dimanche 4 janvier 2009

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11 Douze points à retenir sur l'emploi au Cameroun


Pendant deux semaines, j’ai participé avec beaucoup d’intérêt à des échanges sur la question de l’emploi au Cameroun. La problématique de l’emploi a été abordée sous plusieurs angles par des interlocuteurs aussi éloquents qu’ils étaient percutants.

Je n’ai pu m’empêcher de noter l’esprit guerrier et déterminé des étudiants de l’UCAC (Université Catholique d’Afrique Centrale), de même que leur grande capacité d’analyse. Les étudiants des autres écoles n’ont pas été de marge. Bien que leur formation ne soit pas aussi robuste et pratique que celle des étudiants de l’UCAC, ils n’acceptent pas être relégués en dernière position et espèrent faire partie de l’élite. Voici ci-dessous 12 points à retenir dans le cadre de la recherche d’emploi au Cameroun.

1- Discrimination une réalité ou une utopie
Pour ceux qui pensent que la discrimination a l’embauche n’existe pas dans notre pays, renseignez-vous chez Mireille ou encore Arsène et tous ce qui en ont été victime.
Quant à moi, je n’ai jamais autant que je sache, été victime de la discrimination à l’embauche. Par contre j’en ai été témoin, souvent bénéficiaire, et peut-être inconsciemment auteur. La discrimination à l’embauche dans notre pays n’est un produit de l’imagination, mais une réalité quotidienne.

2- Discrimination un fléau sans grands dangers ?
Certains pensent que la plaie ne fait pas suffisamment mal. En d’autres termes, ils pensent que la discrimination existe, mais son ampleur n’est pas un danger pour notre société. Par conséquent ils jugent les solutions proposées dans l’article précédent, comme exagérées et inadéquates. Nous savons qu’une solution stratégique ne vise pas seulement à adresser un problème sous sa forme actuelle, mais aussi telle qu’elle pourrait évoluer.

3- Le Manque d’emplois
« A mon avis ce problème se pose uniquement parce qu'il n'ya pas d'entreprise qui recrute; le secteur privé et plus particulièrement les PME sont à genoux, je demeure convaincu que ce problème se serait posé avec beaucoup moins d'acuité si l'économie de notre pays était beaucoup plus dynamique...A ce moment là sans doute, les entreprises se battront pour retenir les meilleures éléments »

« Il ne faut pas se tromper le travail manque dans ce pays et les entreprises a même de recruter et de rémunérer convenablement un étudiant sorti de Catho (qui est supposée former l'élite) sont rare et du coup tout le monde va au même endroit et en fin de compte les critères non objectifs interviennent pour permettre aux chanceux de se positionner. »
Le manque d’emplois comme raison des difficultés à l'embauche est une lapalissade.

4- Compétition
La compétition n’est pas aussi rude que dans les pays occidentaux. Pour cette raison, certaines entreprises peuvent se donner le luxe de recruter des candidats sur la base de critères autres que la compétence. Mais l’ouverture des barrières dans la sous-région et la mondialisation, sont comme une colombe dans le ciel : L’avenir est prometteur.

5- Relationnelle
Certains pensent qu’on peut trouver un « bel emploi » sans avoir des relations, d’autres pensent qu’il faut des relations pour dénicher certains emplois. La réalité est que les deux chemins mènent à Rome : Sans ou avec des relations, on peut trouver un emploi. Chacun choisit sa voie.

6- Type d’emploi recherche
Parce que sortis d’une école d’élite, beaucoup ne fléchissent que pour des salaires d’élites. La patience n’étant leur point fort, ils préfèrent rester au chômage si le salaire proposé n’est pas à la mesure de leurs exigences. Pourtant on sait qu’à défaut de manger des grives on mange des merles.

