lundi 17 août 2009

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4 Identification Des Abonnés Mobiles Ou Identification De La Nation : Qui Est Qui Au Cameroun

Par Africa:

Six mois, voilà le délai donné aux abonnés des operateurs de téléphonie mobile pour se faire identifier. L’arrêté fixant les modalités d’identification des abonnés et des terminaux des réseaux ouverts au public a été signe depuis le 29 mai 2009. S’il faut saluer cette initiative, il est également important de s’interroger sur sa capacité à résoudre le problème de fond. L'identification des imposteurs.

Le but de cette campane d’identification c’est de pouvoir attribuer chaque numéro à une personne physique ou morale. De cette façon, si un abus est commis en se servant d’un numéro identifié, alors on pourra retracer l’appel, et remonter jusqu’au propriétaire de ce numéro de mobile. Dans le contexte actuel, est-ce chose facile à faire ?

Pour toutes personnes ayant vécu un harcèlement, la première difficulté n’est pas l’identification du malfaiteur, mais lenteur et la rigidité du système administrative. Tout abord vous devez rédiger une plainte, cette plainte doit être timbrée. Et puisqu’il s’agit d’une plainte contre un inconnu, il va falloir mobiliser des ressources pour mener une investigation. Toutes ces procédures coûtent des sous et du temps, donc vous ne disposer pas forcement.

Supposons que vous ailliez bravé toutes ces étapes, alors une question fondamentale se pose : Si le harcèlement provenait d’un numéro associé à un call-box, quelles sont les chances de pouvoir identifier le malfaiteur ? Elles sont presque nulles. En moins que le ministre des PTT (Poste et Télécommunication) exige des call-box, l’identification de tous leurs clients. Et même, il sera toujours assez difficile d’identifier les clients délinquants de la masse : Car vu que les communications sont privées, comment savoir qui a dit quoi ?

Au delà des call-box, parmi les pièces requises lors de l’identification des abonnés, la carte nationale d’identité et la demi-carte photos sont les éléments déterminants du processus. Pour comprendre pourquoi ce processus est à priori floué, il faudrait comprendre comment on obtient une carte d’identité nationale.

Pour obtenir une carte d’identité nationale, vous avez besoin d’une photocopie certifiée de votre acte de naissance, et de remplir un formulaire. Seulement, le niveau de corruption dans notre pays fait qu’il soit plus facile d’obtenir un faux acte de naissance, que d’en obtenir un vrai.

Si tout le monde peut devenir tout le monde, on comprend donc que la carte d’identité nationale est très peu adéquate comme outil d’identification d’éventuels malfaiteurs. Par conséquent, si un individu a des intentions malsaines, il est très peu probable qu’il se fera identifier sous sa vraie dénomination.

En prenant tous ces paramètres en compte, il est donc tentant de converger vers ceux qui pensent que, la campagne d’identification des abonnés de téléphonie mobile servira plus à identifier les Hommes honnêtes, et moins à identifier les imposteurs.

On constate au final que le problème d’identification n’est pas uniquement lié à la téléphonie mobile, mais à la nation Camerounaise tout entière. La question que les autorités devraient se poser, ce n’est pas à qui appartient tel numéro, mais simplement : Qui est qui au Cameroun?




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4 commentaires:

Anonyme a dit…

Comment feront les populations des zones rurales qui très souvent n'ont pas d'acte de naissance ni de carte d'identité?

Le problème posé par Africa est évident un problème de fond. Le problème d'identification devrait commencer à la base et se faire graduellement.

Si on ne peut pas savoir qui est qui? Qui est né quant? Ou alors, si tout le monde peut se faire établir un faux acte de naissance, il est évident que nous avons un sérieux problème.

C'est pourquoi à mon avis, le ministre semble avoir mis la charrue avant les bœufs.


Si on ne peut pas savoir qui est qui? qui est nee quant? ou alors, si tout le monde peut se faire etablir un faux acte de naissance, il est evident que nous avons un serieux problemes.

