jeudi 8 avril 2010

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4 FMI : L’Europe succède à l’Afrique

Africa
La montée en puissance de la chine en Afrique et la récente crise financière de 2009, semblent avoir offert à l’Afrique un nouveau partenaire/banquier et organiser sa succession par des pays d’Europe aux portes du FMI.

Désormais, les pays d’Afrique préfèrent éviter le FMI et ses plans d’ajustements structurels, pour emprunter auprès de la chine une nation riche et qui se révèle être un banquier plus souple (à ce qu’il parait ndlr). Le Cameroun vient de recevoir 200 milliards de FCFA pour financer des Projets de coopération technique et de mise en place d’infrastructures; Le 11 mars, la chine accordait 1 milliard de dollars au gouvernement zambien, et en janvier dernier, c’est un prêt de 180 millions de dollars qu’elle accordait au gouvernement Tanzanien.

Selon Kenneth Rogoff économiste de l’université de Harvard,

« Jusqu’à la crise financière, la plupart des Européens pensaient qu’ils étaient désormais bien trop riches pour ne jamais avoir à supporter l’humiliation de requérir l’assistance financière du FMI ».

A l’évidence, ils se sont trompés: alors que l’Afrique s’éloigne du FMI, de nombreux pays d’Europe semblent avoir redécouvert ses vertus. Tout récemment, c’est la Grèce qui a menacé de s’y rendre à ses portes si l’UE ne lui venait pas en aide; avant la Grèce, c’est l’Islande qui, au bord de la faillite, avait été secouru de justesse par un prêt du FMI ; d’autres pays, en l’occurrence la Roumanie, la Hongrie et l’Ukraine, sont déjà des clients de l’organisme international. Si la crise dans l’Union Européenne s’aggrave, le Portugal, l’Italie et l’Espagne, pourraient bien s’ajouter à la liste.

Ce que le FMI semble avoir perdu en Afrique, elle parait le retrouver en Europe : des clients croulant sous le poids de la dette publique et asphyxiés par d’énormes déficits.

Cependant, cette situation n’augure rien de bon pour l’Afrique.

Sachant que l’Europe est le principal client des pays d’Afrique subsaharienne et prenant en compte que toute intervention du FMI s’accompagne d’ajustements structurels drastiques et douleureux, la présence grandissante de cet organisme en Europe signifie que la consommation des pays concernés va diminuer et les exportations de l’Afrique vers l’Europe vont décroitre.

Pour être concret, prenons le cas du Cameroun : selon la CIA, en fin d’année 2008, le Cameroun avait comme principaux partenaires à l’export l’Espagne (19.3%) et l’Italie (13.2%) ; l’Espagne a été sérieusement affectée par la crise financière de 2009 et elle a récemment annoncé que le chômage a augmenté en mars de 35988 demandeurs d’emploi. Quant à l’Italie, sa dette publique est l’une des plus élevé au monde et se situe 115% du PIB, pour la servir elle devra réduire considérablement ses dépenses publiques. A l’évidence, les principaux partenaires à l’export du Cameroun font face à de sérieuses difficultés et ne pourront pas exporter autant qu’ils l’ont fait par le passé.

De plus, les emprunts des gouvernements Africains auprès du FMI ont souvent été accompagnés d’exigences pour l’avancement de la démocratie, la promotion des droits de l’homme, des libertés individuelles et de la presse. La chine n’étant pas une démocratie et son manque d’intérêt notoire pour les droits de l’homme et libertés de la presse, laisse penser que ces valeurs sont les dernières qu’elle exigerait comme préalable à un prêt.

Que les gouvernements africains aient désormais un alternative au FMI est une bonne chose, car mieux vaut deux que un. Cependant, la présence grandissante de cet organisme en Europe ne présage rien de bon pour notre économie. L’impératif de diversification est vital, nos gouvernements doivent mettre en place des politiques d’exportation pour conquérir le marché asiatique, dont le pouvoir d’achat des populations continu de croitre.


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4 commentaires:

Landry N. a dit…

A chacun son tour chez le coiffeur, ça sera intéressant de voir comment le FMI traitera avec l'Europe, si les mêmes conditions imposées aux africains seront imposées aux européens.

Flora M. a dit…

"Jusqu’à la crise financière, la plupart des Européens pensaient qu’ils étaient désormais bien trop riches pour ne jamais avoir à supporter l’humiliation de requérir l’assistance financière du FMI"
Donc pour eux le FMI c'est l'affaire des africains, l'endroit ou ils vont se faire humilier.
Que nous soyons capables d'emprunter de la Chine est bonne chose, mais bientôt nous seront dans la même situation qu'avec le FMI.

Anonyme a dit…

Que ce soit auprès du FMI que ce soit auprès de la chine, l'Afrique n'ira nulle part dans qu'elle continue d'emprunter sans penser à créer des richesses.

Eric-César NGUEPNANG a dit…

Le FMI est organisme de financement qui émane de la plupart des Etats du Monde. Son assistance aux pays en difficultés est donc normale, car il été créé pour cela. Seulement, il a des conditions drastiques et peut-être préjudiciables pour les économies. En tout cas c'est une question de souverraineté nationale, recourir au FMI ou ailleurs.

La Chine monte en puissance et elle s'interresse aux projets dans divers secteurs. Au Cameroun, la chine est présente tant pour le financement que pour la construction du barrage hydroélectrique de Mem mvele. Elle interviendra certainement pour d'autres projets structurants. Alors, attendons voir les retombées de leurs interventions dans notre économie. Mais cela ne va pas systématiquement nous soustraire de l'assistance du FMI. Cet organisme verra peut-être son approche de financement des économies fragiles. C'est le souhait que j'exprime.

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