Par Paristocrate:
Malgré les multitudes des medias occidentaux qui déclarent a priori le candidat Paul Biya vainqueur sans toutefois relever l’ironie de cette élection, le quotidien l’Express lui, brosse un portrait dramatique de la situation du Cameroun. Ci-dessous quelques extraits.Simulacre pour un sacreAu cas où vous n’auriez pas fait attention, ça fait effectivement 20ans que Paul Biya n’a pas mis les pieds à Douala, la capitale économique du pays qu’il dirige.
Le mutique successeur d'Ahmadou Ahidjo, dont il fut le Premier ministre de 1975 à 1982, a su, au fil des décennies, ériger l'inertie et l'apathie en mode de gouvernement. Il administre en intraveineuse à son pays un puissant sédatif, cocktail de clientélisme, de corruption et de répression, relevé d'une pincée d'ethno-régionalisme et d'une bonne dose de mensonge.
"Une nouvelle mascarade électorale se prépare", note dans un implacable mémo l'association Survie. De fait, Biya ressemble à s'y méprendre au conservateur en chef d'un musée sub-saharien du dévoiement électoral. Un parti-Etat tout puissant -le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC)- qui confisque tous les leviers du pouvoir, une opposition fragmentée, des concurrents cantonnés dans un rôle de figurants, un recours récurent à la fraude. Rien ne manque à la panoplie. Pas même le bricolage constitutionnel qui, en 2008, a permis au "sphinx d'Etoudi" de briguer un troisième mandat; ni l'opération "Epervier", censée étouffer dans ses serres les corrompus, mais qui a pour vocation essentielle de neutraliser les rivaux réels ou supposés. D'ailleurs, s'il a cédé à d'autres la lanterne rouge, le Cameroun figure toujours dans le peloton de queue du classement de Transparency International. Bref, "l'homme-lion" -trouvaille de communicants français en mal d'inspiration- a verrouillé la machine institutionnelle et jeté la clé dans le marigot aux illusions.
Un président intermittent
Un despote à la présence étouffante ? Certes pas. "L'omni-absent" -surnom moins flagorneur- peut passer six mois l'an en Europe. Notamment à Genève, dans sa suite de l'hôtel Intercontinental, ou sur la côte Atlantique, paradis des amateurs de thalasso. En 2009, lui et sa cour pléthorique ont ainsi, au terme d'un séjour de trois semaines, laissé 900000 euros au caissier d'un palace de La Baule. Il y a plus insolite encore: selon des confrères camerounais, voilà vingt ans que le président-chef-de-l'Etat n'a pas mis les pieds à Douala (sud), capitale économique réputée frondeuse. Intermittent du spectacle, Paul Biya ne préside pas. Il règne en monarque distant, avouant benoîtement tout ignorer de certains de ses ministres, à commencer par leur nom
Si le Sphinx d'ethnie béti, à qui l'on prête une aura énigmatique, reste coi, c'est parfois qu'il n'a rien à dire. Il lui faudrait au demeurant une éloquence étincelante pour défendre son piètre bilan. En dépit d'un pactole pétrolier qui d'ailleurs s'étiole -la production a régressé de moitié en un quart-de-siècle-, le pays, doté d'un réseau routier médiocre, végète au 131e rang de l'indice de développement humain des Nations unies. Il y a pire : selon l'étude menée voilà deux ans par deux chercheurs d'Oxford, plus de la moitié des revenus de l'or noir sont portés disparus. Entre 2000 et 2006, cette étrange évaporation aurait coûté au budget de l'Etat plus de deux milliards d'euros. Lire intégralité sur l’Express.Lire intégralité sur l’Express.
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