mercredi 4 novembre 2009

StumbleUpon
1 Pensons Juste Et Devenons Les Meilleurs Que Nous Sommes

S'il y'a une chose qu'il est difficile de faire, c'est de dire à un collègue, quelqu'un que vous estimez qu'il s'est trompé. C'est difficile parce que vous ne savez jamais comment il va le prendre, comment les autres vont l'interpréter, et surtout s'il est prêt à ajuster sa posture.

Cependant, puisque nous sommes en quête de vérité, à la recherche de solutions aux problèmes communs, alors on se doit de dire les choses telles qu'elles le sont ou alors telles qu'elles ne le sont pas. La plupart des visiteurs de ce site sont des gens d'un certain niveau, nous ne pouvons donc pas nous permettre d'avoir ce que Titus Edzoa appelle des fadaises dignes de balivernes de bistrot.

Pour comprendre de quoi il s’agit, imaginons que vous vous trompiez sur la définition d’un concept- la diaspora en l’occurrence- est-il par la suite possible d’en faire une analyse complète et pertinente de l’ensemble des problématiques qui y sont liées ? Certainement pas. Par exemple, si vous ne savez pas ce que c’est un palyndrome (le mot préféré du défunt Père Dubin), comment feriez vous pour en trouver un ?

Malheureusement dans notre société, les gens parlent éloquemment de ce qu’ils ne savent pas ; ils débattent vivement des problèmes auxquels ils semblent n’avoir accordé aucune réflexion profonde ; ils critiquent sans analyser, et très souvent sans la moindre compréhension du phénomène. Est-il juste de critiquer le gouvernement, si vous ne savez même pas quel est le rôle du gouvernement ?

Certaines personnes qualifieront ces propos de reproches, remontrances, ou je ne sais plus quoi. Mais ce que l’on sait depuis toujours, c’est que les intellectuels sont humbles en face de la vérité, et prompts à reconnaitre leurs erreurs. C’est pourquoi le silence de Gaelle est louable et à encourager, car elle semble avoir fait ses rechercher et compris de quoi il était question ici.

Prenons un exemple concret, lors du débat sur la diaspora une des voix les plus importantes défini la diaspora comme ceci :
... Un vaste ensemble de Camerounais d'origine diverses, répartis dans le monde
entier, ne se connaissant pas, n'ayant ni les mêmes objectifs, ni les mêmes
ambitions.
Si on a un esprit simple, cette définition peut sembler juste. Cependant, elle n'est que la caricature d'une image, une image loin de ressembler à la réalité. Pour ramener les choses dans leur contexte, voici ci-dessous les éléments constitutifs de ce que l'on appelle diaspora:
Dans ses essais (1991 & 1999), Safran définit les diasporas comme suit: les communautés minoritaires d'expatriés:
1. qui sont dispersées à partir d'un point d’origine vers au moins deux lieux périphériques;

2. Qui revendiquent une identité ethnique ou nationale

3. qui maintiennent en «mémoire», la vision ou le mythe au sujet de leur patrie d'origine;

4. qui sont engagés à la gestion ou la restauration de cette patrie ;

5. Qui existent sous formes d’organisation politique, religieuse, culturelle du groupe disperse, et maintiennent une vie associative

6. qui croient qu'ils ne sont pas - et peuvent pas être - totalement acceptés par leurs pays d'accueil;

7. qui voient la terre ancestrale comme un lieu de retour éventuel lorsque le temps est venu;

8. dont la conscience et la solidarité du groupe sont largement définie et clairement mis en évidence par une relation continue avec la patrie. l'existence de contacts sous diverses formes, réelles ou imaginaire, avec le territoire ou le pays d'origine (l'intégration d'un groupe diasporé ne signifie pas l'assimilation dans le pays d'accueil).

Contrairement ce que pense Armand Ngassa, La diaspora ce n'est donc pas un vaste ensemble de camerounais d'origine dispersée, mais une dispersion de personnes d'origine camerounaise (attention à la nuance!)

La diaspora n'est pas constituée de personnes ayant différents objectifs et ambitions, mais de personnes partageant les mêmes objectifs et ambitions (à ne pas extrapoler au plan individuel) : l’amour de la patrie, le désir d’y retourné, l’engagement à son amélioration, sa restauration, c’est ailleurs cette communion qui est la condition d’adhésion à ce que l’on appelle diaspora…etc.

La diaspora c’est peut être des gens qui ne se connaissent pas, mais des gens qui se reconnaissent à travers leur origine, désirs, ambitions et groupe d’appartenance, et qui se connaissent dans le cadre de leur vie associative.

La diaspora ne correspond donc pas à rien, mais à quelque chose, quelque chose de bien défini. Au demeurant, la question reste celle de savoir : Si vous ne savez pas ce qu’on n’entend pas diaspora, pouvez vous en faire une analyse pertinente? Si vous ne savez pas quels sont ses éléments constitutifs et ses fondements, pouvez vous en faire une critique efficace? Est-il même honnête, de parler avec autorité de ce qu'on ne sait pas?

StumbleUpon

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Malheureusement, c'est comme ça dans notre pays. Tous le monde parle, un vrai capharnaüm.

Enregistrer un commentaire