lundi 23 mars 2009

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12 La Recherche d’Emploi

Par: Davy-Pacôme NZEKWA*

Bien que très ou trop souvent qualifié de sujet « bateau », le thème de la recherche de l’Emploi reste ou même devient de plus en plus à l’ordre du jour, au regard des réalités de notre contexte mondial.

Mais si longtemps la question s’est posée uniquement du point de vue du candidat (pourquoi est-il si difficile de trouver un emploi ?), il n’est pas illusoire de changer un tout petit peu d’angle d’approche, et de s’interroger en portant la casquette de l’employeur, celui là qui recherche la perle rare, le « mouton à cinq pattes » comme on dit dans le jargon.



Sans langue de bois, mais avec l’objectif de partager ce que je vois et/ou vis au quotidien de par ma profession, je me propose de faire un exposé en 10 points majeurs, autour de la question de l’emploi. Ce que je dis aura la particularité de n’engager que moi, à chacun de s’en faire donc sa propre opinion.


1- Le diplôme/Le CV
Contrairement à la culture héritée de nos colonisateurs français, le diplôme devrait être considéré pour ce qu’il est en réalité, à savoir une présomption de connaissances (et même pas encore de compétences). Le major d'une promotion (et on le déplore de plus en plus en entreprise) est généralement celui qui a pu mieux que les autres, étudier et restituer les connaissances reçues de ses enseignants. Il est donc peut-être temps d’abandonner notre pensée selon laquelle parce que nous avons des diplômes, nous allons nécessairement trouver du travail à la sortie de la fac, ou que nous sommes prêts à commencer en haut de la chaine hiérarchique.

On peut faire un Bac + 20, à condition d'être bien certain de savoir quelle en sera la valeur ajoutée. C'est un choix, tout simplement. Un enseignant me disait en License, qu’on fréquente pour travailler (en règle générale), donc sauf à se spécialiser dans un domaine qui n’existe pas encore, il faut rester alerte et accepter que la pratique vaudra toujours mieux que la théorie.

Mais lorsqu’on a un diplôme, il faut parvenir, sur un Cv, à le mettre en exergue, ainsi que le reste des informations susceptibles de nous présenter, mais à notre avantage.
La démarche première est de rendre son Cv attrayant, de faire en sorte que le recruteur, en fin de journée au moment de ranger ses dossiers, ait envie de relire le Cv, pour une raison ou pour une autre.

Lorsque nous envoyons nos Cvs, faisons l'effort de nous souvenir qu'il s'agit d'une vitrine, et pour cela allons lire tous les conseils qui existent sur l'élaboration d'un Cv attrayant au regard, qui donne envie de convoquer le candidat (ne mettons pas la photo si elle montre une personne sortant du sommeil, corrigeons ou faisons corriger les erreurs de langue, mettons en avant les points forts au lieu de trop détailler les expériences sans grande valeur ajoutée pour l’information du recruteur, etc.)

Ceci suppose que l’on puisse acquérir une certaine expérience, que le Cv se chargera donc de vanter.


2- L’expérience
Pour certains postes, et au sein de certaines entreprises, l’on met en avant la possibilité de recruter des personnes inexpérimentées, mais dotées d'un potentiel important, que l'on "formatera" en quelques mois/années (programmes Graduates lancés au Cameroun par BAT, Maersk, Guinness, Barry Callebaut, etc.) Mais il y aura toujours des situations qui imposeront aux entreprises de chercher des candidats déjà opérationnels, au détriment des jeunes diplômés.
Nous sommes la somme de nos expériences, alors battons nous pour en avoir le maximum, et de bonnes ; ce qui intéresse le recruteur, en plus des compétences purement techniques, sont des qualités humaines que certaines activités développent à suffisance. Cessons donc de faire des stages dans des structures qui ne nous apprennent rien et nous rétribuent cher pour rien. Commençons par vérifier que ce que nous faisons va en droite ligne avec nos aspirations, et nous fera progresser, soit techniquement, soit sur le plan des comportements.

Pour avoir un emploi, il faut commencer par se mettre dans la peau d’un employé, avant même de le devenir. Cela passe par des stages (rémunérés ou non), une vie associative riche, etc. toutes expériences qui donneront une certaine consistance au candidat.

