En réponse à l'article Prospective : Crise financière et fondements du Marketing publié par Tchiat Lazare dans le quotidien mututions.
La crise économique est un phénomène macro-économique. Les entreprises ne peuvent rien y faire en dehors de s’adapter. Je veux dire qu’une entreprise, quoi qu’elle fasse ne pourrait résoudre ou encore s’abriter des effets d’une crise économique.
C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, les gouvernements qui ont un champ d’action plus large et qui peuvent influencer l’environnement macro-économique, sont appelés à intervenir durant ces périodes troubles.
Pour comprendre pourquoi le marketing et les R&D sont des proies faciles pendant les périodes de crises, il faudrait savoir quelles sont les options qui s’offrent aux entreprises dans ses conditions.
Lorsqu’il y’a une crise économique, les entreprises, pour répondre à une baisse de la consommation doivent essayer de réduire leurs coûts. Cependant les types de coûts auxquels elles font face peuvent être classés en deux catégories : des coûts fixes et des coûts variables.
Les coûts fixes ne varient pas en fonction de la performance de l’entreprise à court terme, mais en fonction de la stratégie et des prévisions à long-terme. Je veux dire que si, durant cette crise les ventes de Nestlé baissent, la première réaction de cette entreprise ne sera certainement pas de fermer des usines. Cette démarche est autant justifier que l’on sait que les crises sont en générales à court terme, et débouchent souvent sur une reprise en V ou en U.
Les coûts variables eux sont intimement liés à la performance ou aux prévisions de performance d’une entreprise sur une période donnée. Ce sont des coûts qui varient dans le même sens que les ventes. Si les ventes d’Orange Cameroun baissent, la première chose à faire serait de réduire les couts variables.
Dans une entreprise, la masse salariale, les budgets marketing, sont étroitement liés aux ventes, ce sont des coûts variables. La taille des budgets marketing trouve donc toute sa justification, dans sa capacité à booster le chiffre d’affaires.
Seulement, en période de crise le consommateur ne devient pas subitement insensible aux actions marketing, il essaye simplement de s’adapter à un phénomène macro-économique. Le consommateur des produits haut de gamme réduit sa consommation ou alors s’abonne temporairement à des produits bas de gamme. Et le consommateur de produits bas de gamme réduit également sa consommation ou arrête de consommer. On voit bien que quelque soit le segment de marché, les ventes diminuent en période de crises.
Si quelque soit les cas, les ventes diminuent en période de crise, et compte tenu que la taille des budgets marketing est liée au niveau des ventes : il est donc normal que les budgets marketing soient revus à la baisse.
Donc pour répondre à Tchiat Lazare, je dirai qu’en période de crise, le consommateur n’arrête pas de consommer pour cause d’envie, mais de survie. Ceci dit, la seule chose capable de redonner l’envie de consommer, c’est l’idée selon laquelle le danger est passé et rien n’est plus à craindre. En attendant que les marchés ou/et Etats, éliminent ce danger, les entreprises doivent s’ajuster à court terme. Les coûts variables doivent être réduits, et le budget marketing en est un.
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5 commentaires:
pour ceux qui croient toujours que les entreprises en difficultés ont tort de réduire leur budget marketing: Lisez bien cet article.
très souvent les gens du marketing croient que c'est a tort si leur budget sont réduits, cependant s'ils avaient fait un peu d'économie, ils auraient compris le concept de couts variable sus énonce et pourquoi leurs budgets doivent être réduits.
Je suis tout à fait d'accord avec cette logique.Je n'ai pas lu l'article paru dans Mutations. Je chercherai à le lire d'ailleurs. Mais j'ai constaté dans mes différents rapports d'activités une corrélation entre le poste budgétaire Marketing&Comm. et les ventes. Alors il est tout à fait normal de réduire le budget en période de crise.
Merci Africa pour ton analyse.
Je ne suis pas du tout d'accord avec les analyses qui disent qu'en periode de recession, les couts marketing doivent etre reduits. Les couts marketing ne sont pas des couts variables. Il s'afgit d'investissement dans la creation, le developpement et l'installation des marques dans les esprits des consommateurs. L'experience du vendredi Marlboro montre que les societes qui avaient reduits leurs budgets marketing a la suite de la crise de 1992 ont eu du mal a se relever par la suite. Les entreprises qui se sont releves tres vite sont bien celles qui avaient continue par invcestir dans les marques. je ne vais discuter longtemps de ce point ici car il n'y a pas suffisamment d'espace. Il faudra faire faire attention a ne pas faire des confusions. Les journalistes, les etudiants et les personnes frais emoulues des ecoles confodent souvent les choses.
A ciao - Amine Idriss
Africa J'espere que Mr Tchiat aura un rendu de ton article et de nos commentaires.
Tout est une affaire de conjoncture et de profondeur de la crise.
Dans une situation de simple ralentissement ce que Tchiat dit est valable parce qu'on anticipe un redemarrage mais lorsque la crise s'installe on sait d'apres les theories economiques qu'il faut en moyenne 5 ans si les mesures adequates sont prises pour que l'economie reparte
entre temps y'a des licenciements massifs, des reductions de revenus entrainant un effondrement de la demande.
Dans ces conditions est-il judicieux, pour les entreprises, de continuer a investir, vu qu'elles peinent a couvrir les charges recurrentes?
Arsen tatieu
Grand frere Amine
le marketing n'est pas un cout variable c'est evident. en periode de crise on peut continuer a concevoir des prototypes pour etre pret en periode de reprise et ne pas rester sur le carreau
cependant compte tenu de la rarification des ressources en periode de crises, effondrement de la demande entrainant la chute des ventes il serait un peu hazardeux de passer a la phase de conception compte tenu des couts additionnels que cela pourrait generer specialament lorsque aucun indicateur de reprise ne semble tendre vers le vert.
Arsen Tatieu
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