7- Une fausse croyance : Ecole d’élite égal emploi garanti
Pour certains le type d’emploi recherché, repose sur une fausse croyance : Ecole d’élite égal emploi d’élite. Mais comme quelqu’un la si bien dit, même à « Harvard on retrouve des cancres ». Se revêtir du label Catho n’est donc pas synonyme de compétence. Il est donc normal, que les entreprises, prudentes, demandent à ces « élites » de prouver qu’ils ont du talent. L’habit ne fait pas le moine, bien que celui-ci se reconnaisse à son vêtement.

8- L’expérience valide le savoir
Beaucoup ont pointé comme raison de leur manque d’expérience, l’inadéquation entre la formation et les stages effectués. Mais c’est à ce niveau même que commence leur problème d’emploi. Nombreux, n’acceptent pas les stages offerts s’il ne s’agit d’une entreprise renommée. Pire, ils acceptent de faire n’importe quoi tant qu’il s’agit d’une entreprise de renom.
A-t-on besoin d’expérience comme preuve que l’on sait faire ? La réponse c’est OUI on a besoin d’expérience, et cela peut s’obtenir aussi bien à la SABC que dans une alimentation de la place ; aussi bien à MTN qu’au sein de la junior entreprise de l’Université Catholique. Obtenir de l’expérience ne dépend pas de l’endroit où l'on se trouve, mais ce qu’on y fait.


9- Projet professionnel
Comment se retrouver ou encore comment savoir que l’on est sur la bonne voie, si l’on n’a pas sa carte ou sa boussole ? Difficile à dire. Il en est de même avec la recherche d’emploi : quel type d’emploi chercher ? Comment savoir qu’on est sur la bonne voie ? Difficile de répondre, si on n’a pas un projet professionnel. Un projet professionnel bien pensé et planifié est une boussole et un stimulateur pendant la recherche d’emploi

10- Le talent un bouclier contre la discrimination
Zidane est Franco-Algérien et à été capitaine de l’équipe de France, Indira Nooyi est une femme et directrice du groupe Pepsi, Barack Obama est un noir et futur président des Etats-Unis. Une chose que ces trois on en commun, est le talent. L’histoire est pleine d’exemples similaires. Ce qu’il faudrait retenir c’est que le talent est au dessus de la discrimination, le talent est un levier.

11- Penser à entreprendre
La carence d’emplois, la discrimination, et bien d’autres choses, font que beaucoup de personnes ne trouveront pas un emploi à temps. Au lieu de tout abandonner et attendre sa chance, c’est plutôt l’occasion d’arpenter d’autres chemins. A défaut de trouver l’emploi de vos rêves, créez-le.

12- Attitude
Au final, c’est comment on se comporte dans notre environnement et c’est comment on réagit face aux difficultés, qui sont les facteurs-clés de succès aussi bien dans la vie personnelle que pendant la recherche d’un emploi. C’est notre attitude bien plus que nos aptitudes qui détermine notre altitude.


« Notre destiné est largement entre nos mains. Pour trouver, nous devrions avoir cherché. Si nous réussissons dans la course de la vie, ce devra être par notre propre énergie et nos propres actions. Les autres pourront nous dégager la route, mais nous devons aller de l’avant ou être laissé à la traine dans la course de la vie. » Frederick Douglass.


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11 commentaires:

Anonyme a dit…

Trouver un emploi c’est comme résoudre un problème de logique, c’est donc l’occasion
Idéale de faire preuve d’intelligence. Pour ma part je considère que tous ce qui son sans emploi n’ont simplement pas encore été capable de résoudre ce problème de logique. Au lieu de pleurnicher faudrait redoubler d’effort. Imagine ceci, vous travaillez comme commercial dans une entreprise, mais vous n’arrivez pas à boucler des ventes, que feriez-vous ? Retourner vous asseoir en entreprise et attendre que les clients viennent à vous, ou alors revoir votre argumentaire et ratisser large afin d’augmenter vos chances ? C’est donc comme Africa le dit si bien une question de choix, assumons donc les nôtres.
Je commence vraiment à apprécier ce blog, et je suis curieux de savoir quel est l'étudiant qui se trouve derrière le nom Africa.
Martin Olinga

Anonyme a dit…

La recherche d'emploi est un chemin solitaire, c'est un carrefour à plusieurs voies dont aucune n'est trompeuse tant que l'on sait où l’on va. C’est un jeu où les gagnants sont ceux qui auront su persévérer. C’est une aventure ou les mieux préparés sont ceux qui savent s'adapter.