Obtenir donc un diplôme est très important certes, mais l’enrichir d’un ensemble d’expériences (associatives, sportives ou autres), devient de nos jours, un vrai plus sur un CV. Ensuite il faut être capable de bien rendre tout cela cohérent, et de savoir comment le vendre.

La démarche ici consiste à être pragmatique, et à savoir user d’un réseau, de ses relations.


3- Le pragmatisme/Les relations
Les entreprises aujourd'hui fonctionnent presque toutes sous le mode du capitalisme, cela veut dire que des personnes prennent le RISQUE d'investir leur argent dans un projet, pour que cet investissement produise des dividendes, et donc une valeur ajoutée. Si quelqu'un veut faire du social, il a une large gamme de choix, entre les églises et les associations caritatives; alors si un actionnaire met de l’argent dans une entreprise, c'est dans l’espoir d’en retirer quelque chose de plus important, et dans les meilleurs délais;

De ce fait, les entreprises (au Cameroun ou ailleurs) auront toujours tendance à recruter des personnes supposées compétentes, pour leur permettre de faire des résultats et de répondre aux attentes des investisseurs. Cela pose le problème du choix des salariés.

On regardera (parfois par paresse) le diplôme, mais de plus en plus on est tenté de regarder aussi (surtout?) l'expérience, qui est l'étape d'après la connaissance, car il s'agit de parler de ce que le candidat a fait, et non plus seulement de ce qu'il SAIT faire;

Nous ne pourrons pas tous travailler, c'est d'une évidence certaine! Le taux de chômage n'est égal à zéro nulle part même pas dans les pays scandinaves. Avec cette fameuse crise dont personne ne peut évaluer les réelles conséquences, on reçoit plus d’informations sur les suppressions d’emploi, que sur les campagnes de recrutement massif.

Ensuite nous ne pourrons pas tous travailler dans des bureaux, commencer comme cadres, dans une multinationale, gagner des millions même en une vie entière. Ceci pour dire qu’il faut accepter de commencer quelque part (géographiquement, en niveau de salaire, etc .) et surtout commencer sa recherche d’emploi le jour même où on s’inscrit à la fac, ne serait-ce qu’en collectant des informations crédibles sur les débouchés éventuels. Il faudrait également cesser de négliger la possibilité de devenir son propre employeur.

Une des choses qui me fait peur de nos jours, c'est la facilité avec laquelle certaines personnes pensent qu'il faut seulement avoir un piston (un oncle, un pasteur ou je ne sais quoi encore) pour trouver un emploi. D’abord la discrimination existe partout, qu'elle soit positive ou négative. A compétences égales on est tenté de préférer un candidat à qui l'on trouve une similarité (ethnie, religion, école, parfois même c'est juste le sport pratiqué, ou alors la couleur des yeux). Mais cela suppose que le candidat ait traversé les étapes précédentes du recrutement. Donc je précise, à compétences égales.

Les relations sont un plus, c’est certain, mais on doit bien comprendre ce qu’est un réseau. Etre en contact avec des anciens camarades, des membres du même club de gym, ou de l’association des bénévoles, permet d’obtenir des informations diverses et riches, parfois stratégiques pour ce que l’on veut en faire.

Ceci implique donc qu'il faudrait que nous cessions de penser que parce que nous sommes anciens de la même école, il faille se faire recruter par nos aînés...même à Harvard il ya des cancres (la preuve tangible est le Président sortant d'un pays que je ne cite même pas) ; donc l'appartenance à une école pour moi n'est pas un critère de choix à la première étape du recrutement.

Il faut faire ses preuves, mais surtout savoir vendre ce qu’on a réalisé.

Cela met en exergue le problème de visibilité qui va assez souvent avec la curiosité intellectuelle.




4- La visibilité/La curiosité
Combien d'entres nous vont à des salons de recrutement ??? Combien d’entre nous s’inscrivent à des sites de rencontres (Face Book, LinkedIn pour ne parler que des plus célèbres) Combien d’entre nous participent à des rencontres permettant d’élargir ses connaissances (vernissage, dîners-débats, etc.)

