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À long-terme, subventionner la création ne peut pas être une stratégie de lutte contre le chômage : Chaque fois que l’Etat subventionne un emploi il doit trouver des sources de financements pour le faire. En général, l’Etat dispose de trois outils pour financer ses programmes : Les taxes, la dette, l’imprimerie. Seulement, peut-on dans le contexte actuel, recourir à ces outils sans détruire ces véritables emplois que l’on voudrait créer ?
Si l’Etat suit le programme proposé par Esther Dang et décide de le financer avec une augmentation des taxes, on se retrouvera dans une situation ou les entreprises et les individus devront payer plus pour acquérir leurs inputs. Cependant, le niveau de taxes est déjà suffisamment élevé pour décourager de nombreux investisseurs et contraindre certains entrepreneurs à se résoudre à opérer dans l’informel.
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Si par contre l’Etat décidait d’emprunter pour poursuivre ces recommandations, la question que l’on se poserait c’est de savoir comment est-ce qu’on la repaie cette dette. Cette question est d’autant plus cruciale que l’on sait que les propositions d’Esther Dang ne sont pas des projets d’investissements, mais des dépenses. En d’autres termes, l’Etat ne pourra pas se servir de l’implémentation de ces programmes d’actions pour repayer sa dette : Il devra soit recourir à la taxes- ce qui nous ramène au scenario ci-dessus - soit recourir à l’imprimerie.
Seulement, le Cameroun n’ayant pas sa propre monnaie, imprimer de l’argent pour financer ces propositions n’est pas une option envisageable.
L'Etat n'a donc pas les moyens de financer ce programme. Meme une réallocation de ses ressources, toutes choses egales, ne creerait pas d'emplois mais affecterait les capitaux vers les points à forte utilité marginale.
Imaginons même que l’Etat comme à l’accoutumé, s’engageait dans ce programme sans régler la question de son financement : que fera-t-on des participants de ce programme après les 18 mois de sa durée ? Devront-ils retourner au chômage ou alors subventionnera-t-on d’autres programmes d’emploi ?
Si elle n’est pas capable de dire comment est-ce qu’elle financerait son programme, Esther Dang apparaitrait plus comme une populiste et moins comme une économiste. De plus, après 13 ans passé à la SNI et de nombreuses années au sein de l’appareil politique, en prenant en compte sa stature en tant qu’économiste et son expérience professionnel, ce sont des stratégies pour la création d’emplois et non des pistes que l’on aurait espéré.
On le sait, il n’ya pas d’emploi sans croissance économique, et il n’ya pas de croissance économique sans innovation et progrès technologique. Il n’ya pas de raccourcie pour réduire permanent le chômage et imaginer le contraire serait une belle chimère.
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4 commentaires:
Je vote pour qu'elle te réponde...
Je vote egalement pour qu'elle reponde.
Des propositions c'est bien, dire comment on les finance c'est mieux.
Africa, fait bien d'attirer l'attention sur le contexte actuel. L'Etat n'a pas d'argent et ne peut se mettre des dépenses. Mais aussi le programme d'Esther Dang semble trop léger pour son gabarie et apparemment inefficace pour la résolution du chômage long terme : il est essentiellement temporaire.
Comme les autres, je pense que si elle n'est pas capable de dire comment financer son programme, alors son programme ne faudrait pas la peine d'être pris au sérieux
Merci pour ta reaction...
Il faut qu'on cesse de bluffer les camerounais avec la demagogie
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