Tout comme Martin, j’aimerai bien savoir qui est Africa.

Anonyme a dit…

Meme a Havard ya des cancres mais ceux ci ne restent jamais a bord du chemin c'est une ecole hyper selective si on parvient a y entrer c'est qu'on vaut quelque chose et qu'a ete meilleurs que d'autres
eviter de comparer le dernier des premiers et le dernier des derniers
ils sont tous dernier certe mais l'un a plus de valeur que l'autre. c'est aussi ca la vie.
les entreprises technologiques reussissent souvent parce qu'elles permetten a des etudiants de s'exprimer librement et ceux ci developpent parfois des solutions auxquels les ingenieurs chevronnes n'auraient jamais pense parce que eux ontencore a coeur de prouver de se faire un nom et se donnent a fond dans ce qu'ils font
chez nous certains promoteurs de PME se comporte comme des dieux et estiment avoir la conaissance infuse.
cet etat de chose contribuera d'avantage a tuer le talent de l'etudiant de l'ecole d'elite qui s'y hazardera
alors que dans les boites dynamiques y'a du challenge, faut se battre pour performer et c'est ca qui est bien

Anonyme a dit…

Martin lorsqu'on n'a pas certains problemes il est facile de croire que les autres ne savent pas s'y prendre.
admettons que le probleme existe et encourageons les gens a se battre parce que c'est pas facile au lieu de vouloir les embrouiller avec la philosophie.
le commercial qui bosse deja doit revoir son argumentaire et celui qui cherche son boulot pour la premiere fois qu'est ce qu'il doit revoir?
surement son cv

Anonyme a dit…

Qu'est ce qui te fait croire que les étudiants de Harvard sont les premiers? N'es-tu pas entrain de dévaluer tacitement tes propres qualités intellectuelles?

Je pense d'ailleurs que l'article ne compare pas les étudiants de Harvard à ceux du Cameroun, par contre ils essayent juste d'établir des similitudes entre les deux parallèles, pour indiquer que le cas de la Catho par exemple n’est pas isolé. Retiens aussi que le dernier des premiers, n’est pas forcement le premier des derniers, faudrait encore qu’ils soient entrain de faire la même course


Bertrand Djemou

Anonyme a dit…

Oui il doit certainement revoir son CV, ces techniques d'entretiens, sa stratégie de recherche, et ainsi de suite. Il s’agit d'un travail intellectuel dont la première étape s'est d'identifier le problème:
1. Si vous concluez que c'est le manque d'emploi, alors ne perdez plus votre temps a chercher créer le votre.
2. Si vous concluez que c'est le manque de relations, arrêtez-vous un moment pour bâtir un petit réseau de relations,
3. Si vous Concluez que c'est la discrimination, faites briller votre de talent.

Les difficultés tout le monde en a, les gagnants sont ceux savent les dépasser. Cela ne veut aucunement dire que nous ne devons pas régler les fléaux qui rendent le processus de recrutement opaque (la discrimination, corruption)

Alain S

Anonyme a dit…

Je trouve un peu gonfle l'usage de l'expression "ecole des elites" pour designer la Kto. Pire encore, la comparaison avec les autres ecoles qualifiees de sous-ecoles ou d'ecoles dont le niveau de formation n'est pas aussi robuste et pratique que celui de la Kto.... Un peu de modestie ne nous fera pas de mal. Il y a des ecoles qui dispensent des formations aussi rigoureuses sinon plus, que les notres, au Cameroun : polytech, ecole des postes, ENS, Ngaoundere, etc.
J'ai eu l'occasion de recrutter et de manager des equipes composees aussi bien d'anciens kto que de pipos, ou d'Essec de Dla. Et je n'ai jamais eu de raisons de me plaindre de ces ecoles.
Salutations - Amine Idriss (ancien chef de projet SIRH chez Schlumberger, actuellement DRH Nestle Cote d'Ivoire; ancien MSS + DESS gestion des projets promo 1999)

Anonyme a dit…

Amine,

Je suis étudiant en troisième année de l’université de Soa. Ecole d’élite ne veut pas forcement dire école des meilleurs. La Catho est une école d’élite, mais pas forcement des meilleurs.

