mardi 2 juin 2009

StumbleUpon
4 L’entretien d’embauche : faire bonne impression le jour J

Par Hervé NGAMALEU


Faire la différence en entretien consiste souvent à se montrer percutant et à faire preuve de bon sens face au recruteur : savoir parler de l’entreprise ou de soi de façon vivante, être concis quand il le faut, poser des questions pertinentes, …

Attitude générale
Contrairement à une croyance très répandue, pour bien des recruteurs, l’habit fait le moine. Commencez donc par soigner votre apparence. Attachez de l'importance à votre présentation en rapport avec l'activité de l'entreprise et le poste recherché.

Dès le départ, abordez le premier contact avec votre interlocuteur tout simplement par une poignée de main (toutefois, c’est le recruteur qui doit en avoir l’initiative) qui doit être franche et énergique (sans lui écraser les doigts), vous serez tout de suite classé dans la catégorie des gens directs, spontanés, dynamiques.

Apparaissez enthousiaste tout au long de l’échange. Lorsqu’ils existent, vos silences ne doivent pas être inexpressifs ; pour cela, ayez un regard franc, parfois admiratif, parfois interrogatif. Restez très attentif lors de l'entretien, même si celui-ci est perturbé (appels téléphoniques, entrée de collaborateurs, etc.)

Pendant vos interventions, montrez de l'intérêt pour le poste proposé et sachez mettre en valeur sans ostentation les initiatives que vous avez été amenées à prendre. Démontrez à votre interlocuteur que celles-ci peuvent trouver une application au sein du poste proposé.

Lorsqu’il vous en donne l’occasion posez lui des questions originales, mais sans indisposer votre interlocuteur. N’oubliez pas que c’est lui qui conduit l’échange. Une bonne astuce est de formuler vos questions à partir des éléments fournis par le recruteur lui même. Vous éviterez ainsi d’être volubile et poserez des questions qui montreront votre intérêt et valoriseront votre candidature :
Quelle est la raison de ce recrutement ? (création de poste ou remplacement) ; Quelle est l’organisation de travail du service auquel je serai rattaché ? Est-ce un poste sédentaire ou itinérant ? Quelles sont les perspectives d’évolution ?

A la fin de l’entretien, n’oubliez pas de remercier le recruteur et de vous informer sur les prochaines échéances avant de prendre congé.

Faire la différence
Pour un poste, l’employeur évalue en règle générale au moins 3 candidats en entretien. Ainsi, votre succès dépend de votre capacité à vous « démarquer » des autres. Quelques astuces pourraient vous permettre de marquer les esprits :

- se présenter succinctement (2 ou 3 minutes maximum) : Se présenter ne veut pas dire dérouler son CV point par point car l’examen complet de votre parcours et de vos compétences viendra plus tard au cours de l’entretien. Comme pour la vitrine d’un magasin limitez vous pour un début aux points importants (identité, situation familiale, diplôme, poste actuel/ recherche un emploi depuis x, années d’expériences, domaines de compétences, principales réalisations et hobbies)

- « Pitcher » l’entreprise : Ne vous contentez pas d’égrener les informations clés que vous avez glanées sur l’entreprise, mais présentez les de façon vivante. A titre d’exemple, un candidat qui présente Guinness Cameroun comme « le challenger qui est leader dans sa tête » est tout de suite marqué d’un signe distinctif dans l’esprit d’un recruteur de cette entreprise. Toutefois, il ne s’agit pas de faire de la propagande.

- éviter de se perdre dans les détails : vous devez être à la fois précis et concis. C’est ainsi que vous serez perçu comme percutant et efficace. Ne vous conjecturez pas en thèse, antithèse et synthèse.

- regarder derrière la question posée : À chacune des interrogations du recruteur, demandez-vous ce qu'il veut évaluer. L’enjeu consiste à repérer le véritable objectif de la question afin d'y répondre à propos car aucune question n'est innocente et vous devez faire preuve de perspicacité pour en décrypter le but véritable.

Les situations à éviter
Deux aspects apparaissent particulièrement pernicieux en entretien : les questions pièges et les gestes « parasites ».

Les questions pièges
Les entretiens d’embauches se composent d’une batterie de questions auxquelles vous devez répondre, autant faire que se peut, avec un maximum d’aise et de spontanéité. Ci-dessous une sélection de 10 questions récurrentes qui mettent souvent les candidats dans des situations embarrassantes :

1. Parlez-moi un peu de notre entreprise ! Savez-vous quelle place nous occupons dans notre secteur ? Quels produits ou services pensez-vous que nous fabriquons ou commercialisons ? Connaissez-vous les produits ou services que nous lançons actuellement ?
2. Avez-vous un parent ou une personne de votre entourage qui travaille ou a travaillé dans notre entreprise ?
3. Quelle formation avez-vous ? Quels diplômes sanctionnent vos études? Pourquoi avoir choisi cette formation ?
4. Qu'est-ce qui vous amène à envisager de quitter votre actuel employeur ?
5. Au travers de votre expérience, indiquez-moi une initiative réussie ou un résultat dont vous êtes fier ?
6. Citez-moi trois de vos points forts ? Trois de vos points faibles ?
7. Avec quel type de supérieur hiérarchique aimeriez-vous travailler ?
8. Comment organisez-vous votre travail dans une journée type ?
9. Quel service et quel type d'emploi vous attirent le plus ? Que recherchez-vous exactement ?
10. Vous jugez-vous apte à occuper le poste ? Pourquoi ?

