritable fierté de la nation. Ils représentent pour moi ce que représentent les marins pour les us citizens: des gens qui se sont sacrifiés pour leur patrie, au regard des conditions de travails et des salaires dans les plantations (socapalm et etc.).

Si les terroristes lancaient une arme chmique dans cette zone, le pib du cameroun devrait chuter d'environ 40%!

Georges, Mani a dit…

arsène,

ton espoir est fondé, et revele la question de la capacité réelle de notre tissu industriel. Mais avant l'industrie, il y'a les matières premières. Il s'avère que la production agricole de notre pays decroit au fur et à mesure que la demande augmente. En moins de 10 ans, notre demande interne a quadruplé, la demande externe, commencant par la sous région explose. L'offre ne cesse de décroitre, nous ne sommes plus à l'heure actuel en situation d'autosuffisance. Allons nous transformer ce qui n'existe pas? Commencons d'abord par résorber le déficit de production accumulé ces dernières années, développons des stratégies commerciales gagnantes, mettons en place des procédures strictes et contraignantes pour le bien de l'économie, au bout nous devrions avoir un accroissement de nos recettes d'exportation. A mon avis, il faut commencer au début, structurer, développer et pérréniser notre agriculture. N'es tu pas de cet avis?

Anonyme a dit…

congratulations...
il apparait clairement dans cette analyse que le marche camerounais particulierement le secteur agricole est en eveil sur le plan mondial nous ne demandons qu a voir les resultats de ses accords porter leurs fruits a l echelle nationale voir mondiale.
accepter ce partenariat est une chose mais devoir en subir les consequences en est une autre.
a mon humble avis malgre les strategies mises en jeu par l etat camerounais pour etendre son commerce et ses politiques de vente;il n est pas anodin que leur cooperation avc les pays de l UE suscite autant de grognement en territoire CEMAC.
il apparait clairement a travers cette reaction des autres acteurs economiques d afrique centrale que cette cooperation n a pas un caractere aussi noble que voudrait le demontrer l etat camerounais sinon pourquooi les autres pays ne voudraient pas beneficier des memes avantages et beneficier de la meme notoriete a travers les fruits de leurs terres?;il serait aussi important que l etat camerounais s attele a brandir les differentes ressources dont beneficie le terroir au meme sommet que la banane et a leur faire beneficier des memes avantages.
en esperant que le cameroun ne se soit pas embourber dans un nouveau systeme d exploitation où il aurait plus a perdre qu a gagner;je savoure moi aussi l arrivee de makossa banana sur le son de soul makossa!
longue vie a la banane camerounaise! NDIXANDRA

Enregistrer un commentaire