Comparer le traitement que les étudiants reçoivent à l’université Catholique et celui que nous recevons à Soa, et vous comprendriez que, par rapport a l’université catholique, Soa est une sous-école (j’insiste, ca ne veut pas dire que nous sommes moins intelligent).

Quand vous dites que les formations dans les universités publiques sont aussi rigoureuses que celles de l’université Catholique, vous ne faite rien d’autre que de couvrir une plaie : il n’y a aucune rigueur dans les établissements publics. Combien d’étudiant de Soa peuvent avoir l’occasion d’interroger leur prof pendant une séance de cours ? Avez-vous déjà assiste à une séance de TD (Travaux Diriges) ? Si vous aviez le choix enverrez-vous votre enfant à l’université de Soa ? Je doute fort bien.

Bon gré mal gré, nous nous débrouillons à étudier à acquérir le savoir. Vous avez rencontré des étudiants brillants venus des établissements publics, c’est une bonne chose. Mais vous ne pouvez pas partir de cas particuliers pour en faire un cas général, encore moins dire que la partie est représentative de l’ensemble. Pensez vous que le ratio du nombre d’étudiants qualifies venant des écoles publiques sur l’ensemble des étudiants de ces écoles, soit admirable ? Je ne pense pas.

J’apprécie que de tels débats soient abordés, et je pense d’ailleurs que c’est l’occasion de mettre de coté notre modestie, et de dire les choses telles qu’elles le sont.

Henry Ebenezer

Anonyme a dit…

Amine
je suis passe par l'univ public(Ngaoundere et Soa) avant d'arriver a la catho et je peut te dire en ce qui concerne Soa c'est pas la joie.
Ngaoundere encore est une ecole d'exception vu qe les effectifs y sont reduit(du moins a l'epoque) et les prof facilement abordable
de plus la faculte de Sciences Economiques est memebre fondateur du RAMEGE un reseau d'excellence que la Catho a rejoint
c'est pour dire que venant de cette faculte ont peut valablement pretendre etre sur le meme pied d'egalite qu'un ancien de la catho en terme de contenu et qualite de la formation.
enfin j'ai longtemps rappelle que meme dans les universites publiques ont retrouve des esprits brillants qui parviennent a s'en sortir mais comme l'a dit Henri Ebenezer cet echantilon n'est pas representif de la population

Conernant l'ecole normale, l'ecole des poste et polytech elles sont aussi suppose etre des ecoles d'elite tout comme l'Emia ou l'Enam
si c'est pas le cas c'est qu'il ya un probleme quelque part

Arsene T.

Anonyme a dit…

Bertrand s'agit pas de devaluer les qualites de qui que ce soit
tu prends certainement le debat en cours donc tu ne saurais vraiment comprendre le parrallele avec Havard
"le dernier des premiers n'est pas forcement le premiers des derniers encore faudrait -il qu'ils fassent la meme course"
c'est exactement de ca qu'il s'agit ils font effectivement la meme course et a priori sortant d'une ecole d'elite on est suppose etre competitf, pret a l'emploie, au terrain de faire le reste

Anonyme a dit…

Je pense pour ma part que le point Central est donné dans le 12ème point. L'attitude est bien au dela du diplôme et de son origine le facteur clé de succès de toute démarche de recherche d'emploi. C'est d'ailleurs elle (l'attide) qui confirme le diplôme.
En tant que professionnel des RH et principalement des questions de recrutement, je sais que ce n'est pas l'établissement (harward, Kto ou autres) qui confirme la valeur d'un diplôme mais bien l'attitude du candidat en situation d'entretien.

Hervé N.

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