Préparer des réponses précises et concises à ces questions vous évitera les « passages à vide » qui déstabilisent souvent les candidats et ternissent ainsi leur prestation.

Les gestes « parasites »
En dehors des questions pièges, les gestes parasites se révèlent beaucoup plus insidieux. Les entretiens d'embauche sont très stressants, ce qui laisse souvent le champ libre à toute une série de comportements et de micromouvements.
Ces comportements parasites peuvent être les plus divers : vous vous grattez l'oreille, vous croisez les bras, vous grignotez le bout de votre stylo, vous battez la mesure avec le pied, etc.

Ces gestes ne sont pas insignifiants car ils révèlent vos états d'âme à tel ou tel moment de l'entretien et ont une influence certaine sur la qualité de votre prestation. Pour les contrôler vous devez analyser tous les mouvements ou postures que vous pouvez avoir lors de l’entretien et éliminer ceux qui pourraient s’avérer préjudiciables.

En somme, soignez votre attitude générale, vous montrer accrocheur tout au long de l’échange, tout en évitant les situations embarrassantes (faits et gestes) est à coup sûr le processus gagnant au stade de l’entretien d’embauche.


StumbleUpon

4 commentaires:

Landry N a dit…

Merci Hervé et Davy pour cette serie d'articles. Bien je ne suis pas à la recherhce d'un emploi, retrospectivement, en les lisants, je m'apercois que je n'étais pas aussi bon en entretien que je le croyais. Merci et du courage pour tous vos efforts. Dix ans plus tard, cet espace sera certainement tres riche pour tous gestionnaires et professionnels au cameroun.

Gisèle M a dit…

Bonjour Hervé,
Je voudrais bien savoir comment identifier une question piège. Y'a-t-il des techniques pour repondre à ce type de questions?

Durant l'entrentien, Est-ce parler avec des gestes des mains pourrait etre considérer comme gestes parasites?

Merci

Hervé NGAMALEU a dit…

Bonjour Gisèle,
Les questions pièges ont trois caractéristiques: elles sont simples mais subtiles (dans leur énoncé), elles sont récurrentes (les recruteurs les posent souvent) et, le plus important, elles mettent les candidats dans l'embarras (ils n'y ont pas pensé, il n'ont pas de réponse ou que des mauvaises réponses). Contrairement à ce qu'elle suggère, une question piège n'est pas a priori une colle.
Le cas le plus classique: tu présente ta candidature à un poste et en entretien le recruteur te demande: Qu'est ce qui vous fait croire que vous pouvez tenir le poste plutôt qu'un autre ?
Pour éviter les impairs il faut, comme je l'ai suggéré dans l'article, systématiquement "regarder derrière la question" (se demander qu'est ce que mon interlocuteur veut savoir à travers cette question?)
Pour revenir à notre exemple, le recruteur n'attend pas du candidat une comparaison avec les autres candidats (qu'il ne connais d'ailleurs pas!) mais simplement qu'il indique selon lui ses atouts majeurs en rapport avec le poste.

Pour ta deuxième question, je répondrais par la négative. L'usage des gestes (notamment des mains) lorsqu'il est bien maitrisé est un bon atout en communication interpersonnelle (on parle alors d'éoute ou de communication active). Par contre, la principale carractéristique des comportements dits parasites est qu'il sont involontaires voire inconscients. Ils apparaissent à la faveur du stress que subit le candidat pendant l'entretien.

Anonyme a dit…

Hi Hervé,
Je partage entièrement ton avis. L’entretien d’embauche est et reste une « opération de séduction » dans laquelle tous les détails comptent. Au-delà de l’attitude et du comportement général du candidat qui est un facteur important, je crois a mon humble avis, que le candidat devrait tout faire pour se trouver dans des « chaussures confortable » et donc être soi même et le plus vrai possible, par la même occasion éviter d’adopter un comportement « loin» de sa véritable personnalité. A la fin de la journée le recruteur recherche le meilleur «match » possible entre profil du candidat et profil du poste à pourvoir.
Le candidat certes devrait séduire, mais absolument éviter de jouer un « rôle » comme dans une pièce de théâtre, mais cherché à révéler sa personnalité, au risque de passer a coté du poste.
A défaut le recruteur objectif devrait pouvoir déceler ce biais.

Enregistrer un commentaire