C'est pourquoi a mon avis, le ministre semble avoir mis la charrue avant les beoufs.

Georges Mani a dit…

Je me souviens lors d'un passage académique puis professionnel chez l'un des opérateur de téléphonie mobile au Cameroun, en 2005, l'achat d'une puce était systématiquement conditionnée par l'identification de l'acheteur. La procédure était claire à ce sujet, les vendeurs en agence avait l'obligation de faire remplir les fiches d'identification par l'acheteur, fiche qui se trouve dans la pochette d'acquisition de la puce. Ces fiches étaient centralisées au niveau de l'agence, et acheminée en back office, où des opératrices de saisies (stagiaires professionnels) avaient pour principale tâche de ressaisir les fiches dans la base de données centrale de la société. A partir de l'identifiant, on pouvait savoir si tel ou tel individu est bien titulaire d'un numéro de téléphone. Je me souviens avoir reçu des policiers des renseignements généraux, menu d'une correspondance de leur commissaires demandant d'établir l'identité et le listing des dix derniers appels de quelques 10 numéros de téléphones. Grâce au logiciel, ceci s'est fait en 15mn.
La procédure décrite fait partie d'une obligation contractuelle des opérateurs de téléphonie mobile, qu'à un moment donné de l'activité, ils n'ont plus respecté. La criminalité via le téléphone s'étant accru, la responsabilité du ministère de tutelle étant enjeu, il fallait des mesures qui obligent les parties à l'action. Le ministre des télécoms, par cette décision obligent les opérateurs de téléphonie mobile à se conformer à leurs obligations contractuelles, sous peine de sanctions. On va désactiver des puces de téléphones non identifiés, le consommateur en souffrira, mais aussi et surtout l'opérateur, qui court le risque de jouir d'une mauvaise image de marque. Ma petite idée là dessus est clair : un opérateur de téléphonie bien précis est dans le collimateur de ce communiqué.

Anonyme a dit…

Dans le contexte décrit par Georges Mani, tout se tient et cette opération trouve toute sa justification. Ce que je trouve quand même bizarre c'est que le gouvernement ne se soit arrêté qu'à ce communiqué. Ils n'en font pas une campagne, ils ne communiquent pas sur les réelles motivations de cette opération.
J'ai été surprise de suivre aux infos de la chaîne ivoirienne RTI que les mêmes mesures étaient prises en Côte d'Ivoire ainsi que dans tous les pays de l'Afrique de l'Ouest.
Ils ont d'ailleurs réalisé un publi-reportage dans lequel le ministère de tutelle explique les raisons d'une telle opération.
Nous avons encore beaucoup à apprendre de l'Afrique de l'Ouest, en matière d'organisation et de communication.

Anonyme a dit…

en plein dans le mil
comme d'hab et malheureusement pour nous notre
cher gouvernement se lance toujours dans des actions qui lance un arrière goût de perplexité dans la bouche!
On ne vous explique jamais rien! la rumeur prend automatiquement le dessus!
les actions menées ont toujours l'air je dit bien l'air d'avoir été mal pensées et viciées à la base!
Entre règlement de compte, mesure visant la protection du consommateur ou une meilleure régulation dans le secteur????????
On se pose toujours d'innombrables questions.
Qui aura le courage de se mêler a tout cet "embrouillamini" pour savoir qui tire les ficelles et pour quel intérêt.
A mon avis cette action soulève encore plus de problème qu'elle n'en résoud!
Quand va-t-on prendre le temps de penser et de bien penser avant d'agir? Pour ne pas devoir revenir faire le travail si de bonnes bases sont posées. Cela me conduit à m'interroger quand on vante les mérites des intellectuels camerounais, figures illustres parmi leurs compères africain... Au vu de ce qui se passe ici, on peut être de tenter de croire que cette affirmation n'est que pure invention ou le fruit d'un ego tout simplement surdimensionné...ANYWAY comme dise ci bien les français CCA ou plutôt de mon propre cru CCC (Allez deviner)!

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