Au cours de ces cinq dernières années, le BTP (Bâtiments et Travaux Publics) a été un secteur dynamique au Cameroun. Avec une croissance moyenne de l’ordre de +4% par an, il a régulièrement contribué à hauteur de 0,1 point à la croissance du PIB (Produit Intérieur Brut).
Restées pendant longtemps relativement modestes, les dépenses publiques consacrées à ce secteur ont connu une soudaine inflation avec l’atteinte du point d’achèvement de l’initiative PPTE (Pays pauvres très endettés) en avril 2006. De nombreux projets publics de construction ou de réhabilitation de routes ou d’ouvrages de génie civil et de bâtiments ont alors pu être programmés sur les quinze prochaines années, auxquels il faut ajouter des initiatives privés d’entreprises et de particuliers. Ces perspectives inédites offrent sur le marché camerounais d’immenses opportunités aux entreprises de BTP.
Jusqu’à présent considéré comme un pôle de stabilité politique en Afrique centrale, le Cameroun regorge d’importantes ressources naturelles, tant minières (pétrole 50% des recettes d’exportation, gaz naturel, bauxite, fer, cobalt, nickel) qu'agricoles (banane, cacao, café, coton et bois). Cette diversité de ressources lui a permis, à partir de 1995, de récolter les fruits de la dévaluation du Franc CFA en reprenant le chemin de la croissance économique (+3% en moyenne par an depuis 12 ans). La Loi de Finances 2009 a défini un budget de 2 301 Mds FCFA (3,5 Mds EUR), dont 10% alloué aux travaux publics et au développement urbain, quote-part en hausse significative par rapport à 2008.
Le Cameroun a franchi le point de décision de l'initiative PPTE en octobre 2000 et le point d’achèvement en avril 2006. Sa dette extérieure qui s'élevait en 1999 à 7,8 Mds USD soit près de 85% du PIB n’en représente plus que 10% en 2009. Le service de la dette extérieure (principal+intérêts sur l’année) qui était de l’ordre de 20% du budget représente aujourd’hui moins de 5%, permettant d’affecter plus de ressources budgétaires aux secteurs sociaux de la santé, de l’éducation et des infrastructures sur les quinze prochaines années. Le volet bilatéral additionnel France-Cameroun d’allègement de la dette dénommé C2D, Contrat de désendettement et de développement, est, quant à lui, doté de plus d’1 Md EUR sur la décennie 2006-2015 dont plus de la moitié consacrée au seul BTP.
Ainsi, avec l’appui des partenaires au développement, Agence Française de Développement, Union Européenne/FED, Banque Mondiale/IDA, Banque Africaine de Développement/FAD, BADEA, Fonds koweitien, Banque Islamique de Développement, Fonds saoudien, le Cameroun mène en ce moment une politique d’investissements publics expansive : 600 Mds FCFA programmés en 2009, +11% par rapport au budget initial 2008. Dans le secteur du BTP, cette politique donne lieu à d’importants projets d’infrastructures routières urbaines et interurbaines, de l’ordre de 200 Mds FCFA en 2009 (40% entretien courant, 60% réhabilitation et constructions neuves), qui nourrissent les carnets de commandes des entreprises du secteur et de leurs fournisseurs.
A titre d’illustration, la stratégie sectorielle du Ministère des travaux publics horizon 2015 élaborée en 2005 prévoit en effet de remettre le réseau routier global (50 000 km) en état d’usage normal tout en l’augmentant de +20%, ce qui pour les 5 000 km de réseau bitumé actuel correspond à une augmentation de +30% à l’échéance. Ainsi, par exemple, plus de 500 km de routes sont actuellement en cours de bitumage aussi bien en urbain (Yaoundé et Douala principalement) qu’en interurbain (routes Yaoundé-Kribi par Arab Contractors sur fonds arabes, Mutengene-Mouea par Sogea Satom sur fonds européens FED, Garoua-Figuil par DTP Terrassement sur fonds FED, Ayos-Bertoua par Pantechniki sur fonds arabes, Obala-Batchenga-Bouam par Buns/GMB sur fonds PPTE, etc.). A noter aussi des projets d’assainissement comme celui de la ville de Yaoundé qui consiste en l’aménagement du Mfoundi avec construction d’un canal de calibrage de 5 km et d’espaces verts le long de la rivière, travaux confiés à l’entreprise chinoise CWE sur fonds FAD de la Banque Africaine de Développement.
