Pour entrer dans les faveurs de Paul Biya, certains «intellectuels » n’hésitent pas à vendre leur intégrité au prix de la partialité. Chacun d’eux essayent d’assommer l’opposition aussi fort qu'il le peut, espérant que l’écho de ses coups, résonnera dans l’antichambre des nominations d’Etoudi. Afin qu’ils ne croient pas que tout le peuple Camerounais est crédule, voici ma réponse à la dernière publication de Kala Lobe.
Vous dénoncez l’impréparation de l’opposition, mais vous manquez de dénoncer le laps de temps qui les a été imparti : 10jours ouvrables. De plus, vous manquez également de noter l’utilisation des moyens de l’Etat par un certain candidat : Pendant que d’autres se déplacent en hélicoptère, d’autres doivent naviguer au rythme des embouteillages.
Vous reprochez à la diaspora d’avoir de la hargne et de l’arrogance, mais vous manquez de réaliser que ce n’est que de l’extérieur que l’on peut critiquer librement les dirigeants du Cameroun.
Vous utilisez Njeunga pour en faire le modèle et la figure de l’opposition camerounaise, mais vous feignez de ne pas savoir qu’il y’a des gens comme Adamou Ndam Njoya, qui ont un projet réelle de société et que vous n’avez pourtant pas invité sur vos plateaux de télévision pour un débat, préférant donner la proéminence à votre « fou du roi ». Regardez la vidéo de Ndam Njoya sur VoxAfrica ci-dessous, croyez-vous vraiment que l’opposition soit à l’image de Njeunga ?
Vous presentez Achille Mbembe et autres intellectuels comme des donneurs de leçon, mais vous ne cessez de vouloir leur ravir la vedette.
Vous dite que la diaspora avec ses intellectuels n’a rien de nouveau à offrir, mais c’est vous qui nous dite que « la pensée politique est en panne (dans notre pays, ndlr) » comme ci c’était là une nouveauté.
Vous dite que la pensée politique est enfermée dans gangues et des paradigmes qui n’arrivent pas à faire sortir la réalité de ses gongs, mais vous manquez de préciser que la réalité est brutalement refoulée par le gouvernement en place, comme ce fut le cas lors des évènements de février 2008.
Vous qualifier le discours de l’opposition d’antienne, mais vous refuser de noter que ceci n’est que le corollaire du fait qu’en 20ans de multipartisme, Paul Biya et le système n’ont pas du tout changé et les critiques d’hier valent encore aujourd’hui.
Vous demandez à l’opposition de se préparer au travail des consciences entre deux élections, comme si vous ne saviez pas qu’ils ne sont même pas libres de circuler librement en période électorale et qu’entreprendre des activités à connotations électorales en période non électorale, leur garantirait des représailles.
Vous pointer du doigt la faible implantation de l’opposition, mais vous oubliez d’indiquer que si Paul Biya est bien implanté, ce n’est que parce que le personnel de l’administration, bon gré mal gré, est son personnel de campagne, et que les bureaux de l’administration sont ses bureaux de campagne.
Vous demandez à l’opposition de se ressaisir et de travailler à gagner l’échéance prochaine, mais vous omettez de constater que nous ne sommes pas dans un système où le meilleur gagne, mais dans un système où ceux au pouvoir déterminent le gagnant.
Vous demandez à l’opposition de ne pas perdre son argent et son temps pour contester cette mascarade d’élection, mais si elle vous écoutait, c’est certainement vous encore, qui la qualifierez demain d’incapable pour n’avoir pas pu protester contre cette parodie d’élection.
Vous dénoncez la constance de l’échec des stratégies de l’opposition, leur refus de se remettre en cause et vous concluez qu’ils ont opté pour le statu quo, mais vous échouez fatalement et ironiquement de constater que si vous voulez le changement, alors vous aussi, vous êtes de l’opposition, car l’opposition ce n’est pas un parti politique ou les leaders des partis politiques, mais tous ceux des camerounais qui veulent le changement.
Vous dites que la construction démocratique se heurte aux pesanteurs socioculturelles, mais vous manquez d’exhiber le déséquilibre volontaire accordé aux traitements des masses socioculturelles par le système en place. La construction démocratique ne se heurte pas aux pesanteurs socioculturelles comme vous le pensez, elle a juste été malicieusement mise en collision contre les pesanteurs socioculturelles. Il a été instauré la loi de quotas régionaux dans nos grandes écoles, pourquoi n’a-t-on pas fait de même dans notre gouvernement ?
Vous dites que les partis politiques n’ont pas fait leur mue, et ne se sont pas débarrasser de leur culture de l’intolérance, de l’exclusion et de la suspicion, mais vous manquez de comprendre qu’ils ne devraient pas tolérer un système injuste et dysfonctionnel et que la suspicion n’est que le fruit de l’absence de communication entre le gouvernement, et le peuple et les partis politiques.
Vous accusez l’opposition d’utiliser les artifices de la démocratie formelle en refusant de diffuser ses principes et valeurs, comme si vous ignorez que les principes et valeurs de la démocratie sont considérés comme toxiques par les dirigeants de notre système, et quiconque en fait le moindre usage, ne manque pas de se retrouver au cachot ou à la marge.
Vous doutez d’Achille Mbembe quand il parle de la possibilité d’une transition armée, vous encouragez la constance en attendant que les urnes cessent d’être bourrées et que le système cesse d’être truqué. Mais pourtant, c’est aussi vous qui décriez l’opposition pour avoir choisi le statu quo : n’est-ce pas paradoxale ?
Vous ne croyez pas que l’alternance au Cameroun puisse passer par le recours aux armes, parce que vous échouez sciemment de constater que face à l’intransigeance du régime en place à conserver le pouvoir et à le traiter comme une affaire de sang, il n’y a pas beaucoup d’alternative pour une alternance.
Vous qualifiez de piètre les résultats provisoire de l’opposition lors du scrutin du 9 octobre dernier, mais vous manquez intentionnellement de parler du taux de participation qui serait inférieur à 30% et des irrégularités et fraudes qui entachent ces résultats.
Cher Kala Lobe on vous comprend : A force d’avoir arpenté les allées du système, vous avez finalement, vous aussi, trouvé un prix à votre intégrité. Ce que vous espérez recevoir pour votre partialité satisfera-t-il votre vanité ?
Les intellectuels comme vous, qui auraient pu contribuer à l’émergence d’un débat honnête et sincère, continuent sans culpabiliser, de faire l’apologie de notre pacotille de démocratie et l’exubérance de votre duplicité. N’êtes-vous pas étreinte de honte quand vous citez Um Nyobe, pourtant le régime que vous défendez n’est même pas foutu de lui accorder sa place dans notre histoire ?
|
Tweeter |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire