jeudi 17 décembre 2009

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0 L’Aide Erode Le Pouvoir du Peuple Et Des Agents Economiques

Depuis la publication de son livre Dead AID, Dambisa Moyo a réanimé un débat qui semblait s’évanouir sous la force de l’urgence, celui de savoir si : L’aide accordée aux gouvernements Africains par d’autres gouvernements, peut elle stimuler la croissance et impulser le développement donc le continent à tant besoin ?

S’il y a une chose qui est certaine c’est que tant qu’on ne marche pas, on ne peut prétendre que nous l’allons courir. Tant que nous sommes sur système d’aide gouvernementale, nous ne pouvons prétendre que nous atteindriont des niveaux de croissances économiques élevés ou encore que nous serions une nation libre car le concept du gratuit est une chimère.

L’aide par définition est coup de pouce, et un coup de pouce est supposé être temporaire. Seulement nous avons empoisonné notre système en faisant de l’aide quelque chose de permanent, nous continuons d’empoisonner notre système en voulant inclure l’aide dans notre model de développement, en faisant des budgets au sein desquels l’aide représente environ les 1/5. La toxicité de l’aide a érodé le pouvoir des agents économiques et du peuple.

Nous le peuple tenons notre gouvernement responsable parce que nous leur payons des taxes, et parce que nous leur payons des taxes ils doivent nous rendre des comptes sur l’utilisation de ces revenus. Seulement, l’aide international que nos gouvernements reçoivent, les rends d’une certaine manière indépendants de nos taxes.

L’informel normalement est une arme puissance utilisée par le secteur privé pour négocier et exprimer son mécontentent contre l’action gouvernementale. Mais la puissance de cette arme est amoindrie par l’aide internationale. Au lieu de créer des conditions pour faciliter l’environnement des affaires, et sortir de l’ombre les activités informelles, nos gouvernements on prit le chemin de la facilité en se tournant vers les puissances étranges pour demander de l’aide afin de compenser leur déficit.

Pensez-vous qu’un pays dans lequel 90% des transactions commerciales se font dans l’informel ait besoin d’aide ? Que nenni ! Ce pays a d’abord besoin de réorganiser son environnement économique, et d’écouter plus attentivement les revendications des agents économiques, car il faut le savoir, l’informel n’est rien d’autre qu’un moyen d’expression, un moyen de dire non aux pratiques courantes, un moyen de dire nous sommes accabler par le système.

Parce que nos gouvernements reçoivent des aides, ils se permettent de violenter, lutter et opprimer le secteur informel, secteur qui représente près de 90% de son activité économique. Je ne sais pas si ce n’est que moi, mais il y’a quelque chose d’incohérent dans cette image: les agents économiques sont les clients de l’Etat, ils sont leurs sources de revenus et leur raison d’être, cependant l’Etat ce permet de passer outre leurs exigences et de les affronter à mains armées dans certains cas.

L’aide que reçoit nos gouvernements, a compromis notre démocratie, elle remet en cause le pouvoir du peuple. Le gouvernement n’étant pas dépendant de nos taxes, ne s’estime pas obligé de nous représenter, de prendre en compte nos besoins, et d’œuvre pour notre bien être. Il est capable de fonctionner sans avoir recours à nos contributions. La relation d’interdépendance est déséquilibrée, l’essentiel du poids allant dans le sens du gouvernement.

Benjamin Franklin disait : « deux choses sont certaines dans la vie : la mort et les taxes », seulement s’il avait vécu plus longtemps, il aurait certainement ajouté- sauf au Cameroun- car au Cameroun on peut mourir sans jamais avoir payé des taxes. L’aide qui remplit les caisses de nos Etats, contribue aussi à sucer la démocratie de notre pays, à hypothéquer notre liberté en tant que nation, et enfin à renvoyer aux calendes grecques la croissance et le développement que nous esperons tant.

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