A noter par ailleurs l’aménagement en 2x2 des pénétrantes des grandes villes avec construction de rocades et voies de contournement dont la première phase a démarré à la sortie nord de Yaoundé (Etoudi-Olembe, 4km) et se poursuivra en 2010 par la sortie ouest de Douala. Envisagés également la construction du 2nd pont sur le Wouri dont les études de faisabilité ont été livrées en décembre 2008 par Egis Cameroun ; la construction de voies autoroutières pour relier Yaoundé à l’aéroport de Nsimalen dont les études techniques ont été confiées au groupement Sadeg Cameroun/Scet Tunisie en 2008 ; la transformation de la boucle Yaoundé-Douala-Bafoussam-Yaoundé (800 km) en voie autoroutière, la construction de ports en eaux profondes à Kribi et Limbé pour désengorger Douala et surtout gérer le trafic des produits miniers que le Cameroun produira à partir de 2013. Ces derniers projets seront financés en BOT (build operate transfer), les lois sur les contrats de partenariat public privé ayant été expressément votées en 2008.
L'ampleur des crédits alloués ou à allouer, tant par l’Etat, le Fonds Routier, les fonds PPTE, le C2D et les autres partenaires au développement, que par le secteur privé, appelle de la part des entreprises installées, et surtout des entreprises à capitaux locaux, la mise en œuvre des stratégies qui les préparent à tirer profit de la manne. Pour cela, elles doivent progressivement adapter leurs outils de production, renforcer leur savoir-faire, professionnaliser leurs équipes et moderniser les méthodes de management.
Le prochain article s’attaquera à la structure du secteur, en présentant les principaux acteurs privés, leurs positionnements respectifs et la manière dont ils pourraient se préparer à saisir ces opportunités.
Restées pendant longtemps relativement modestes, les dépenses publiques consacrées à ce secteur ont connu une soudaine inflation avec l’atteinte du point d’achèvement de l’initiative PPTE (Pays pauvres très endettés) en avril 2006. De nombreux projets publics de construction ou de réhabilitation de routes ou d’ouvrages de génie civil et de bâtiments ont alors pu être programmés sur les quinze prochaines années, auxquels il faut ajouter des initiatives privés d’entreprises et de particuliers. Ces perspectives inédites offrent sur le marché camerounais d’immenses opportunités aux entreprises de BTP.
Jusqu’à présent considéré comme un pôle de stabilité politique en Afrique centrale, le Cameroun regorge d’importantes ressources naturelles, tant minières (pétrole 50% des recettes d’exportation, gaz naturel, bauxite, fer, cobalt, nickel) qu'agricoles (banane, cacao, café, coton et bois). Cette diversité de ressources lui a permis, à partir de 1995, de récolter les fruits de la dévaluation du Franc CFA en reprenant le chemin de la croissance économique (+3% en moyenne par an depuis 12 ans). La Loi de Finances 2009 a défini un budget de 2 301 Mds FCFA (3,5 Mds EUR), dont 10% alloué aux travaux publics et au développement urbain, quote-part en hausse significative par rapport à 2008.
Le Cameroun a franchi le point de décision de l'initiative PPTE en octobre 2000 et le point d’achèvement en avril 2006. Sa dette extérieure qui s'élevait en 1999 à 7,8 Mds USD soit près de 85% du PIB n’en représente plus que 10% en 2009. Le service de la dette extérieure (principal+intérêts sur l’année) qui était de l’ordre de 20% du budget représente aujourd’hui moins de 5%, permettant d’affecter plus de ressources budgétaires aux secteurs sociaux de la santé, de l’éducation et des infrastructures sur les quinze prochaines années. Le volet bilatéral additionnel France-Cameroun d’allègement de la dette dénommé C2D, Contrat de désendettement et de développement, est, quant à lui, doté de plus d’1 Md EUR sur la décennie 2006-2015 dont plus de la moitié consacrée au seul BTP.
Ainsi, avec l’appui des partenaires au développement, Agence Française de Développement, Union Européenne/FED, Banque Mondiale/IDA, Banque Africaine de Développement/FAD, BADEA, Fonds koweitien, Banque Islamique de Développement, Fonds saoudien, le Cameroun mène en ce moment une politique d’investissements publics expansive : 600 Mds FCFA programmés en 2009, +11% par rapport au budget initial 2008. Dans le secteur du BTP, cette politique donne lieu à d’importants projets d’infrastructures routières urbaines et interurbaines, de l’ordre de 200 Mds FCFA en 2009 (40% entretien courant, 60% réhabilitation et constructions neuves), qui nourrissent les carnets de commandes des entreprises du secteur et de leurs fournisseurs.