Nous devons devenir à la fois des Marketistes qui fabriquent et défendent leurs marques, et les vrais maîtres de nos destins, telle est ma conception des choses; nous allons sur internet et ne visitons pas les sites tels que ceux des cabinets de recrutements, les entreprises en plein développement, les organisations internationales ou autres...nous avons du temps et ne pensons pas à faire des blogs qui nous vendent bien, à nous inscrire sur des sites professionnels très courtisés par des chasseurs de têtes par exemple.

Nous allons parfois jusqu'à avoir des préférences sur les entreprises où nous désirons travailler, ou pire, les villes où nous aurons u mal à être motivés (je parle uniquement des cas rencontrés en entretien, je vous assure)

La capacité d'adaptation étant un critère important de nos jours, nous devons nous adapter à notre époque, et utiliser les moyens de ladite époque.

La curiosité est une force inestimable: aujourd'hui encore, on a des candidats qui arrivent en entretien sans se renseigner sur l'entreprise, ses missions, sa grille de salaire, autant de choses basiques, qui choquent le jury lorsque le candidat démontre qu'il s'en fout, qu'il veut juste trouver un emploi. Un candidat qui arrive, vous parle pendant une heure et puis à la fin vous dit qu’il fait ce qu’on lui demande…ca passe mal !

Mais tous ces conseils n’auront pas le meilleur impact, si le candidat ne commence pas par avoir confiance en lui, critère plus qu’indispensable.


5- La confiance en soi
Nous sommes jeunes, et devons le rester en esprit ; cela suppose de cesser d'avoir peur. On commence à penser sécurité de l'emploi, sans même avoir un emploi. La sécurité de l'emploi n'existe plus, même dans la fonction publique (les bailleurs de fonds demandent de plus en plus aux Etats de réduire leurs effectifs), c'est l'employabilité qui compte désormais. Etre capable de se mettre toujours à jour, rester sur le marché, se remettre en question, interroger des personnes fiables autour de soi, s'inspirer des expériences positives des autres, faire un bilan de compétences régulièrement, être flexible dans sa tête.

En guise de conclusion, je dirai que la recherche d’emploi n’est en rien une mince affaire, et que même si en dehors des valeurs intrinsèques de chacun, un appui peut toujours être un plus, il faut déjà parvenir à se « mettre en valeur », et à être conscient de sa réelle valeur.
Et lorsqu’on décroche un rendez-vous pour un entretien d’embauche, il ya un minimum de choses qu’il faut savoir, et qui seront contenus dans mon prochain article sur cette tribune.

_________________________________________________________
*Davy-Pacôme NZEKWA est Diplômé de l’UCAC (promotion sortie en 2003), et exerce comme Directeur des Ressources Humaines à Geovic Cameroon (la première entreprise minière du Cameroun, ayant obtenu la license d’exploitation du plus gros gisement mondial de Cobalt-Nickel)
Vice-Président de l’Association Camerounaise pour la Gestion des Ressources Humaines (AGRHU), l’auteur de cet article a obtenu une Maîtrise en Communication et Gestion des Ressources Humaines à l’UCAC, et travaillé successivement dans les Directions des Ressources Humaines du Crédit Lyonnais Cameroun (Juillet 2003-Mars 2007), puis de Guinness Cameroun (Avril 2007-Octobre 2008).


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12 commentaires:

Anonyme a dit…

Si le de diplôme n'est qu'une présomption de connaissance, pourquoi est-ce que les entreprises continuent de préférer les candidats pas formés mais diplômés, à ceux l à qui sont bien formés mais sans diplômes?

Et si on a un diplôme, ca suppose tout de même qu'on a été capable de restituer ce que l'on a appris. Partant du postulat selon lequel, l'esprit est un "tabula rasa", je conclus donc que si on a des diplômes, c'est qu'on a acquis de la connaissance. Maintenant, ne pas être capable de se servir de la connaissance acquise, c'est un autre débat. Diplôme=présomption de connaissance, je ne suis pas tout à fait d’accord.

Merci!

