lundi 23 novembre 2009

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1 Le Talent Est Un Triangle


Par Paristocrate
Le talent est l’une des choses les plus convoitées et pourtant la moins acquise. D’aucuns prétendent que c’est une histoire de prédisposition ou un don de Dieu, d’autres pensent que c’est le fruit du travail. Les plus croyants assurent qu’on peut l’acquérir en méditant ou en réfléchissant, et les plus pratiques arguent qu’il faut forger pour devenir forgeron.

Mais qu’en est-il réellement ?

Nous disons généralement de quelqu’un qu’il a du talent, après qu’il est accompli avec brio un acte, une action. Le talent ce n’est donc pas le phénomène, mais les conséquences de celui-ci. On dira de quelqu’un qu’il a du talent pour la music après l’avoir entendu chanter ; du talent pour la peinture après avoir vu une de ses œuvres, ou encore du talent pour la rhétorique après l’avoir écouté parler.

Le talent c’est l’art d’exécuter, c’est la perfection dans la mise en œuvre. Pour exécuter parfaitement, il faudrait d’une part connaître les lois et les règles, la démarche et le processus. Mais d’autre part, il faudrait être capable d’obéir à ses lois et règles, de suivre avec exactitude la démarche et d’accomplir sans faute le processus.

Le talent c’est donc une combinaison de connaissances et de savoirs, c’est la matérialisation parfaite et intuitive de la connaissance exacte. Avoir du talent c’est savoir, et savoir c’est la finalité et la révélation du talent.

Mais comment est-ce que ces outils aussi convoités s’acquièrent-ils ? Là, est le point de divergence entre les différents groupes de pensée. Cependant, si vous avez déjà expérimenté la recherche de la vérité, vous savez certainement que contrairement à Rome, on y arrive que par un chemin. Vous savez certainement que la vérité est unique et universelle : Deux groupes de pensée opposés ne peuvent donc avoir la vérité de la même chose, car la vérité ne s’oppose pas.

La connaissance, c’est la conscience que l’on a de ce qui existe. Elle peut s’obtenir par l’observation (le vécu), ou par l’enseignement et la lecture. Cependant si l’homme devrait observer par lui-même chaque chose dont il a connaissance, il lui faudrait le temps de plusieurs longues vies. De plus, la nature étant en constantes mutations, bien des phénomènes lui échapperaient. Enfin, l’homme étant soumis à la notion d’espace (il ne peut pas être à deux endroits au même moment), il lui serait presqu’impossible d’avoir connaissance de ce qui se passe ailleurs, s’il n’y est pas physiquement.

La découverte de l’écriture marque l’une des plus grandes révolutions de l’histoire de l’humanité, elle marque la séparation entre deux grandes époques, l’histoire et la préhistoire. L’histoire marque le début de l’accumulation écrite de la connaissance et confère à l’homme une ubiquité virtuelle. Grâce à la lecture on peut donc avoir connaissance de ce qui se passe ailleurs, même si on y a jamais été ; grâce à lecture on peut apprendre des gens que l’on ignore et même des morts ; grâce à lecture la courbe d’acquisition de la connaissance par l’homme a pris une forme exponentielle

Sur cette base, on ne peut donc prétendre avoir une connaissance immense, profonde ou complète sans être un lecteur vorace. Ce n’est pas une coïncidence que Aristote, l’un des plus grands penseurs de tous les temps, un homme d’une connaissance immense, était aussi un lecteur passionné. Il lisait tellement, que son maître Platon l’appela le liseur. Lire c’est prendre un raccourcir sain vers la connaissance.

Pourtant, la connaissance à elle seule ne suffit pas, elle doit encore se soumettre à l’équivalent de loi des 10000 heures de Malcom Gladwell. Selon cette loi: « Les meilleurs athlètes, entrepreneurs, musiciens et scientistes émergent seulement après avoir passé au moins trois heures par jour pendant 10 ans à maîtriser leur domaine de compétence choisi ».

Savoir c’est pratiquer, mais pratiquer ce n’est pas savoir. On peut pratiquer la finance, le chant, mais ne pas savoir la finance, ni le chant. La pratique qui est équivalente au savoir, c’est celle la qui a pour fondation la connaissance. Le savoir c’est la matérialisation de la connaissance, un effet du phénomène, la capacité à mettre en œuvre.

Comme la lecture mène à la connaissance, comme la pratique mène au savoir. Pratiquer c’est tester la connaissance, c’est agir non pas en automate, mais comme un primate curieux. Pratiquer c’est valider chaque niveau de connaissance d’un phénomène, c’est apprendre au corps à exécuter ce que l’on a en esprit.

Au final le talent apparaît un comme triangle, un triangle donc la base est la foi, et les cotés sont la lecture et la pratique. Le talent n’est pas un acquis, mais il est à acquérir, Comme le disait Isaac Newton : « Le génie doit 90% à la transpiration, et 10% a l’inspiration ». Nous sommes ce que nous faisons avec répétition, et c’est à chacun de choisir le talent


Avertissement : Cet article ne repose en aucune manière sur une démarche empirique, c’est simplement une analyse rationnelle d’une réalité. (Merci Sabin)

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1 commentaire:

Anonyme a dit…

De la connaisance et du savoir, lequel vient avant?

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