A titre d’illustration, la stratégie sectorielle du Ministère des travaux publics horizon 2015 élaborée en 2005 prévoit en effet de remettre le réseau routier global (50 000 km) en état d’usage normal tout en l’augmentant de +20%, ce qui pour les 5 000 km de réseau bitumé actuel correspond à une augmentation de +30% à l’échéance. Ainsi, par exemple, plus de 500 km de routes sont actuellement en cours de bitumage aussi bien en urbain (Yaoundé et Douala principalement) qu’en interurbain (routes Yaoundé-Kribi par Arab Contractors sur fonds arabes, Mutengene-Mouea par Sogea Satom sur fonds européens FED, Garoua-Figuil par DTP Terrassement sur fonds FED, Ayos-Bertoua par Pantechniki sur fonds arabes, Obala-Batchenga-Bouam par Buns/GMB sur fonds PPTE, etc.). A noter aussi des projets d’assainissement comme celui de la ville de Yaoundé qui consiste en l’aménagement du Mfoundi avec construction d’un canal de calibrage de 5 km et d’espaces verts le long de la rivière, travaux confiés à l’entreprise chinoise CWE sur fonds FAD de la Banque Africaine de Développement.
A noter par ailleurs l’aménagement en 2x2 des pénétrantes des grandes villes avec construction de rocades et voies de contournement dont la première phase a démarré à la sortie nord de Yaoundé (Etoudi-Olembe, 4km) et se poursuivra en 2010 par la sortie ouest de Douala. Envisagés également la construction du 2nd pont sur le Wouri dont les études de faisabilité ont été livrées en décembre 2008 par Egis Cameroun ; la construction de voies autoroutières pour relier Yaoundé à l’aéroport de Nsimalen dont les études techniques ont été confiées au groupement Sadeg Cameroun/Scet Tunisie en 2008 ; la transformation de la boucle Yaoundé-Douala-Bafoussam-Yaoundé (800 km) en voie autoroutière, la construction de ports en eaux profondes à Kribi et Limbé pour désengorger Douala et surtout gérer le trafic des produits miniers que le Cameroun produira à partir de 2013. Ces derniers projets seront financés en BOT (build operate transfer), les lois sur les contrats de partenariat public privé ayant été expressément votées en 2008.
L'ampleur des crédits alloués ou à allouer, tant par l’Etat, le Fonds Routier, les fonds PPTE, le C2D et les autres partenaires au développement, que par le secteur privé, appelle de la part des entreprises installées, et surtout des entreprises à capitaux locaux, la mise en œuvre des stratégies qui les préparent à tirer profit de la manne. Pour cela, elles doivent progressivement adapter leurs outils de production, renforcer leur savoir-faire, professionnaliser leurs équipes et moderniser les méthodes de management.
Le prochain article s’attaquera à la structure du secteur, en présentant les principaux acteurs privés, leurs positionnements respectifs et la manière dont ils pourraient se préparer à saisir ces opportunités.
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5 commentaires:
Hi, it's a very great blog.
I could tell how much efforts you've taken on it.
Keep doing!
Thanks for taking the time to leave us some nice words, we really appreciate that.
Merci Hervé pour cet article pertinent qui nous change des tableaux sombres dressés en permanence par la plus part des presses économiques.
L'espoir fait vivre dit on communément et s'il est vrai que la où la route passe le développement suit, nous avons là des raisons d'espérer en des lendemains meilleurs dans notre pays.
C'est assez édifiant comme article. Merci Hervé
C'est vrai que ca montre que des choses sont entrain de changer. Seulement, dans combien de temps et surtout, la transition démocratique dans notre pays ne viendra t-elle pas à bout de cet élan fédérateur?
That is the question.
Bel article Herve
L'espoir fait vivre mais aussi nous avons toujours ete habitues au gros et beaux projets.
j'espere tout simplement que notre bone vielle corruption ne s'invitera pas pour nous servir a la fin un resultat mediocre(ouvrage inacheve, travaux mal execute etc...)
Arsene tatieu
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