Anonyme a dit…

Landry N., sans remettre fondalement en question ton propos vu que partage cet avis, se peut-il que l'on puisse restituer de maniere mecanique par le jeu de la recitation un enseignement qu'on n'a pas compris?
si cela est possible on peut avoir des individus qui cartonnent dans des matieres sans meme comprendre reellement de quoi il s'agit. je crois que c'est ce cas qui fait probleme
combien de personnes valident des matieres rien que parce qu'elles ont buchees et faxees fidelement l'exercice qui allaient venir et qui par hazard etait un exemple d'application du cours?
c'est en cela que je comprend les propos de Davy.
cependant ce qui est a remettre en cause c'est le systeme educatif dans son ensemble
les enseignants souhaitent que les etudiants leur restituent a la virgule pres ce qui se trouvent dans le cours, on se retrouve ainsi entrain de reciter mecaniquement des choses qu'on ne comprend pas
alors qu'en laissant la possibilite a l'etudiant de saisir l'idee generale de l'objet de l'etude il pourrait peut etre facilement en maitriser les grands principes necessaire a la comprehension de la matiere

revoir le systeme permettrait aussi de mieux repondre au besoin du marche, pour le moment nous sommes dans un systeme ou le diplome vaut competance les entreprises devraient se conformer en cela en attendant que l'Etat qui decide en juge autrement. ca sert a rien que l'Etat depense le peu de moyen dont il dispose pour former des individus inapte selon les entreprises a exercer.

Davy les cancres y'en a partout mais seulement en Amerique Harvard est une ecole qui compte, et un diplome de cette ecole aura toujours avantage sur un diplome d'une ecole de seconde zone fut-il cancre.
le systeme Americain met un accent a priori sur le diplome et l'ecole qui l'a delivre . certains entreprises vont jusqu'a recruter des etudiants avant qu'ils aient gradues.
on a une telle confiance aux ecoles d'elites qu'on est sure que sur 10 recrues maximun 2 seront des cancres insuffisant donc pour empecher l'entreprise d'atteindre ses objectifs.

comme tu le voit Davy pendant que certains remettent le diplome en cause d'autres y accordent de l'importance
ce qui m'amenent a conclure que c'est le contenu, la qualite de la formationle et le systeme d'evaluation qui doivent etre remis en question.
une bonne politique de formation, une bonne adequation de celle-ci aux besoins du marche contribueraint certainement fabriquer moins de chomeurs.

Arsene Tatieu

Anonyme a dit…

Je suis d'accord, que pour vraiment trouver un emploi il faut le chercher partout. Ce qui veut dire qu’il ne suffit pas seulement d'envoyer des CV par la poste ou internet ou d’aller sur place dans les entreprises de manière impromptue. Il ya également d'autres endroits mal exploités ou peu exploités pour la recherche d'emploi comme les foires sur l'emploi, les salons etc.. Malheureusement, ces dernières façons de rechercher l'emploi ne sont pas très mises en avant auprès des étudiants et nouveau diplômés.

Anonyme a dit…

le diplome n'est pas une presomption de connaisance .
suis d'accord avec landry N "ne pas savoir se servir de la connaissance acquise est un autre debat".
comment va t'on avoir de l'experience si aucune entreprise ne nous en donne l'occasion?
allons soyons serieux la plupart du temps on recrute a la tete du client c'est-a-dire de ses relations directes ou indirectes au sein de l'entreprise
enfin un stage nous apprend toujours quelque chose et la plupart du temps on n'a pas le choix sur les structutres.

Anonyme a dit…

Davy,

Merci pour tes conseils pratiques et utiles. Je suis sur le point d'obtenir mon diplôme et j'en aurai besoin. Toutefois j'aimerai savoir comment est-ce la décision de retenir un candidat et pas un autre est généralement prise.

Anonyme a dit…

Merci encore David,

J'ai fait suivre cet article à mes promotionaires auditeurs du DESS en Éthique Économique et Développement Durable à l'Ecole des Sciences Morales et Politiques d'Afrique de l'Ouest (ESMPAO fondé par le P. Denis Maugenest).
Il est très enrichissant, même pour ceux qui veulent redefinir leur projet professionnel...
A l'occasion j'aimerai que David ou quelqu'un d'autre nous dise quelques mots sur le bilan de carrière. Merci d'avance.

