jeudi 29 octobre 2009

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2 Faire face à une dépression professionnelle

Par Hervé NGAMALEU:
Au bout du rouleau, la plupart des collaborateurs hésitent encore à faire part de leurs états d’âme à leur hiérarchie. Par peur de ne pas être pris au sérieux ou par crainte de voir une promotion leur échapper. A tort, car si vous tardez à réagir, la situation risque d’empirer.

Identifier les symptômes
La principale difficulté consiste à distinguer un stress réel, mais passager, d’une véritable dépression professionnelle (qui correspond à un état d’épuisement psychique et physique avancé). Les symptômes sont comparables : troubles du sommeil, perte d’appétit, irritabilité et pour certains addiction (alcool ou tabac). Mais, dans le cas d’une dépression, ces manifestations sont plus nombreuses, davantage accentuées, et ne disparaissent pas pendant le week-end ou les congés. De plus, la «victime» perd toute estime de soi et le goût du travail.

Les personnes les plus sujettes exposées sont celles qui manifestent une propension à l’anxiété, une conscience professionnelle aiguë et un fort désir de plaire.

Prendre des mesures
Si vous croyez vous reconnaître dans ce portrait, n’hésitez pas : sollicitez rapidement un rendez-vous avec votre boss, en abordant le sujet comme n’importe quelle autre question professionnelle.

Préparez soigneusement cette rencontre : c’est en prévoyant les grandes lignes de l’entretien que vous éviterez de vous laisser dominer par vos émotions car il est préférable de rester sur le terrain professionnel. Dans un premier temps, vous allez détailler l’actualité de votre travail, très factuellement, en soulignant les causes de votre épuisement (gros projets à gérer, couverture d’une nouvelle zone géographique, réduction d’effectif, etc.).

Abordez ensuite les conséquences de votre état sur votre travail, votre démotivation et les risques pour l’organisation. Si vous tenez à ce que votre état de santé ne soit pas divulgué, prenez soin de préciser, à un moment ou à un autre, que vous souhaitez que l’entretien reste confidentiel.

A ce stade, proposez aussi des solutions à votre boss, comme vous le feriez en cas de problème plus classique. Parfois, de petits changements suffisent à améliorer sensiblement le quotidien. N’ayez pas honte d’évoquer des problèmes très concrets : l’éloignement d’une fenêtre qui donne sur la salle des machines, par exemple.

Par ailleurs, ne demandez rien qui soit incompatible avec la situation de l’entreprise – une embauche alors que les recrutements sont gelés ou une augmentation salariale, par exemple.
Enfin, n’abordez pas le thème de l’arrêt maladie. Cette évocation pourrait apparaître comme une menace ou un chantage. Avant de le quitter, fixez avec votre manager un planning de mise en œuvre des solutions retenues pour ne pas rester sur des accords de principe qui mettraient longtemps à s’appliquer.

Il se pourrait toutefois que votre boss perçoive votre aveu comme un signe de faiblesse et réagisse négativement («ce n’est pas mon problème» ou «si vous n’êtes pas à la hauteur du poste, démissionnez!»). Vous êtes alors en droit de l’informer, en toute transparence, que vous comptez exposer votre situation à votre n + 2, à un représentant du personnel ou au médecin du travail. Ce dernier a le pouvoir de saisir officiellement la DRH et votre manager par écrit.

Nous imaginons certains lecteurs sceptiques quant à la pertinence d’une telle démarche dans notre contexte africain et camerounais en particulier. Trouver un emploi n’est certes pas une mince affaire, de nombreux jeune camerounais ne demandent pas plus. Mais dès lors qu’on à décroché un contrat, être épanouis dans son travail devient un impératif. Votre efficacité professionnel, votre équilibre personnel et votre santé en dépendent.

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2 commentaires:

Anonyme a dit…

Merci Hervé, c'est bien à savoir surtout a ces moments de crise économique.

Landry N a dit…

Merci Hervé pour les astuces, le probleme c'est que tres souvent ces dépressions sont créées par les patrons, donc difficile de leur en parler.

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