Anonyme a dit…

Pour ce sujet fort intéressant, je voudrais juste cibler deux points que tu as cité à savoir le diplôme et l’expérience.
Je voudrais poser une question à mes confrères de RH : Qu’entendez-vous par votre célèbre phrase « il n’a pas assez d’expérience ? » Pouvez-vous aussi me donnez la différence entre « expérience » et « routine » ? Posez la question à un patron de choisir entre une personne qui adore la routine et une autre personne qui déteste. Il vous dira qu’il préfère la deuxième car il sait que la routine tu la prise d’initiative. Et en plus en face d’un nouveau problème – n’étant jamais arrivé auparavant – la personne sera butée et cherchera hélas en vain des problèmes similaire auxquels il a eu à faire face dans le passé. Et c’est devant ce problème que les entreprises [à mon avis] préfèrent les personnes diplômées car elles pensent que notre cursus académiques nous aidera à [mieux] faire face aux problèmes nouveaux.
Pourquoi demander à un jeune diplômé d’avoir les connaissances approfondies sur dans son secteur d’activité alors que nous n’ignorons pas que la savoir est différent de la connaissance ? La connaissance est acquise pendant son cursus académique alors que le savoir est chèrement et jalousement gardé dans les coffres-forts des entreprises. Les multinationales et grandes entreprises ayant compris cela, elles forment leurs nouveaux embauchés à leurs métiers et ne s’attardent pas à spéculer sur le problème. Une chose est sûre et certaine c’est que pour accéder à – certaine de – ces formations, il faudra avoir un certain background académique…
En tant qu’Ingénieur débutant, et non spécialiste des RH, j’ai compris qu’en plus des connaissances universelles qu’on puisse avoir acquises, il faudra développer ce qu’on ne nous as pas apprise à savoir les relations humaines, la culture générale et surtout le savoir vivre qu’on ne nous apprend jamais (tel qu’arriver à un rendez-vous en étant habillez de façon respectueuse et surtout à l’heure)

Anonyme a dit…

tout a fait d'accord avec toi
domage que t'ai pas signe ta reaction

l'experience bute forcement sur les problemes nouveau. Barack Obama lui a meme a dit a Clinton qui vantait son experience de la politique que ce qui compte le plus c'est surtout avoir le bon jugement a l'instant T.

Arsene Tatieu

Fabien N. a dit…

Je ne pense pas qu'il soit necessaire de signer les commentaires. Il est surtout plus interessant de confronter nos différents points de vue surtout que de part nos spécialités (Ingénieurs, comptables, RH, juristes, philosophes...) nous n'apprehendons pas les sujets de la même façon. dorenavant je penserai à signer.

Davy-Pacôme NZEKWA a dit…

Chers Tous,
Je vous remercie pour vos enrichissements et vos encouragements.
Sans chercher absolument à avoir raison, je vais essayer de partager ma compréhension des choses, afin de clarifier au besoin certains aspects qui dans un seul article (déjà long) peuvent ne pas édifier suffisemment.

Davy-Pacôme NZEKWA
1- Sans remettre en cause les diplômes, je pense que fondamentalement, ils nous permettent de dire que nous sommes au moins dotés de connaissances en effet. Mais combien de salariés se souviennent de tout ce qu'ils ont appris, deux ans après leur sortie. Le plus important de nos jours, n'est pas de tout savoir, mais de savoir où tout trouver. Et c'est un problème de méyhode, même en ayant Internet, on peut avoir trop d'informations et ne plus trouver la bonne. L'école nous donne la discipline, la rigueur parfois, et des outils pour concervoir et défendre nos propres idées;
2- L'expérience est demandée parce qu'en général, une personne qui a déjà organisé des élections des délégués du personnel, sait quels pièges se cachent dèrrière des textes de loi que l'on pense être capable d'interpréter. L'expérience signifie que l'on refera ce qu'on a déjà eu l'oportunité de faire quelque part ailleurs, et pour être plus vicieux, cela signifie même que l'on vient avec les acquis de l'entreprise précédente. Après quelques années d'une bonne expérience, on ne re invente rien, on reprend ce que l'on faisait ailleurs, et on adapte; et puis recadrons bien les choses, j'ai précisé deux réalités, nous sommes dans une société capitaliste, où le temps c'est de l'argent. Donc à certains postes on voudra une personne déjà opérationnelle, à d'autres postes on acceptera une personne que l'on pourra développer. Un dernier exemple, c'est les licenciements, on peut avoir une parfaite maîtrise des textes y relatifs, c'est après avoir géré quelques cas que l'on prend la main, au point de savoir comment gérer même le moral de la personne à qui on annonce qu'elle perd son travail;
3- Il semble clair que le système éducatif en Afrique est une simple torture. Non seulement on ne nous explique pas assez quel lien existe entre les connaissances et la pratique qu'on pourra en faire, mais parfois on nous bourre le cerveau avec des connaissances qui n'auront pas un lien clair avec ce qu'on a envie de faire par la suite.
4- L'exemple de Harvard confirme ce que je disais justement. A compétences égales, les recruteurs doivent faire un choix, et ce choix devient subjectif. Mais j'ai bien dit à compétences égales. Cessons un peu la langue de bois, et admettons que tout le monde le fait, et que c'est même plus fort en Occident qu'en Afrique. On choisira l'ancien de la même école, celui qui pratique le même sport, celle qui est membre de la même association caritative, celui qui est de la même région, mais je dis bien à compétences égales!!!
5- Pour finir, en espérant avoir répondu aux différentes questions, je dirai qu'il est grand temps que l'on cesse de nous masturber intellectuellement. Trouver un boulot, que ce soit le premier ou le 10è, demande d'être méthodique, de connaître sa valeur réelle, de gérer sa visibilité en explorant des voies plus modernes que l'envoi du Cv (encore que parfois un candidat demande un délai pour "mettre son Cv à jour")...

Alors bonne chance à chacun.

Anonyme a dit…

Davy ton propos est tres clair
et la tu met en lumiere l'expertise que requirt un poste de direction ou de coordination
c'est pas quand meme l'employe lamda qui organise des elections de delgues du personnel ou qui decident du licenciement de X ou de Y
a ce niveau on est parfaitement d'accord que l'experience est necessaire meme si une (admetons le) decision approximative dams un contexte donne peut produire un resultat satisfaisant fort de cela on la reproduit ailleurs de maniere mecanique et que ca aboutisse a une catastrophe on aura un effet pervers e l'experience.

cependant reconnaissons qu'il y'a toujours des postes debutant par ou tout le monde commence pourquoi vouloir alors dans un tel contexte vouloir y placer le verrou de l'experience
a lire certaine offre on est parfois tenter de se demander si celui qui defini le profil sait reellement de quoi il s'agit mais ca cest un autre debat

Arsene Tatieu

Anonyme a dit…

Propos très intéressant Mr Davy!j'apprécie bcp l'ouverture d'esprit avec laquelle tu abordes la problématique de la recherche d'emploi!
je pense que,nous, les jeunes diplomés des grandes écoles nous attachons souvent trop facilement à certaines considérations je dirais "futiles" ou même "dégradantes" du genre "il me faut une relation pour travailler" ou "j'ai un grand diplôme donc je dois travailler".Comme tu l'as dit nous devons apprendre à avoir confiance en nous même et nous mettre en valeur.j'ai un Master, oui!mais qu'est-ce que je sais faire?je suis aussi un diplomé chomeur mais croyez moi pour un avenir en toute sécurité je sais qu'il faut que j'acquière de véritable compétences qui s'obtiennent sur le terrain(face à l'épreuve) et ne pas me limiter à mes simples connaissances.c'est une sorte de recherche d'autonomisation.

j'ajouterais à ce que tu as dit qu'il n'est pas nécessaire pour les jeunes diplomés de s'atteler à la recherche d'un emploi correspondant exactement à ce qu'ils ont appris sur les bancs dans leurs débuts.je pense qu'obtenir des compétences transversales en acceptant des emplois autres où les qualifications sont similaires pourraient constituer un plus dans leur recherche d'emploi.

Par ailleurs je suis pas très d'accord quand tu dis que l'on retrouve des cancres dans toutes les écoles. les grandes écoles ont le mérite tout de même de selectionner leurs étudiants soit par un concours soit par une étude sérieuse du dossier du candidat.Alors il est vraiment difficile de retrouver ds ces écoles des cancres!je dirais pour rectifier qu'il y a des cancres selon les écoles.Un cancre de Harvard serait un Génie à la Kto!

Merci pour la discussion!
Fabrice Mbarga

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